Retour sur la formation : Réflexion sur « le hors champ » par Jean-Louis Comolli mise en place le 11 mai 2011 à la Maison de l’image de Strasbourg par Vidéo Les Beaux Jours.
Adressée au public scolaire, dans le cadre des ateliers du « Cinéma, cent ans de jeunesse » en Alsace :
-partenaire culturel : Vidéo Les Beaux Jours
-établissements : lycée Marc Bloch de Bischheim et collège Rouget de Lisle de Schiltigheim.
Le mercredi 11 mai, Jean-Louis Comolli est intervenu une journée entière auprès des élèves, des professeurs et intervenants impliqués dans le dispositif « Cinéma, cent ans de jeunesse ». Nous lui avons demandé, en tant que cinéaste et théoricien du cinéma, de nous faire part des réflexions que lui inspire le thème : « Montrer / cacher ».
Notre invitation était motivée par les écrits de Jean-Louis Comolli sur la notion de « hors champ ». Son approche l’étend au-delà du stade de la réalisation : elle se fonde sur l’expérience du spectateur, la place qu’il se donne devant le film : « Qu’est-ce par exemple qu’un hors-champ qui n’ouvre pas sur le noir des abîmes ou des peurs de mon imagination, mais sur l’abat-jour, le bouquet, les bibelots rassurants du foyer, du petit monde habité, repéré, inoffensif ? » (dans « Images documentaires » n°31 : « La place du spectateur).
L’après-midi a été l’occasion d’un dialogue engagé avec les élèves autour d’extraits de films, notamment « M le Maudit » de Fritz Lang et « La féline » de Jacques Tourneur. Le module sonore ci-joint en propose un extrait. À partir des remarques des élèves, Jean-Louis Comolli en vient à souligner les enjeux du « cacher » dans la mise en scène : « Rendre les choses visibles, c’est empêcher de les imaginer. (…) En les montrant, on les familiarise. Montrer c’est décevoir. Ne pas le faire, c’est jouer avec (…) les attentes du spectateur : à lui de rêver. »
Comolli_Hors champs-MP3 partie 1
Comolli_Hors Champ-MP3 partie 2
Dans « La féline », l’ombre autour de l’écran est ramenée dans l’image: « Le hors-champ se trouve représenté par la part d’ombre de l’image où les personnages disparaissent comme s’ils sortaient du champ. »
Une rencontre passionnante qui amène à réfléchir sur le « travail du spectateur » devant les images, y compris celles que les élèves ont réalisées eux-mêmes…