Voici les 3 extraits de films que nous avons vu la semaine dernière afin de mieux comprendre l’intervalle entre les personnages.
Nous avons vu un extrait d’un film qui s’appelle Yuki et Nina (Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot, 2009).
C’est l’histoire d’une petite fille, Yuki, qui va partir au Japon parce que ses parents sont séparés. Elle a une amie qui se prénomme Nina. Nina propose à Yuki des solutions pour éviter d’aller au Japon : fuguer ou faire du chantage à ses parents s’ils ne se remettent pas ensemble.
Nina s’accroche souvent avec Yuki parce qu’à chaque fois qu’elles parlent de fugue, Yuki se demande où elle dormira et comment elle se débrouillera. Nina en a assez d’elle, Yuki rentre chez elle, retrouve ses parents qui se sont disputés et sa mère finit par lui demander si elle veut venir avec elle à l’aéroport.
Sur cette photo, nous voyons Nina qui nous tourne le dos, regarde dans le sens opposé de Yuki qui elle nous montre son buste et qui regarde vers nous. Cela renforce la séparation entre les deux personnages.
Elle tourne le dos et part. Son père reste fixe et nous montre son visage. Ils sont, de plus, séparés par le canapé.
La séparation est ici très claire.
Le second film étudié est L’ été de Kikujiro (Takeshi Kitano, 2000).
C’est l’histoire d’un petit garçon qui se nomme Masao, il vit avec sa grand-mère et ne connaît pas son père. Sa mère, elle, est partie quand il était encore tout petit. Un jour il se fait racketter par de grands collégiens devant une amie de sa grand-mère et son mari. Ces derniers le défendent puis Masao et cet homme, qui s’appelle Kikujiro, se lient d’une très grande amitié, on peut même dire une amitié père et fils.
Masao lui raconte sa vie et Kikujiro décide de rechercher la mère du petit. Ils font un long voyage avant d’arriver chez la mère de Masao, et leur amitié est toujours aussi forte. Enfin arrivé à destination, Masao hésite à aller voir sa mère alors il s’arrête et son père d’aventure essaye de convaincre le petit mais sans succès. Masao reste à l’écart et envoie Kikujiro voir sa mère.
Voici un intervalle intéressant entre l’homme, le garçon et la femme. Le monsieur s’approche de la maison, regarde le nom de famille sur la porte et revient vers Masao, donc l’intervalle se réduit entre eux. Il lui demande le nom de famille de la mère et repart encore vers la porte. Il entend alors un bruit de porte et voit la mère avec un homme et sa fille. Une fois l’homme et la fille partis, elle referme sa porte comme si elle voulait couper le lien entre elle et son fils. A ce moment-là, Masao éclate en sanglots. Kikujiro essaie de lui dire, même si c’est faux, qu’ils doivent s’être trompés d’adresse, juste pour rassurer Masao. Ils s’en vont ensuite l’un et l’autre, ensemble. C’est une scène très triste.
Enfin, le dernier film vu est The Kid, un film réalisé par Charlie Chaplin en 1921.
The Kid parle d’un homme pauvre (incarné par Charlie Chaplin) qui recueille un enfant dans son vieil appartement. Ils se lient d’amitié au point de se considérer comme père et fils.
Mais un jour la police est alertée par un monsieur, qui prétend que Charlot s’occupe mal de son enfant. La police se rend sur les lieux et entre violemment dans la maison de Charlot. Apres une violente bagarre, les policiers s’emparent de l’enfant de force et le mettent dans une camionnette .
Après avoir dû courir sur les toits pour suivre la camionnette, poursuivi par un policier, Charlot récupère l’enfant et le serre dans ses bras. Il le ramène à sa mère, qui lui propose de l’élever avec elle.
Ce film nous intéresse car il y a différents intervalles.
Au début la distance entre les deux personnages est faible, ils sont ensemble, dans le même petit appartement, ce qui montre leur amitié profonde. Mais quand les policiers enlèvent le garçon, la distance entre eux devient énorme : l’enfant s’éloigne vite, car la camionnette avance, au niveau du sol, alors que Charlot court, au-dessus, sur les toits. A la fin, Charlot récupère l’enfant et le prend dans ses bras. Par ce geste, il réduit la distance entre eux, signe de retrouvailles. Il part ensuite avec lui en le tenant par la main; l’intervalle est inexistant, ils sont de nouveau réunis.