Commentaires sur : Devoir de mémoire http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2007/10/24/5/ Un site utilisant Réseau Blogs de la Cinémathèque française Thu, 31 Dec 2015 10:24:44 +0000 hourly 1 Par : Serge Toubiana http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2007/10/24/5/#comment-15 Sat, 23 Feb 2008 11:55:00 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=5#comment-15 Chère Marcelline Delbecq, merci pour votre message. Renée Lichtig avait confié toutes ses archives à la Cinémathèque française, ainsi que celles de sa soeur Lucie. A travers ces documents, c’est tout un pan de l’histoire du cinéma qui est sauvegardé. Nous allons en prendre soin et d’une certaine manière, nous entretiendrons la mémoire de ces personnes dont le rôle a été essentiel auprès d’Henri Langlois. Cordialement, S. Toubiana

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Par : Marcelline Delbecq http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2007/10/24/5/#comment-14 Fri, 22 Feb 2008 10:05:59 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=5#comment-14 Cher Monsieur Toubiana,

Je viens de découvrir votre blog, et avec lui la nouvelle de la disparition de Renée Lichtig. Je rentre d’une année à New York, départ qui m’avait empêchée de la rencontrer à l’époque. C’est à la suite de la lecture d’un entretien sur sa vie, toute entière dévouée au cinéma, que j’étais entrée en contact avec elle. Par courrier d’abord, lettre à laquelle elle avait répondu par un coup de fil extraordinaire. Je lui avais demandé si je pouvais l’enregistrer, consigner sa mémoire de cinéma encore vive, sa vie dans l’ombre et la lumière. Nous avions laissé le temps passer, et lorsque je l’ai recontactée, sentant l’imminence de mon départ aux Etats-Unis, elle ne se souvenait déjà plus de notre échange. Mais quand je lui ai mentionné la lettre qu’elle avait reçue quelques mois plus tôt, elle s’était soudainement animée et se souvenait parfaitement de son contenu : de mon envie de la rencontrer pour écouter le récit de sa vie, de mon héritage cinématographique russe (Films Albatros) encore très mystérieux pour moi-même. Elle me dit cependant qu’elle était trop fatiguée et trop triste pour avoir de la visite, mais que nous nous rencontrerions plus tard.

En partant à New York je me suis dit que je ne la rencontrerai jamais, et je ne me suis malheureusement pas trompée. La nouvelle de cette disparition est bien la preuve que si la mémoire flanche ou qu’elle n’est pas consignée, le passé le plus discret du cinéma disparaîtra en silence, tout comme l’argentique. Un hommage tel que le vôtre est la moindre des amorces de mémoire. Mon métier d’artiste est une (vaine ?) tentative de donner une existence contemporaine à ce qui n’est plus. La voix de Renée Lichtig à travers un combiné de téléphone continuera à faire écho, longtemps.

Bien à vous,

Marcelline Delbecq

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