Commentaires sur : Cannes 2012, faites vos jeux ! http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/ Un site utilisant Réseau Blogs de la Cinémathèque française Thu, 31 Dec 2015 10:24:44 +0000 hourly 1 Par : Jules Ribeiro http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1417 Wed, 08 Aug 2012 23:47:25 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1417 Merci, M. Toubiana. D’une certaine façon, COSMOPOLIS est au-delà de ce monde: une expérience narrative et sensuelle qui nous fait comprendre (ou pas…) que les rapports humains sont toujours hantés par la peur de l’autre. Et l’autre, le Grand Autre :), est ici l’argent. C’est le film plus présent de notre présent. On pourrait dire: réaliste!

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Par : Delphine Pineau http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1416 Wed, 06 Jun 2012 10:46:22 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1416 Je saisis la perche du « bouché à l’émeri », étonnée que personne ne mentionne le travail vraiment extraordinaire du son dans « Cosmopolis » (entre autres qualités).

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Par : Hervé http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1415 Mon, 04 Jun 2012 23:29:33 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1415 J’ai envie de vous répondre « je dois être bouché à l’émeri, mais je ne vois pas en quoi ce film est digne d’intérêt ». Seulement je me rappelle que c’est exactement ainsi qu’on traita Hitchcock en son temps donc je ne réponds rien. L’Histoire tranchera, et je souhaite de tout coeur qu’elle tranche en votre sens.

Une petite nuance : défendre Hitchcock, c’était défendre les goûts du public contre la critique de bon goût. S’agissant de Cosmopolis, il me semble que le public est de mon côté …

Nuance de la nuance : Lola Montès, chef-d’oeuvre qui fut un four total …

Bien à vous.

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Par : serge toubiana http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1414 Sat, 02 Jun 2012 08:16:56 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1414 Si vous en êtes à penser qu’un film n’est pas bon parce qu’il ne figure pas au palmarès du Festival de Cannes, vous prenez le risque de passer à côté de bien des chefs d’oeuvre. Le fait que Moretti était cette année président du jury ne change rien à cela. Quant à la classification du CNC, l’argument n’a aucun poids. Désolé.

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Par : Vince Vint@ge http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1413 Sat, 02 Jun 2012 07:57:48 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1413 « Je persiste à penser que Cosmopolis est un grand film de notre époque. (ST)

En tout cas, ce n’est ni l’avis de Nanni Moretti ni le nôtre !
Peanuts pour ‘Cosmopolis’ à Cannes, hé hé !!

A mes yeux, ‘Crash’ est bien plus puissant et provocateur que ‘Cosmopolis’, bien trop sage et inoffensif à l’égard du système capitaliste. D’ailleurs, il a été catégorisé « film tous publics » par le CNC alors que ‘Crash’ avait connu, comme vous le savez Serge, bien des déboires, et des limitations, avec la censure.
Dernière chose, pour moi, Robert Pattinson fait le boulot, sans plus. Certes, et encore heureux, il déploie un jeu plus étoffé que dans la mignardise vampirique qu’est ‘Twilight’. Mais, bon, grand acteur, je demande à voir. Certes, il est plus doué par exemple que Taylor Kitsch (‘Battleship’…), ce qui n’est pas un exploit vous me l’accorderez!, mais il n’a aucunement le charisme du jeune acteur américain Ryan Gosling (‘Blue Valentine’, ‘Drive’, ‘Les Marches du pouvoir’), bien plus troublant.
Cdlt,
V

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Par : serge toubiana http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1412 Sat, 02 Jun 2012 07:05:14 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1412 Je ne suis pas certain que vous soyez un fan de Cronenberg. Sinon vous auriez vu la continuité de sa trajectoire artistique, qui lie Cosmopolis à Crash, un de ses films forts. Il faut oublier le roman de Don DeLillo, même si le film en est la fidèle adaptation. Ce qui est émouvant dans Cosmopolis, c’est la manière avec laquelle Cronenberg convoque le monde à l’intérieur d’une capsule, d’un cerveau. Il le fait avec douceur (Crash était un film d’une infinie douceur, d’une incroyable sensualité). La limo dans laquelle vit le personnage principal, Eric Packer, admirablement interprété par Robert Pattinson, c’est la nef de La Mouche, c’est un corps de langage greffé sur le corps humain. La limo devient le cerveau du monde, connecté par toutes ces machines, ces écrans allumés qui relient Packer avec la planète. Le personnage et l’habitacle ne font qu’un, et c’est à travers cet étrange corps-machine que le monde extérieur, le monde contemporain, avec ses valeurs, l’argent, le sexe, l’art moderne (Rothko), la mort, l’amour, est perçu, articulé, remembré, démembré, désarticulé. Je persiste à penser que Cosmopolis est un grand film de notre époque.

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Par : Humbert http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1411 Fri, 01 Jun 2012 14:21:35 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1411 Lu aujourd’hui sur Mediapart :

« Prix du jury à Ken Loach pour La Part des anges, comédie sur le whisky : comment Loach s’est

élevé si haut dans la hiérarchie du cinéma mondial, c’est un mystère qui remet en mémoire la phrase aussi injuste que fameuse de Truffaut selon laquelle on ne peut décemment prononcer les mots « cinéma » et « britannique » dans la même phrase. » Emmanuel Burdeau

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Par : Hervé http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1410 Mon, 28 May 2012 20:34:49 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1410 Ce qui m’a le plus gêné dans ce film est sa littéralité. Tout nous est dit, asséné, re-dit, re-re-dit, et il n’y a aucun mystère dans ce film, contrairement à Crash par exemple.

Les personnages sont réduits à des abstractions sans âme, sans doute parce qu’ils ne font RIEN d’autre que dire des dialogues eux-mêmes abstraits, qui apparaissent, extraits de l’écrin romanesque, comme un ensemble de lieux communs sur les golden boys, le capitalisme et la modernité. « Tu sens le sexe », « le meurtre est la prolongation logique du business », « tu as trop de savoir et trop d’ego », etc.

Que le roman soit de grande valeur, je veux bien le croire, mais le cinéma n’a pas les mêmes contraintes que la littérature. Dans un roman les personnages existent aussi bien par le « récit de pensée » que par leurs dialogues ; le cinéma n’a pas ce moyen à sa disposition.

La description que vous faites était ce qu’on était en droit d’attendre sur le papier (l’odyssée métaphysique). On se retrouve, en fin de compte avec des personnages-concepts, auxquels on ne parvient pas à s’identifier/s’intéresser dans ce drame sans enjeu (d’où la phrase de Moretti à la conférence de presse sur style vs. personnages), et qui ne modifient en rien l’image qu’on peut avoir du golden boy de Wall Street (il est très intelligent mais coupé de la réalité, il a une libido délirante, etc).

Ce n’est pas un plaidoyer pour le naturalisme que je fais là. Un film comme Marienbad est aux antipodes de Cosmopolis sans pour autant se soucier de vraisemblance. Mais c’est un film mystérieux, surréaliste, vraiment métaphysique, qui n’entend pas nous asséner une leçon sur le contemporain (leçon qu’en plus on connaissait déjà).

Au risque de vous choquer, j’aimerais dire ici que le capitalisme contemporain est bien mieux saisi dans The Social Network que dans Cosmopolis, bien mieux dénoncé dans Le Policier (de Nadav Lapid) que dans Cosmopolis. Et encore une fois, c’est un fan de Cronenberg qui parle.

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Par : Vince Vint@ge http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1409 Mon, 28 May 2012 18:52:28 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1409 Serge, je rejoins Hervé, je n’ai pas accroché à « Cosmopolis ». Pourtant, croyez-moi, je suis un admirateur de Cronenberg, de « Vidéodrome » aux « Promesses de l’ombre  » en passant par « Crash », « Faux Semblants » et autres « eXistenZ ». Mais là, j’ai trouvé les sentences poussives, un brin doctes, et le stratagème filmique (l’intérieur de la voiture comme le cerveau malade de Pattinson) redondant, valable pour un court métrage mais qui ne tient pas la durée d’un long métrage. Etonnamment, je m’y suis grave ennuyé, certes il y a quelques poussées cronenbergiennes excentriques assez réjouissantes (le « ma prostate est asymétrique »; le coup de flingue tiré dans la main du trader ; l’entarteur artiste) mais ça patine sec, on n’y croit pas à son New York, et le film n’avance pas, fait du surplace, aligne les personnages hétéroclites sans aucune montée en puissance et montée d’adrénaline.
J’ai même trouvé la fin paresseuse : Paul Giamatti en surchauffe fait retomber le film dans le cinéma de genre usuel, genre « la société engendre ses propres monstres », on a ça chez le classique Spielberg par exemple, cf. Tim Robbins dans la séquence de la cave de « La Guerre des Mondes ». Bref, j’aurais voulu être surpris, crier au chef-d’oeuvre, saluer la radicalité d’un film, mais Cronenberg retrouve, selon moi, ni l’éclat graphique ni l’audace minimaliste de son suprême « Crash ».
D’ailleurs – mais je vous l’accorde, après coup c’est facile et ça n’est pas des plus révélateurs – ce film « Cosmopolis » repart complètement bredouille de la Croisette. Eh oui !

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Par : serge toubiana http://blog.cinematheque.fr/sergetoubiana/2012/05/27/cannes-2012-faites-vos-jeux/#comment-1408 Mon, 28 May 2012 15:26:04 +0000 http://blog.cinematheque.fr/?p=950#comment-1408 Vous n’avez pas été sensible au film, à sa puissance narrative ? Le personnage, dans sa nef, sorte d’habitacle du langage, qui traverse New York, depuis Wall Street jusqu’aux quartiers pauvres du nord de la ville, effectué un trajet symbolique, qui le métamorphose et le confronte à la mort, à sa propre mort. Le film est brillant par sa mise en scène, surprenant, amusant, grave, distancé. Tantôt réaliste, tantôt allégorique. Les acteurs sont prodigieux, la scène avec Amalric est incroyable dans sa chorégraphie, le long dialogue de la fin est bouleversant, métaphysique. C’est pour moi un très grand film. Comment peut-on aimer les films de David Cronenberg, et faire la moue devant ce chef-d’œuvre ?

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