Pierre Etaix, suite

Pierre Etaix m’informe que le procès qui l’oppose, ainsi que Jean-Claude Carrière, à la société Gavroche Productions (qui détient les droits exclusifs d’exploitation de ses films) aura lieu ce vendredi 31 octobre 2008, à 9 heures du matin. L’audience se tiendra à la 3è chambre du tribunal de grande instance de Paris (entrée au 6, Boulevard du Palais).

«Amis cinéphiles, artistes, circassiens, musiciens, comédiens, journalistes, réalisateurs, techniciens du grand et du petit écran, votre présence (certes matinale) témoignera avec force de votre soutien à ces deux grands artistes injustement dépossédés de leurs œuvres. Et puis, à quelques jours des quatre-vingts printemps de Pierre Etaix, venez ! Votre présence sera le plus beau des cadeaux d’anniversaire».

C’est donc le moment de témoigner, par notre présence, de notre attachement au respect de l’oeuvre de Pierre Etaix, et notre désir profond de revoir ses films au plus vite.

Pour plus d’informations : lesfilmsdetaix@gmail.com

9 Réponses à “Pierre Etaix, suite”

  1. najehsouleimane a écrit :

    aujourd’hui, Jean-Claude Carrière est à Tunis avec nous. Dans quelques heures, il donnera sa « leçon de cinéma » pour le public des JCC. J’espère que ça lui portera bonheur pour le procès de demain et qu’on pourra ainsi revoir ls films de Pierre Etaix…

  2. Vince Vint@ge a écrit :

    Oui, c’est ahurissant de voir comme les films de Pierre Etaix sont devenus des films fantômes. Serge, quid de cette séance au tribunal ? Et pouvez-vous raconter ce qui s’est dit ? Ce qui se trame ? Et qu’en pense le scénariste de Bunuel Jean-Claude Carrière ? C’est du surréalisme ou quoi tout ça ?! Pierre Etaix, toujours vivant (80 balais !), on nous dit que c’est un grand, les livres d’Histoire du cinéma le mentionnent clairement. Mais impossible de juger sur pièces puisque ses films sont invisibles, et sont en passe d’être ad vitam aeternam des trains fantômes filmiques !
    Que faire ? Sont-ils sortis en DVD au Japon, comme d’hab ? A la manière des films d’Eustache. Il faudra vraiment que tout s’Eustache un jour ou l’autre.
    Par hasard, pouvez-vous faire une rétrospective à la Cinémathèque française des films Pierre Etaix ? (Voire une expo, je crois qu’il est dessinateur, à vérifier…)
    Est-ce que c’est possible ou non pour une question de droits ? Si c’était possible, vous rencontriez de surcroît une belle fréquentation puisque toute une tranche d’âge (disons les 15-40 ans, les jeunes quoi !!!) n’a pas pu et ne peut toujours pas les voir. Quid ?

  3. Serge Toubiana a écrit :

    Vendredi 31 octobre : c’est la première fois que je mettais les pieds dans un tribunal. Ambiance solennelle, longues plaidoieries des avocats de Pierre Etaix, dont celle, claire et concise, de l’avocat représentant la SACD, la société des auteurs. De l’autre côté, une plaidoirie très brève de l’avocat de la société Gavroche, dont le seul argument consiste à dire qu’un contrat a été signé, qu’il faut le respecter, même s’il reste lettre morte.
    Le tribunal rendra son verdict le 28 novembre prochain.
    Jusque-là l’imbroglio continue, les films de Pierre Etaix sont toujours bloqués. Un des (mauvais) gags de cette histoire, c’est que la Fondation Groupama Gan pour le cinéma est attaquée par la société Gavroche, celle-ci lui réclamant 1,5 million d’euros de dommages et intérêts, pour avoir restauré Yoyo, et mis ainsi en péril l’exploitation commerciale du film. C’est le monde à l’envers : une fondation, dont on sait l’engagement depuis 20 ans en faveur du cinéma et du patrimoine, accusée de nuire à un film au prétexte de l’avoir sauvé ! En attendant, ni la Cinémathèque française, ni les Archives françaises du film du CNC, ni la Cinémathèque Royale de Belgique, ni d’autres distributeurs ou éditeurs de DVD (plusieurs sont prêts à oeuvrer dans ce sens avec Etaix et Carrière) ne peuvent entreprendre d’aider à la restauration des cinq films de Etaix, ni à leur programmation. Il faut espérer que la Justice autorise enfin à le faire. On le saura bientôt. S.T.

  4. walt a écrit :

    Bonjour de l’Italie ! Je viens de visiter votre blog pour la première fois. J’ai beaucoup aimé votre voix dans les présentations des films de Truffaut en Dvd. Je suis encore beaucoup lié au cinéma français des vieux temps, par exemple les films de Jacques Tati que je regardais à la télé l’après-midi, interrompant mes matches de foot sur la place pour courir à la maison et allumer la télé. J’espère me tenir au courant du nouveau cinéma français et aussi de ce que est passé dans la mémoire et dans l’histoire. Je ne savais pas que Doniol-Valcroze était passé à un autre plan de vie. Je crois que la première apparition de Godard et Truffaut, c’est dans un court-métrage de lui. J’ai vécu un peu ça loin de chez vous, comme des copains qui se connaissent, de loin en loin. Et c’est maintenant encore ainsi. Ciao ! Walt

  5. les faits a écrit :

    Pour info,
    M. Etaix est procédurier, mais là il vient de perdre sa procédure.
    La société Groupama Gan fait énormément de communication par le cinéma,
    c’est beaucoup plus attirant pour attraper le client téléspectateur,
    et dire que Pierre considère que « c’est la télé qui a tué le spectacle » !
    Il était prévu de restaurer les 5 films en 2007 avec les AFF (archives françaises du film) mais les agissements de Groupama Gan ont retardé pour combien de temps encore, une nouvelle diffusion des films d’Etaix.
    Ceux qui sont allé au festival Premier Plan d’Angers en 2003 ont pu voir les films. Les autres cinéphiles doivent encore attendre.
    La médiation a été proposée, mais elle est restée lettre morte.
    Sans les procédures d’Etaix les films seraient déjà dans les salles, en DVD, et ensuite en diffusion tv pour les droits d’auteur.
    Il n’est pas très digne de participer au battage médiatique de la meute manipulée, désinformée; un palais de justice n’est pas une émission de téléshowbiz à décerveler les consciences.
    Rester au plus proche des faits doit être un principe de justice mais également dans la vie.
    Vous ne trouvez pas?

  6. Serge Toubiana a écrit :

    Je réponds volontiers à cet anonyme, qui nage en pleine confusion. Dire que Pierre Etaix est « procédurier » est une insulte : c’est un cinéaste, un artiste, spolié de son oeuvre cinématographique.
    La Fondation Groupama Gan intervient dans le cinéma depuis vingt ans, de manière très positive. Penser une seconde que cette fondation a entrepris de restaurer Yoyo, un des 5 films de Pierre Etaix, pour « attraper le client », c’est faire preuve de bêtise.
    Dire que sans les « procédures d’Etaix les films seraient déjà dans les salles… » est une contre-vérité. Cela fait beaucoup d’approximations dans un message de quelques lignes… S.T.

  7. témoignage a écrit :

    Alors Pierre Etaix a perdu ! alors Pierre Etaix est procédurier !
    Pour commencer, je ne connais pas personnellement Pierre Etaix. Je connais une partie de son oeuvre de cinéaste et apprécie son talent de dessinateur.
    J’étais au tribunal, tout simplement pour tenter de comprendre par moi-même la situation. Les faits ? ne s’agit t’il pas tout simplement à l’origine d’un abus de confiance ? Perdu, procédurier ? ou mal orienté ? je ne sais ! ce que j’écris ne relève que de mes petites impressions. Battage médiatique , je n’ai vu que des proches qui cherchent à aider. Pour ma part, à la sortie j’ai échangé avec un dessinateur au grand talent. Nous avons échangés nos impressions, « les faits » les faits »… difficile pour des non spécialistes. Puis nous avons parlé ; amour du cirque, des clowns, de la relation dessin cinéastes… bref rien de médiatique. D’autres se sont retrouvés au café, rien de médiatique. pas de meute manipulée. Très cordialement Sophie Sitoleux

  8. Chatterley a écrit :

    Bonjour, compte tenu de mon âge, j’ai vu les films de Pierre Etaix. Je fais partie des femmes qui ont créé le premier festival de films de femmes en France en 1974, au Palais de Chaillot et à l’Olympique. J’ai même fait un film avec 6 autres femmes l’Amorce 74. Mais ceci n’est pas important. Présentement, je fais partie d’un réseau, les Marqués par l’Art, ou marqués par le Dragon… qui ouvre des espaces d’expression pour que dans le marasme actuel, chacune et chacun touche, retouche du doigt ou de l’âme, l’importance de la rencontre d’oeuvres artistiques pour son bien-être et du coup le bien-être collectif. C’est une façon de résister à la marchandisation.
    Si vous avez été touché par un des films de Pierre Etaix, vous pouvez venir déposer vos témoignages. http://marquesparledragon.blogspot.com/
    Je vais le faire aussi.

  9. Serge Toubiana a écrit :

    Si vous souhaitez lire un compte rendu de la séance du 15 mai dernier qui s’est déroulée au Tribunal de grande instance de Paris, dans l’affaire qui oppose Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière à la société de production Gavroche, je vous recommande d’aller sur ce site:
    http://tillybayardrichard.typepad.com/le_blogue_de_tilly/2009/05/jy-.html
    S.T.