Ses amis l’appelaient Péplum

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Il portait le chapeau comme un acteur de second rôle du cinéma français des années 40 et 50. Il s’appelait Victor Bérard et il était né à Paris en 1945. On ne lui connaissait pas d’activité, sinon celle de fréquenter à peu près chaque jour la Cinémathèque. Tous ses amis le surnommaient Péplum. Péplum, tout simplement parce qu’il aimait les péplums. Il était sans aucun doute l’un des plus anciens et des plus fidèles spectateurs de la Cinémathèque française. Depuis les années Chaillot, et Grands Boulevards. Péplum avait suivi le déménagement rue de Bercy, intervenu en 2005, et fréquentait de manière quasi quotidienne la nouvelle Cinémathèque. Cet homme qui connaissait le cinéma sur le bout des doigts, a été retrouvé mort, il y a une quinzaine de jours,  à son domicile dans le quartier de Belleville.

Ses obsèques auront lieu mardi 28 juillet à 15 h au Cimetière parisien de Pantin (164 avenue Jean Jaurès).

Il avait de nombreux amis, parmi les fidèles de la Cinémathèque. Les équipes d’accueil le connaissaient, de même que les projectionnistes, et bien d’autres parmi le personnel de la Cinémathèque. Tous le respectaient, le considérant un peu comme leur « mascotte ». Péplum était une sorte de mémoire du cinéma. Il avait vu et revu tous les films, il savait même quelle copie était projetée, sa provenance, ses qualités et ses défauts. Il vivait le cinéma à temps plein, on ne lui connaissait pas d’autre vie que celle de cinéphile. Il aimait passionnément Rio Bravo, les films de Raoul Walsh et de Michael Curtiz. Il laisse de nombreux amis, tristes, qui ne se consolent pas de sa disparition soudaine. Eric Moreau, un des proches, lui-même très fidèle spectateur de la Cinémathèque, témoigne : « Il attendait avec impatience la rétrospective William Castle. À Bercy, son absence est remarquée. Harris passe chez lui : il est à la morgue, retrouvé mort depuis une semaine. À sa mère, il n’aura guère survécu. Sur le péplum, le mélo à la française a fini par avoir le dessus, avec ses  ambiguïtés pesantes. In memoriam, Péplum. »

18 Réponses à “Ses amis l’appelaient Péplum”

  1. lavandet a écrit :

    Victor Bérard a cosigné, avec Patrick Cannière, une étude sur un de ses cinéastes fétiches : « Michael Curtiz, maître du baroque » (La Revue du Cinéma, n° 369, février 1982).
    En 1974, il fut assistant sur le film « Zig Zig », de Laszlo Szabo, avec Catherine Deneuve et Bernadette Lafont.
    Mais c’est la télévision qui lui offrit son quart d’heure warholien de célébrité. A la fin des années 1960 (ou au début des années 70), il fut l’un des candidats vedettes (il resta en selle plusieurs semaines) de « Monsieur Cinéma », le jeu animé par Pierre Tchernia.
    Récemment, au micro de son « libre journal du cinéma » sur Radio-courtoisie, Philippe d’Hugues (lui aussi grand habitué de la Cinémathèque et ancien lauréat de « Monsieur Cinéma ») qualifia Victor Bérard de « plus grand cinéphile français ».

  2. Cedric a écrit :

    Portait-il souvent une écharpe rouge?
    J’ai le souvenir d’un petit homme à lunettes, il semblait faire partie de la Cinémathèque, de son architecture.
    S’il s’agit bien de cet homme, il laissera un vide pour les habitués de la « demeure spirituelle » des cinéastes. C’est certain.

  3. roubinet a écrit :

    La photo de Victor qui se trouve en haut de l’article, c’est moi qui l’ai prise avant une projection, car c’était tout d’abord un très bon ami, rencontré dans les années 90 au Palais de Chaillot, puis vu à la Cinémathèque à République et aux Grands Boulevards, et je le croisais même parfois à l’UGC Ciné Cité Les Halles. Il aimait bien sûr les vieux films, mais il guettait aussi chaque mercredi tous les nouveaux films qui sortaient dans le grand et le petit Cinéma des Halles. Sinon, comme pour Eric Moreau, on s’était donné rendez-vous pour la rétro Castle, car il aimait ces films américains à petit budget, et je suis sûr qu’il n’aurait manqué pour rien au monde  » Etrange mariage  » (1944) et  » Johnny
    Stool Pigeon  » (1949), qui marquaient les grands débuts de Robert Mitchum pour le premier, et de Tony Curtis pour le second. Enfin, en mai dernier il m’avait prêté en cassette vidéo  » Pavillon noir  » (1945) de Frank Borzage, et je lui avait prêté  » Gigolo  » (1979), dernier film de Marlene Dietrich, où l’on y voyait également David Bowie, Kim Novak, Maria Schell et Curd Jürgens. Je ne lui avais pas encore rendu son film, et lui le mien, quand il est parti brusquement. Il est vraiment parti trop tôt, hélas !

  4. eric moreau a écrit :

    monsieur Toubiana, merci pour ce beau portrait de Victor « Péplum ».
    Par contre, ayant tous tant et tant échangé ces derniers jours sur le net, les mots qui suivent la citation de mon identité ne sont pas de moi mais de Bruno Duval, qui l’a connu 20 ans avant moi; la photo magnifique prise par mon camarade et ami Pascal Roubinet restera dans les mémoires :  » ce chapeau culte me rappelle, nous rappelle, le personnage campé par Dean Martin dans  » Some Came Running  » (Comme un torrent) de Minnelli, et comme lui dans le film, ceux qui seront couverts à Pantin pourront retirer chapeau ou casquette pour saluer un être humain et un cinephile de légende. Cinéma, réalité et humanité…

  5. Serge Toubiana a écrit :

    Merci pour toutes ces précisions. La citation de mon texte est donc attribuée à Bruno Duval, un des nombreux amis de Péplum. S.T.

  6. philippe milliot a écrit :

    Peplum laissera le souvenir d’un homme disponible et ouvert à tous, dès lors qu’il s’agissait de parler cinéma. Quand, jeune cinéphile, un peu timide, vous débarquiez à la Cinémathèque pour la première fois, c’était lui que vous remarquiez et à lui que vous vous adressiez en premier, sûr d’être reçu à bras ouverts. Pour évoquer le serial, les « tarzan » avec Lex Barker, l’actrice/danseuse allemande la jana, ou vous faire décrire par le menu telle salle de quartier des années cinquante, nulle autre adresse n’était possible.
    Le fait que nos mères respectives aient eu la déplaisante idée de mourir à trois mois d’intervalle nous avait aussi beaucoup rapprochés.
    Adieu Peplum, tu laisses un vide énorme à la Cinémathèque, car avec toi c’est aussi une certaine idée de la cinéphilie, humaniste et généreuse, qui disparaît.
    Tu me manqueras.

  7. Roger Darrobers a écrit :

    Quelle tristesse d’apprendre le départ de Péplum, de savoir qu’il a été enterré aujourd’hui, et de penser que son absence aux films que nous aimons nous fait perdre l’ami avec qui nous pouvions toujours partager nos émotions et nos commentaires. Sa connaissance des films était immense. Je l’ai connu en 1971, aux Cinémathèques de Chaillot et de la rue d’Ulm (la salle existe toujours) du temps où les tickets coûtaient 2 ou 3 francs plus 1 centime ! Il y aurait beaucoup d’histoires à raconter sur Victor : son service miltaire dans les sous-marins… Il était venu quelques fois à la maison l’après-midi voir des films, à l’époque où les télévisions couleur étaient rares ; il lui arrivait même de regarder, vaille que vaille, des films debout dans la rue devant les vitrines des marchands de téléviseurs ! Je l’ai plusieurs fois rencontré dans les rues à Paris, toujours seul. Les messaqes de ses amis font chaud au coeur. Hier en apprenant sa mort, j’ai adressé le message ci-dessous à un ami, dont je livre également la réponse.

    « Cher Gius. Nous parlions de péplums et je te signalais l’existence d’un ancien ami depuis 1971, Victor, surnommé Péplum par tous ceux qui le connaissaient à la Cinémathèque. Tu voulais l’inviter à ton colloque, mais les choses vont se compliquer, car il vient de nous quitter pour rejoindre Ava Gardner et Errol Flynn. Son absence aux films de William Castle ces dernières semaines m’avait parue inquiétante. Je suis allé voir ce soir un double programme de la série des « Crime Doctor « ; un ami de Victor a annoncé à la salle que Victor sera enterré demain ! Quelle tristesse ! On dit souvent que la mort d’un vieux sage en Afrique, c’est comme une bibliothèque qui disparaît; avec Péplum, c’est toute une cinémathèque, et tous les films populaires des salles de quartier qui perdent leur mémorialiste. RD »

    « La disparition de Péplum, comme tu le dis très bien, est doublement triste car il s’agit de la disparition d’une mémoire cinématographique, d’un spectateur total, qui ne faisait pas de confusion entre réalité et fiction et pour cette raison il avait consacré sa vie au cinéma. Peut-être que comme Sherlock Junior de Buster Keaton, ou Cécilia de La Rose Pourpre du Caire de Woody Allen, il est passé directement dans ses films, péplums et autres, à travers l’écran, sa façon à lui d’être devenu un trépassé.
    « Il vivait le cinéma à temps plein, on ne lui connaissait pas d’autre vie que celle de cinéphile. Il aimait passionnément Rio Bravo, les films de Raoul Walsh et de Michael Curtiz », a-t on écrit sur le blog. Moi aussi j’aime Rio Bravo, l’un des plus grands westerns réalisés. Pendant des années je me sentais coupable de le préférer, avec Le train sifflera trois fois, aux westerns fordiens tellement plus panoramiquement épiques. Mais au fil du temps, j’ai compris que j’étais touché par ce film qui raconte la valeur de l’amitié avec la rédemption de l’adjoint alcoolique ou de la femme mal jugée, et surtout je voulait rester dans la salle comme extension de cette prison en compagnie de John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson et Walter Brennan, une fraternité des faibles forts contre l’ennemi fort, en attendant l’arrivée de cette adorable blonde au sourire douillet et aux jambes infinies, Angie Dickinson, future maîtresse de présidents comme John Kennedy et Ronald Reagan. Toute l’atmosphère de ce film ce respire dans la ballade « My Rifle, My Pony and Me ? » chantée par Dean Martin et Ricky Nelson.
    http://www.youtube.com/watch?v=7IpEnsdXwFM&feature=related
    Lors de la table tonde sur « Individualisme et révolution dans le western spaghetti et les sociétés italienne et américaine de années 60/70 », qui devrait avoir lieu au mois de mai prochain à Paris OUESTERN, je pense dire quelques mots sur Victor Bérard alias Péplum, et à travers son évocation, sur tous ces spectateurs cinéphiles discrets, cultivés et passionnés. Gius »

  8. Vince Vint@ge a écrit :

     » (…) il lui arrivait même de regarder, vaille que vaille, des films debout dans la rue devant les vitrines des marchands de téléviseurs !  » (Roger Darrobers)
    Ça, il faut bien avouer que c’est impressionnant !
     » Péplum  » : son surnom indique à quel point il était devenu, pour beaucoup, un personnage de cinéma.

  9. Bruno Duval a écrit :

    Merci à Eric pour la rectif, et à M. Toubiana pour l’avoir entérinée. Même si, dans les petits papiers de la Cinémathèque, un bon connaisseur gagne à être connu, mieux vaut, comme Brion, se faire passer pour Moreau que passer pour mort. Sans l’intervention orale de Peplum, qui n’avait pas eu la chance d’apprendre à écrire, la réputation de Curtiz en France ne serait jamais devenue ce qu’elle est. Reste à découvrir Scotese, qu’il était le seul à mettre au niveau de Freda. Mizrahi lui-même, autre grand disparu prématuré, s’était foutu de sa gueule à ce propos. Faudrait quand même revoir un jour l’Apocalypse, et Dans les griffes de Borgia.
    À BON ENTENDEUR…
    B.

  10. eric moreau a écrit :

    monsieur toubiana, serge, tout en saluant ce beau blog, tribune libre au « tribute to peplum », je tiens aussi à saluer l’équipe de direction de la Cinémathèque française, son président Costa-Gavras, vous-même, Jean-François Rauger et Christophe, et la bibliothèque pour l’accueil exceptionnel fait depuis plus d’un an à ce « petit livre blanc » dont j’ai quasiment dédicacé près de 3000 exemplaires (« mon » 1er stock) tout seul grâce à la passion, mais surtout pour l’importance universelle du message de ces 120 pages « cinépoétiques » autour du sens du 7ème art: amitié, résistance, liberté, humanité: ce n’est pas MON livre mais NOTRE livre à tous, et Victor fut l’un des 1ers à le recevoir, ne voulant pas le lui vendre, j’avais insisté pour lui donner et celui-ci m’avait donné 2 euros symboliques et pour cela plus personne d’autres ne pourra l’acheter cette somme! Au cours des mois, 8 des actrices-acteurs-réalisateurs honorés, de Tony CURTIS à « notre » amie Claudia CARDINALE en ont fait l’acquisition, mais également des invités de Bercy, prestigieux comme Spike LEE, Wim WENDERS, Dennis HOPPER, tout en circulant librement sur internet (peut-être près de 20000 lecteurs déjà), sur les plateaux de tournage où des centaines de camarades figurants, acteurs ou techniciens me l’achetèrent comme des centaines d’adhérents de Bercy ou des membres du personnel. Comme cela avait été lu par ma propre personne à la soirée (dvd de 40′ disponible) du 8 mai 2008 à l’Hôtel de Ville pour la soirée hommage à Romain GARY, le texte « gentleman flynn » à la gloire d’Errol Flynn, incarnation de l’aventure aussi bien à la ville qu’à l’écran fut lu (par mes soins) aux obsèques de mon ami Victor Bérard qui aimait tant ses films et les réalisateurs qui le dirigèrent. Notre pays a besoin de ressentir un vrai élan de liberté et tous les passionnés et idéalistes que sont la « population cinéphile » se doivent et grâce à des formidables institutions comme la Cinémathèque de perpétuer et « véhiculer » le langage humain aussi cher à Chaplin qu’à Costa.
    C’est aussi pour ça que des HOMMES comme Victor ne meurent jamais, leur incarnation reste un symbole à jamais pour les autres!!!
    Pour l’anecdote, il y a quelques années, quand j’avais rencontré « notre ami » Tony CURTIS une 1 ère fois, nous nous étions dit tous les 2 « I ‘m Spartacus » car « we are Spartacus » et quand je lui ai offert l’an dernier le livre blanc lors d’une après-midi de projection dans un grand hôtel parisien, il a insisté pour m’acheter un exemplaire qu’il m’a promis qu’il donnerait à son vieil ami Kirk Douglas et ce jour-là, j’ai vraiment saisi que SPARTACUS ne mourrait jamais et c’est bien vrai que le cinéma est surtout là pour ça !
    Bonnes vacances à vous et à toute votre équipe de Bercy, et que les adieux faits à PEPLUM soient l’occasion de créer à jamais une véritable unité entre tous les cinéphiles de notre pays, tout en soulignant l’importance de rester vigilant devant les situations les plus fragiles (Victor est parti début juin, a été retrouvé une dizaine de jours plus tard chez lui, et grâce à l’AMITIE, a pu connaître des obsèques dignes de ce nom après un séjour de presque un mois et demi à l’Institut médico-légal (« la morgue »). NE L’OUBLIONS JAMAIS !!!

  11. roubinet Pascal a écrit :

    Félicitations à mon ami Eric Moreau pour ce commentaire vraiment intéressant ! Sa référence à Tony Curtis, puis à Kirk Douglas, inoubliable
    Spartacus est tout à fait pertinente. C’est grâce à Kirk Douglas, venu il y a vingt ans à la Cinémathèque de Chaillot, que j’ai découvert et
    fréquente assidûment la Cinémathèque. Kirk Douglas, qui à 92 ans, est toujours de ce monde, mais est aussi la superstar masculine américaine en France et aux Etats-Unis à vivre aussi vieux, en considérant que Richard Widmark n’a pas eu des rôles aussi forts.
    Pour finir sur Victor Péplum, je voudrai lui dédicacer la future rétrospective Robert Aldrich, car je sais qu’il aimait comme nous
    tous les plus célèbres films d’Aldrich, à savoir les deux westerns  » Vera Cruz  » et  » Bronco Apache  » (1954) qui l’ont fait connaître,
     » Le Grand couteau  » (1955) pour la façon dont est mise en abîme l’envers du cinéma,  » Attaque  » (1956), film de guerre ébouriffant
    sur la lâcheté humaine, ou encore le cultissime  » Les Douze salopards  » (1967).

  12. LEMAITRE Jacques a écrit :

    Suite à la disparition de notre ami Péplum et à son enterrement auquel nous avons assisté mardi dernier, l’idée de rassembler les points de vue et informations diverses sur la vie énigmatique de ce personnage m’a paru intéressante afin d’en tisser un portrait documentaire « post-mortem » en son hommage ainsi qu’à une certaine forme de la cinéphilie passée et actuelle…
    Les personnes intéressées pour m’apporter un éclairage spécifique ou tout simplement leur point de vue de cinéphile sur sa disparition peuvent me contacter par mail à: zebra_lemaitre@yahoo.com
    merci

  13. Grigaut François a écrit :

    Je découvrais la Cinémathèque de Bercy, … alors qu’elle venait de s’installer, … là, …
    Je venais alors aux séances de 12h30, entre deux rendez-vous professionnels.
    Je ne suis pas cinéphile avisé, mais curieux.
    Il était toujors salle GF dans les plus hauts fauteuils…
    Il me dit un jour la qualité du film que nous allions déguster…
    Oui, son chapeau le « protégeait » toujours…
    Voilà… J’ai rencontré cet homme délicieux qui vanait toujours à la rencontre des autres…
    Pour exprimer sa « critique » éclairée sur le film qui était proposé…
    Je n’ai croisé cet homme que quelques mois…
    Il m’a marqué.

  14. Guido Anselmi a écrit :

    Je suis venu mercredi voir Kiss me deadly et ai appris à cette occasion la mort de Peplum – que j’avais connu au début des 70s dès Chaillot et Ulm quand j’y allais tous les soirs en ratant parfois le dernier train… Il avait déjà son chapeau. Allez, encore un bout de vie antérieure qui disparaît. J’ai recherché sa participation à Monsieur Cinéma en 1969, on l’y voit tout jeune, avec une cravate mais sans chapeau… Il avait tenu trois semaines et perdu contre une certaine Mlle Dousset, la semaine où Marie Dubois était l’invitée…
    Je me souviens de pas mal d’autres, présents quotidiennement à l’époque à Chaillot, un Serbe nommé Iadranko, un (sur)nommé Bacchus, les folles du premiers rang… Que sont-ils devenus, je ne sais pas ?

  15. Stéphane Ditchev a écrit :

    Hommage à Victor Bérard…
    Oui, c’est touchant de voir toutes ces personnes attachées à la Cinémathèque et au cinéma à travers son passé, son histoire, Chaillot, rue d’Ulm, etc.
    Il serait sans doute intéressant d’écrire quelques pages sur ce qui se passait, sur l’ambiance de ces temps de l’existence de la Cinémathèque.
    Je me souviens de la queue interminable que nous faisions dans l’escalier arrondi de la rue d’Ulm, en attente de notre ticket à 101 francs (plus tard à 1,01 francs) pour accéder à cette unique salle dons les sièges grinçaient, et sur lesquels il ne fallait donc pas remuer pendant les projections, où parfois Henri Langlois venait jeter un coup d’oeil ou dire quelques mots…
    Parfois je suis encore un peu étonné qu’on ne parle pas tant de ce passé presque militant, car il y en a eu des combats pour que la Cinémathèque puisse exister !
    Je ne me sens pourtant pas si vieux, mais je me souviens même de l’avenue de Messine pour laquelle j’ai encore des souvenirs, déambulant au milieu de costumes et objets fétiches avant d’arriver dans la salle… Mais c’est vrai que je n’étais pas très grand, et ce sont mes parents qui m’y emmenaient avec plaisirs partagés… Souvenirs aussi importants que les films qu’on y voyait…

  16. Serge Toubiana a écrit :

    Cher Stéphane Ditchev, merci pour votre témoignage émouvant. Il ne tient qu’à vous d’écrire plus amplement sur cette période de la Cinémathèque, que vous avez visiblement bien connue. Cordialement, S.T.

  17. dona rodrigue a écrit :

    Bonjour Monsieur,

    Le hasard des clics sur internet me fait découvrir votre blog..
    Superbe…

    Je suis fan de cinéma, surtout de Cinéma Français… et je cherche le nom d’un comédien des années 30-40… second rôle souvent…
    Un homme brun, de petite taille, pas beaucoup de cheveux, il a joué aussi avec Pierre Fresnais…..Victor Ledoux…. je pense aussi Suzy Delair…. qui jouait soit les petits parisiens, un peu précieux… ou des concierges, des amis de la famille le plus souvent..
    Il et vrai que je ne vous donne pas beaucoup de renseignements..

    Merci pour votre beau blog Monsieur.
    Dona
    il avait la bouche un peu petite, la voix un peu aigue…

  18. serge toubiana a écrit :

    Si vous me donniez au moins un titre de film, cela faciliterait les choses. Ce ne serait pas Pierre Larquey ? Il joue dans Le Corbeau de Clouzot.