Sophie Cazes rejoint le Cabinet d’Aurélie Filippetti

Ce mardi matin 19 juin, Sophie Cazes ne se rendra pas à la Cinémathèque, rue de Bercy, comme elle le fait chaque jour depuis dix ans. Elle était, jusqu’à hier soir, notre directrice financière et juridique, un poste important mais discret, peu visible et néanmoins essentiel. Ce mardi matin, elle va se rendre rue de Valois, où elle rejoint le Cabinet d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Sophie vient en effet d’être « débauchée ». Elle n’a pas résisté à la proposition que lui a faite la ministre, de devenir sa conseillère technique pour le cinéma. Sophie a eu bien raison d’accepter car une telle proposition ne se refuse pas.

Lundi matin, elle a réuni toute son équipe, et nous avons ensemble annoncé la nouvelle de son départ. Discours, éloge, encouragements. Certaines de ses collaboratrices avaient les larmes aux yeux. Moi-même j’étais ému. On ne sépare pas d’une personne avec laquelle on a si bien travaillé, depuis près de dix ans, sans regrets. Mais il faut aussi admettre que celles et ceux avec qui l’on travaille, à qui l’on fait toute confiance, parce qu’on les apprécie pour leurs qualités humaines et professionnelles (souvent les mêmes) aient un jour envie de changer d’air. Sophie Cazes a bien fait de se laisser tenter par cette nouvelle aventure professionnelle. Elle va occuper un poste important, à la fois technique et politique, un job plus exposé et plus excitant où elle va faire la preuve de ses qualités : écoute, loyauté, sens du service public et des missions publiques, énergie, incroyable capacité de travail. Ces qualités seront mises au service du cinéma.

Sophie Cazes a beaucoup compté dans l’histoire de la Cinémathèque depuis dix ans. Elle était là, détachée du CNC au sein de la Cinémathèque pour en superviser la gestion, lorsque j’ai pris mes fonctions le 2 mai 2003. J’ai tout de suite compté sur elle, pour réformer la Cinémathèque et lui faire changer d’échelle, dans la perspective de l’installation rue de Bercy. Sophie a œuvré pour nous mettre à jour sur le plan comptable, nous faire adopter de nouvelles procédures, nous doter d’outils de gestion adaptés. Surtout, elle a su instaurer un dialogue avec les collaborateurs culturels (programmation, expositions, action culturelle, etc.), afin qu’ils intègrent mieux la dimension économique de notre projet. Il a fallu du temps et de la patience, de la persuasion. Ce qui était essentiel il y a dix ans l’est encore aujourd’hui. Pas de projet culturel ambitieux sans son volet économique. Si la Cinémathèque fonctionne bien, si elle connaît le succès, si elle est respectée par ses partenaires et par la tutelle publique (ministère, CNC) cela est dû aussi à sa bonne gestion, au travail de celles et ceux qui font « tourner la machine ». Sophie Cazes en était un maillon essentiel. Elle nous quitte, elle va nous manquer. Là où elle va, celles et ceux qui l’auront à leur côté pourront compter sur elle. Car c’est une personne de qualité.

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