Le dernier film de Christine Pascal

Ce samedi  matin, j’ai vu un film étonnant, unique dans son genre. Un film tiré du néant. Bouleversant. Son titre : Adultère, mode d’emploi – Journal d’un montage. Jacques Comets, monteur et enseignant le montage à La fémis, m’avait convié à cette projection, en prenant des gants : « Cela me ferait plaisir que tu viennes, tu verras, c’est un film étrange, qui a été possible à partir du moment où nous avons retrouvé les bandes de Hi8 tournées pendant le montage du film de Christine Pascal, Adultère, mode d’emploi, en 1994, quelques mois avant la mort de l’actrice et réalisatrice ».

Curieux, je suis venu. La projection avait lieu au Saint-Germain des Prés, il y avait là des amis de Christine Pascal. Bertrand Tavernier, qui l’a souvent dirigée dans ses films (L’Horloger de St Paul, Que la fête commence…, Des enfants gâtés, Le Juge et l’Assassin, Autour de minuit) ; Bruno Coulais qui a composé la musique du film, Renato Berta qui en a fait la lumière. Lorsqu’elle a présenté Journal d’un montage dont elle est la réalisatrice, Annette Dutertre a elle aussi pris des gants : vous allez voir, l’image est dégueulasse, le son médiocre, il n’est pas sûr que ce soit un film… Vite, que la séance commence. Journal d’un montage dure une heure trente ou quarante, et suit au jour le jour le montage du dernier film de Christine Pascal. C’est un film de cinéma, sur le cinéma, dans le cinéma : il en montre les secrets de fabrication, il en dévoile le mécanisme intime.

Il existe une multitude de making of, et ce depuis des lustres. Cela consiste en général à faire un peu de tourisme durant le tournage d’un film, à interroger le réalisateur et les vedettes, à saisir une ou deux scènes au tournage. Le tour est joué, la promotion assurée. Là, c’est tout autre chose : suivre un film en cours de montage, dans ce moment d’écriture très particulier où le film trouve lentement sa forme et son rythme, sa musique, se discute et sort des limbes. En 1994, on montait encore sur pellicule, avant l’arrivée de l’Avid, c’est-à-dire du montage numérique. Jacques Comets est de tous les plans, à la table de montage, gai et plein d’humour, heureux de travailler dans une totale complicité avec Christine Pascal. Annette Dutertre est son assistante monteuse. Par jeu, ils ont pris le parti de se filmer, sans que cela ne modifie en rien leur attitude et leurs gestes. Ces images sont restées pendant longtemps dans une boîte, jusqu’à ce que Annette Dutertre décide d’en faire un film.

La salle de montage à Joinville est une sorte de caverne, on y vit dans le noir ou la pénombre, pour le film et par le film. Le dehors n’existe pas. C’est l’antre du cinéma. Sans hors champ. Ça fume beaucoup, ça rit et ça rêve, et le film peu à peu trouve sa langue propre. Christine Pascal est radieuse, elle rit, elle rit, son rire est à répétition, elle charme et l’actrice transparaît souvent derrière la réalisatrice. Elle est d’une beauté stupéfiante. Moment magique : un matin elle arrive à la salle de montage fatiguée car elle n’a pas beaucoup dormi de la nuit. Tandis que Jacques Comets se met à sa table de montage, elle s’allonge sur un lit de camp et s’endort. C’est un moment absolument bouleversant, d’abandon total (le film peut se faire sans elle, il est dans de bonnes mains). Christine Pascal s’endort et retourne en enfance, laissant son film se faire après l’avoir confié à un ami. Le cinéma sort du rêve, il en est le prolongement éveillé. C’est le sentiment qui transparaît dans ce beau film qu’il faut programmer dans toutes les cinémathèques et les écoles de cinéma du monde entier.

Adultère, mode d’emploi parlait du sexe et ce de manière osée. Au cours du montage, Christine Pascal s’amuse de l’avoir fait, et en même temps, on sent qu’elle en a peur. Jusqu’où aller, que peut-on montrer et que ne peut-on pas montrer ? Et les acteurs, comment les amener à faire des choses qu’ils n’osent pas faire ? C’est aussi pour cela qu’elle s’endort, qu’elle se retranche durant un moment du montage et du monde des adultes. Mutine et rieuse, adorable d’intelligence et de sincérité, on a du mal à croire qu’elle n’a plus que quelques mois à vivre. Tiré d’une boîte noire où il était endormi depuis dix-sept ans, ce film sur le film est aujourd’hui visible. Grâce à Anne Dutertre qui l’a réalisé, et Jacques Comets qui l’a produit avec Arnaud Dommerc, avec l’aide de la Région Île-de-France. Il est un film de plus, essentiel, vital et bouleversant, dans l’œuvre intense de Christine Pascal qui, rappelons-le, n’avait réalisé que cinq films : Félicité (1979), La Garce (1984), Zanzibar (1989), Le Petit prince a dit (1992), et Adultère, mode d’emploi (1995).

39 Réponses à “Le dernier film de Christine Pascal”

  1. Sofiane a écrit :

    Bonjour,

    Ce film me semble magnifique, il y aura-t-il une autre projection ? Un autre moyen de le voir ? Je ne trouve aucune info à son sujet sur Internet.

    Merci d’avance et bonne soirée

  2. j. a écrit :

    Très grand moment, beaucoup d’émotion, d’intensité, et de joie de vivre. Je n’ai pas vu le temps passer.

  3. Marie Veille a écrit :

    J’ aimais beaucoup cette comédienne, ce film m a beaucoup ému, beaucoup d’amitié et de fraternité ressortent .un bel hommage ds une belle salle de cinema avec un public chaleureux;

  4. Tom a écrit :

    Bonjour,

    Bel article. À quand une projection à la cinémathèque de Berlin ?

    Cordialement,

    T.

  5. Vince Vint@ge a écrit :

    Ou peut-on voir ce film desormais ? Car votre texte, tres élogieux et passionne, donne furieusement envie de le voir… Christine Pascal, voila bien une voix singuliere dans le cinema francais contemporain, c’est peu dire qu’elle nous manque, tant l’actrice que la réalisatrice.

  6. serge toubiana a écrit :

    On va faire en sorte de le montrer à la Cinémathèque, avec les cinq films réalises par Christine Pascal. La date n’est pas encore fixée.

  7. Régis Blanc a écrit :

    Depuis longtemps à la recherche de Félicité et Zanzibar, je serais intéressé par la possibilité de visionner notamment ces deux films. A première vue il n’existe pas de copies ou moyen de les visionner, j’apprécierais énormément si les films de Christine Pascal pouvaient être accessibles au public car ils apporteraient une face cachée, celle de la réalisatrice, et cette face m’intéresse énormément.

  8. serge toubiana a écrit :

    Une édition de ses films en DVD s’impose. Je crois que le projet est en cours.

  9. Frank AIDAN a écrit :

    Cher Monsieur TOUBIANA,

    Votre blog a ceci de remarquable qu’il ne suit pas l’actualité pas à pas, si ce n’est plus ou moins celle de la CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE, ce qui est normal et sain, et surtout qu’il prend parfois celle-ci à contrepied, effet naturellement trouvé par un amateur de football.

    Christine PASCAL…

    La voilà soudainement remise dans nos mémoires flottantes de cinéphiles, partagés que nous sommes constamment, entre la seule envie de conserver ce qui remonte à la surface et celle de revoir au sens propre, ce qui flotte en permanence en nous ou qui y flotte derechef.

    Christine PASCAL…

    Se souvenir d’abord de l’actrice, de son extraordinaire beauté, mi femme-enfant, mi femme-femme, soeur idéale ou maîtresse rêvée. Certains avaient su voir ça, notamment Bertrand TAVERNIER (particulièrement dans « QUE LA FÊTE COMMENCE » et « DES ENFANTS GÂTÉS » (film à redécouvrir)) et Claude MILLER dans « LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER ». Ici, deux cinéastes en lien indirect ou direct avec la Nouvelle Vague mais n’appartenant pas du tout à celle-ci et qui donnent à penser que Christine PASCAL aurait pu inspirer les survivants de la NV dans les années 70 et 80. Elle avait ce type de visage et de jeu qui appelle le regard posé, voire amoureux, où le plan n’est, à l’extrême, plus déterminé que par ce regard produisant du pur documentaire, fruit de la relation cinéaste / actrice dont les meilleurs exemples sont dans « LES HAUTES SOLITUDES » de GARREL (1974 – c’est là que l’on apprend ce que veut dire exactement regarder un visage de femme).

    Et puis, il y a aussi la Christine PASCAL réalisatrice, non plus regardée, mais mettant en scène, regardant ses pairs et confirmant l’idée pas toujours juste, que les films d’acteurs cèlent un plus, ne serait-ce qu’à travers la reconnaissance du metteur en scène et des acteurs, du respect de ceux-ci par lui. Ses films nous manquent en effet et il est donc difficile de mettre l’oeil dessus. En attendant la programmation à la CF et l’édition en dvd dont vous parlez, des fragments et des bribes bien esseulés remontent de très loin – sans vérification aucune et dans l’ordre chronologique qui est le seul dont je sois sûr : une photographie de « FÉLICITÉ » dans les CAHIERS, film jamais vu et d’autant plus fantasmé ; « LA GARCE » adaptation francisée de GOODIS avec Isabelle HUPPERT, roman lu, à rebondissements multiples et pour cinéphiles, mais film jamais vu, donc rêvé ; « ZANZIBAR », film se déroulant dans le milieu du cinéma, déroulant la crudité de certains de ses aspects sous une lumière crue jamais revue depuis (la lumière) avec Fabienne BABE dans le rôle de l’actrice (Christine PASCAL ?) et Francis GIROD jouant un metteur en scène « à la PIALAT » exigeant et dur avec ses acteurs, pour extirper le meilleur d’eux-mêmes ; « LE PETIT PRINCE A DIT », pas vu non plus, mais très soutenu par la presse insistant à l’époque, sur le contraste entre la maladie et la beauté du Monde ; enfin, »ADULTÈRE, MODE D’EMPLOI » avec VIARD et CASSEL (Vincent), traînant ce titre un peu racoleur mais ô combien trompeur, à l’opposé de la finesse du film, des sentiments et des idées y exposés, aussi des acteurs si bien dirigés et filmés par la réalisatrice.

    En attendant de voir ou de revoir les films de Christine PASCAL et ceux où elle joue, se souvenir d’elle fait du bien, nous place dans une ambiance et un processus « à la » MODIANO dont le dernier roman et c’est une toute autre histoire, est là, parmi nous. Ça s’appelle « L’HERBE DES NUITS ».

    Rien que le titre…

    Amitiés cinéphiles.

  10. Emmanuelle Halimi a écrit :

    Bonjour,
    Je suis la nièce de Christine Pascal et j’ai tourné dans son dernier film .Je suis très touchée d’apprendre qu’un documentaire sur le montage a été fait, et je voudrais vraiment le voir , mais j’habite à Lyon….J’espère obtenir des informations supplémentaires bientôt 🙂
    Merci

  11. serge toubiana a écrit :

    Chère Emmanuelle, Annette Dutertre et Jacques Comets, qui liront sans doute votre message sur mon blog, vous contacterons. Quant à moi, je ne manquerai pas d’annoncer la projection de leur film à la Cinémathèque française, dès qu’une date sera arrêtée.

  12. Emmanuelle Halimi a écrit :

    Merci beaucoup !

  13. Masoud MANSOURI a écrit :

    Cher Monsieur TOUBIANA,

    Je suis un cinéphile iranien très content de lire votre blog. j’apprécie énormément votre point de vue critique.

    Merci

  14. serge toubiana a écrit :

    Je vous remercie beaucoup.

  15. Tonie Marshall a écrit :

    Tout d’abord dire l’émotion que donne le film à tous ceux qui font et qui aiment le cinéma, on rentre dans la chambre sacrée, le lieu des pleurs et des regrets, le lieu de l’éblouissement car ce passage qu’est le montage est de l’ordre de la pierre philosophale…
    Ce journal de montage est en fait un making « In » de comment nait un film. Et chez Christine Pascal et Jacques Comets, il était bien question de celà. le film n’est pas ce qu’on a écrit, tourné, c’est ce moment pur et magique où en couple, avec la matière rapportée du labo, le monteur et sa réalisatrice vont révéler le film. On voit aussi la place du producteur quasiment invisible d’ordinaire… Ce film de montage est aussi très troublant par la longueur des plans et des moments de doute, que Christine détricote par son rire. Il faut la regarder sourire, les yeux plissés, sensibilité tellement forte qu’on a parfois les larmes aux yeux. Oui vite revoir les films de Christine Pascal…

  16. serge toubiana a écrit :

    Entièrement d’accord avec toi, ma chère Tonie. La salle de montage comme une chambre sacrée, c’est très juste. D’autant plus que cette salle de montage n’a plus le même aspect, de nos jours, du fait du montage numérique. Tout a changé, plus de chutier, et très souvent il n’y a plus d’assistant monteur ou d’assistante monteuse. C’est le Temps même du film qui a été bousculé, transformé. Le film de Annette Dutertre en donne presque la nostalgie.

  17. Michèle Pascal a écrit :

    Bonjour, je suis la soeur de Christine et à l’occasion de son anniversaire, je cherchais ce qu’il pouvait encore etre dit sur elle ..
    Je suis très touchée de trouver votre article (que j’ai découvert après ma fille Emmanuelle) si récent, et quelque part cela me réconforte.
    Merci à vous .. On était semblables et différentes, et elle me manque aujourd’hui ..

  18. CAROLINE HUPPERT a écrit :

    Christine Pascal a été l’interprète du film de télévision que j’ai écrit et réalisé : « ELLE VOULAIT FAIRE DU CINÉMA ». Elle y interprétait avec détermination et charme la première réalisatrice de l’histoire du cinéma français, ALICE GUY. Ce film était produit par Mag Bodard. André DUSSOLLIER y interprétait Léon GAUMONT….

  19. Marie (Zabel) a écrit :

    serge toubiana a écrit :
    Le 19.10.2012 à 06:58
    Une édition de ses films en DVD s’impose. Je crois que le projet est en cours.

    Merci de me tenir au courant de la sortie des dvd des films que Christine Pascal a réalisés. En particulier « Félicité » que j’avais vu à sa sortie. Et le « Journal de montage » ?
    Une question à Caroline Huppert : où peut-on trouver le dvd de « Elle voulait faire du cinéma »
    Merci de me répondre.

  20. serge toubiana a écrit :

    Un hommage à Christine Pascal est organisé à la Cinémathèque les 29 et 30 mars. Seront projetés les 5 films qu’elle a réalisés, et quelque-uns dans lesquels elle joue. Sera également projeté le documentaire dont j’ai parlé sur ce blog, Journal d’un montage, réalisé par Annette Dutertre, qui concerne Aldutère mode d’emploi, le dernier film réalisé par Christine Pascal. À suivre.

  21. uh a écrit :

    dommage que la seule projection ait lieu en plein week-end de Pâques… y aurait-il un moyen de voir le film à un autre moment, ou ailleurs ?

  22. serge toubiana a écrit :

    Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c’est que ce documentaire réalisé par Annette Dutertre va circuler. On se tient informé.

  23. Marie-Philippe Saint Remy a écrit :

    Je n’arrive même pas à acheter une place pour le film !Est-ce complet ! Dommage ! Prévoir d’autres projections ! ou au moins éditer en DVD les films de Christine Pascal !

  24. matti a écrit :

    Assisté samedi dernier à la projection du film d’A. Dutertre .
    Pour qui n’a jamais assisté au travail d’un monteur , c’est parfois un peu difficile à suivre , on est un peu frustré de ne pas voir , ou mal , les images des séquences sur lesquelles a lieu le travail .
    Vu le film  » Adultère ( mode d’emploi )  » : là aussi , petite déception : après avoir écouté ce qui avait été dit lors du débat , on pouvait s’attendre à un film
    plus fort , dans la ligne d’un  » 36 fillette  » .
    La programmation des films de Christine Pascal sera , j’espère , reprise bientôt à la Cinémathèque .
    Un film qu’on ne voit pas souvent :  » Sale comme un ange « . Pourra-t-on le voir bientôt ?

  25. Michèle Pascal a écrit :

    Je rentre de Paris où je suis allée spécialement voir le Journal d’un montage » et assister à la table ronde qui a suivi.
    Très touchée de voir que tant de gens se souviennent d’elle, et de découvrir ces scènes intimistes, apaisantes, de la phase qu’elle préférait dans un film : le montage, plus encore que l’écriture.
    Et de la voir elle, dans ce monde qui n’est pas le mien, espiègle et lumineuse, retrouver ses expressions, les inflexions de sa voix, reconnaitre ses vêtements, c’était comme si elle allait soudain entrer dans la salle ..
    Je n’ai pleuré qu’à la toute fin du film, quand elle fredonne a nouveau la chanson de Barbara. sinon tout le film est un vrai bonheur.

    Une gande question : comment se procurer le film d’une façon ou d’une autre ? S’il est commercialisé il ne le sera sans doute qu’avec le fameux coffret DVD dont on parle .. depuis des années, auriez vous plus de précisions sur la suite ? des dates à me donner ?

  26. françois gastineau a écrit :

    Monsieur Toubiana,

    j’ai fait 400 km en voiture pour voir Félicité à la Cinémathèque. J’avais vu le film à sa sortie et je ne me souvenais plus de rien, ça fait tellement longtemps. Je n’ai pas été déçu ! Quand allez-vous le sortir en DVD ? Je voudrais tant pouvoir le revoir plus tranquillement.
    Même question pour Journal d’un montage.

  27. serge toubiana a écrit :

    C’est vraiment épatant de faire 400 kilomètres pour voir un film ! L’édition dvd des films de Christine Pascal ne dépend pas de la Cinémathèque, même si nous faisons tout pour. Il faut surtout que ceux qui détiennent les droits des films qu’elle a réalisés se mettent d’accord pour éditer un beau coffret. Avec en bonus le documentaire d’Annette Dutertre, Journal d’un montage. Je suis certain que ce projet peut aboutir sans trop de difficultés.

  28. françois gastineau a écrit :

    J’en ai fait 800 même, 400 le vendredi pour Félicité et 400 le samedi pour Journal d’un montage. Mais ce n’était pas pour un film, vous savez, c’était pour Christine Pascal et j’ai été bien surpris quand son monteur a raconté que quand elle avait appris qu’il était un vieux stal qu’elle avait dit qu’elle ne voudrait jamais travailler avec lui. Ca m’a bien fait rigoler parce qu’après, si j’ai bien compris, cela ne la gênait plus du tout. Alors déjà que Christine Pascal m’a fait faire 800 km en voiture en moins de deux jours, si maintenant je sais qu’elle est devenue en plus une petite stal, qu’est-ce que je vais faire la prochaine fois ? Je les ferai à pied peut-être ou sur les mains.
    Merci monsieur Toubiana.

  29. serge toubiana a écrit :

    Si je vous disais que Jacques Demy n’était pas « stal », cela voudrait aussi dire que vous ne referiez pas 400 km pour venir voir la très belle exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque? Ou alors, dois-je vous mentir et dire : Oui, Jacques Demy était (aussi) stal, pour que vous reveniez rue de Bercy?

  30. françois gastineau a écrit :

    Ah bon, Jacques Demy n’était pas stal ? Oh je suis déçu. C’est qu’il faut quand même être motivé pour faire tous ses kilomètres.
    Je sais que vous organisez une exposition sur Jacques Demy, je l’ai vu quand je suis venu à la Cinémathèque. Mais je ne peux pas venir tout le temps et c’est bien dommage. Là , ce qui m’a fait venir c’est Christine Pascal et Félicité, depuis le temps que je cherchais (il y en a juste un tout petit extrait sur internet, la scène chez le docteur et c’est tout). Comme je ne me souvenais de rien, j’ai été surpris en plus de voir que Dominique Laffin y jouait. Elle et Christine Pascal sont des actrices de la même trempe (je pense). J’y ajouterai bien Juliet Berto. Elles n’auraient pas pu se débrouiller pour vivre un peu plus longtemps, ces petites imbéciles ?
    Remarquez, il y a bien un film qui me ferait revenir dare-dare à la Cinémathèque. Je l’ai vu au Gît-le-Coeur ou au Saint-André-des-Arts à sa sortie, c’est Out one Spectre. Le programmerez-vous un jour ?

  31. françois gastineau a écrit :

    je viens de voir sur internet que vous le programmiez bientôt ! Décidément après Félicité. Mais pouvez-vous me dire la différence entre Out one spectre et Out one noli me tangere ? Je serais bien capable de refaire les 800 km en 2 jours.
    Merci

  32. serge toubiana a écrit :

    Out 1, noli me tangere est la version longue datant de 1971 (le film dure onze heures trente et n’a été montré que de manière exceptionnelle). Out 1: Spectre est la version courte sortie en salles en 1974 (225 minutes).

  33. françois gastineau a écrit :

    Merci. Je vais essayer de lire les Treize d’ici là.

  34. Cindy a écrit :

    Un hommage a Christine Pascal aura lieu pendant le festival Lumière à Lyon. Le Petit Prince a dit, Journal d’un montage « Adultère », et Des enfants gâtés » seront projetés.
    La semaine prochaine, je parlerais d’elle à la radio; ayant joué sa fille à 5 ans dans Regarde les hommes tomber, j’aurais aimé échanger avec sa soeur ou l’un de ceux qui l’ont aimé.

  35. Mollaret a écrit :

    Voila le lien de la chronique assez courte consacrée à Christine Pascal :
    http://www.rcf.fr/radio/rcf69/emission/derniere/184962

  36. Emmanuelle Halimi a écrit :

    Je rentre de la projection du  » journal d’un montage » à l’Institut Lumière….Magnifique film d’Annette Dutretre , ou j’ai retrouvé ma tante telle que je l’ai connue, riante, moqueuse, drôle, j’avais l’impression d’être 18 ans en arrière et que j’allais pouvoir lui parler ……Aucune tristesse n’émane de ce film , c’est seulement après , lorsqu’on rentre chez soi , que l’on ressent le manque de Christine 🙁 ….

  37. ggspcd a écrit :

    bonjour
    quand pourrons nous voir édité en dvd ou droit pour l’ adav (mediathéque ) le film de caroline huppert sur alice Guy : elle voulait faire du cinéma ( avec christine Pascale ) ?
    les ayants droit mysterieux seraient bien inspirés de permettre aux spectateurs de voir ce film historique.
    que dirait on si un livre ne paraissait pas ( zola) à cause des ayants droit trop gourmands ou endormis!
    nombre de films restent invisibles pour causes de droits complexes ou abusifs, notament le film de jacques rouffio :
    v’la l’ cinéma ou le roman de charles Pathé.
    la justice fixe bien le prix indemnisation d’une vie perdue lors d’une catastrophe !!! alors pourrait elle bien fixer la remuneration d’ayants droit trop gourmands qui bloquent nombre d’éditions en dvd !!!!!

  38. Michèle Pascal a écrit :

    Bonjour,
    Je fais suite à ce post déjà ancien ..
    Entre temps, j’ai écrit une biographie de Christine, sur un mode très (trop disent certains) personnel, chose que je voulais faire depuis longtemps, et le film d’Annette Dutertre a été le déclic.
    j’étais persuadée, bien naivement, que mon bouquin trouverait assez facilement un éditeur, dans la foulée des deux hommages donnés aux cinémathèques de Paris et de Lyon – et surtout, qu’il favoriserait cette fameuse édition DVD de ses films, attendue semble t il par pas mal de monde!
    Hélas il n’en fut rien, mon manuscrit n’a essuyé que des refus, (j’ai tenté une douzaine de maisons) et vu le nombre incalculable d’éditeurs possibles (on dit que le secteur est en crise pourtant !) je vais me résoudre à auto éditer l’ouvrage sur Amazon, en version numérique pour commencer.
    Je me ferai cependant un plaisir de l’offrir à la Cinémathèque de Paris en tant que documentation, et à vous par la même occasion, sachant que vous quittez la cinémathèque à la fin de cette année.
    Si cela vous intéresse, pourriez vous me laisser en privé une adresse mail pour l’envoi du document ?
    J’espère qu’il vous plaira.

  39. Martial Loock a écrit :

    Bonjour,

    En ce jour particulier pour vous… Monsieur S. Toubiana, je viens ré-alimenter un peu ce billet sur Christine Pascal, et le film d’A. Dutertre dont vous aviez parlé de manière si sensible.
    Depuis des années, j’espère trouver « Félicité » quelque part, le seul que je n’ai pas vu je crois. Manqué à sa sortie. Des amis m’en parlent parfois….
    Oui il faudrait rééditer ses films !
    Et maintenant, voilà depuis un moment « le journal d’un montage », que je ne sais pas comment voir. J’ai failli aller à Lyon, mais je l’avais appris un peu tard pour m’organiser.
    A Toulon, où j’habite, de gros complexes (!) de cinémas, mais peu de chance je pense de voir venir ce film dans le seul art et essai du coin. Quoique.. je leur demanderai s’ils n’ont pas envie.

    Je réitère les petites questions entêtantes que je lis ici depuis quelques temps déjà, y’aura-t-il un/des DVD ? d’autres projections ?
    des pistes ?

    Merci à Vous S. Toubiana, d’avoir ouvert cette discussion, et puis comment dire depuis ma petite province du sud, respect pour tout le travail accompli à la Cinémathèque.