Après lecture du texte de Vincent Maraval dans Le Monde

Comme beaucoup, j’ai lu le texte de Vincent Maraval paru dans Le Monde (daté du samedi 29 décembre 2012). Il commence fort, ce texte, et il fait très mal : « L’année du cinéma français est un désastre. » Du genre à saper les futurs messages politiques que ne manqueront pas de prononcer, courant janvier, Eric Garandeau, président du CNC, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, à l’occasion de leurs vœux aux professionnels du cinéma et de la culture.

L’un et l’autre auront beau dire que la fréquentation des salles en France aura été une fois encore plutôt bonne, en 2012 – pour la quatrième année consécutive, elle dépasse le chiffre de 200 millions de spectateurs -, le mal est fait. Et le mal provient de ce texte polémique de Vincent Maraval, patron de Wild Bunch, qui n’est pas un habitué des tribunes libres, ce qui donne davantage encore de crédit et de poids à sa charge sur le thème « les acteurs français sont trop payés ! ». Maraval est un professionnel du cinéma connu et respecté, il pèse lourd dans la production et la distribution de films et la vente de films français à l’étranger. Il est donc à peu près certain que son texte fera non seulement polémique – elle a d’ailleurs déjà commencé – mais des ravages dans les sphères du pouvoir politique, et parmi les ténors de l’industrie du cinéma. Nul doute que les corporations du cinéma, par le biais des syndicats de producteurs et de distributeurs, des sociétés d’auteurs, de réalisateurs et de producteurs, et autres, ne tarderont pas à réagir. Car il y a péril en la demeure.

L’attaque de Vincent Maraval est facile, presque trop payante. En affirmant que les acteurs français sont trop payés, exemples à l’appui (Dany Boon, Daniel Auteuil, parmi d’autres), il est sur de taper fort et de toucher large. À le croire, nos stars seraient mieux payées que les acteurs américains, dont les films ont un rayonnement commercial autrement plus large car distribués dans le monde entier. La « valeur marchande » des acteurs français serait davantage fixée par le marché audiovisuel (les télévisions publiques et privées) que par le marché du cinéma proprement dit. D’où l’inflation des cachets et des coûts, et plus globalement le surfinancement des films.

Mais le raisonnement curieusement est court, limité. Certes, les films français sont trop chers. Le coût moyen d’un film (5,4 millions d’euros) devient exorbitant, mais cela n’est pas seulement dû aux cachets des acteurs. Pourquoi ne pas parler de celui des producteurs, par exemple des 10% d’imprévus qui pèsent sur chaque film, calculés sur la totalité du budget, salaires des acteurs inclus ? S’il y a inflation des prix, elle se répartit logiquement sur tous les postes de production des films.

Mais le plus grave, à mon sens, c’est que le coup de balai de Maraval risque de montrer du doigt tout le système de financement du cinéma français, qui fonde son « exception culturelle » : l’obligation imposée aux chaînes publiques et privées de participer au financement des films. À force de répéter que le cinéma décline à la télévision, supplanté par « Les Experts et la Star Ac », les politiques auront beau jeu de remettre en cause tout l’arsenal juridique mis au point depuis de longues années pour protéger la production française, avec les résultats que l’on connaît : plus de 200 films français produits chaque année, une part de marché non négligeable, ce qui fait du cinéma français un cas unique dans le monde. Comment, après un tel article, aller plaider la cause de l’exception culturelle devant la Commission de Bruxelles, toujours prompte à rabattre le cinéma sur une économie libérale dépourvue de tout système de protection et d’incitation ? Comment, par exemple, faire enfin approuver par Bruxelles le fait de taxer les fournisseurs d’accès, dont la contribution au financement du cinéma est un élément stratégique aujourd’hui ?

Vincent Maraval aurait dû être plus nuancé, et mieux cibler son attaque. Et surtout faire des propositions. Il en fait, une à la fin de son texte : le plafonnement du cachet des acteurs et des réalisateurs, « assorti d’un intéressement obligatoire sur le succès du film ». L’idée est bonne. Mais elle arrive en fin d’un texte à charge, qui donne un sentiment d’amalgame. Enfin, ne sont jamais évoqués dans le texte de Vincent Maraval ces films français, et ils sont nombreux, qui ont du mal à se financer, produits avec difficultés dans les marges du système, ne trouvant plus ou presque de financement auprès des chaînes de télévision. Les seuls exemples donnés dans son texte sont les « grosses machines », Astérix, Pamela Rose, Stars 80, Le Marsupilami, Populaire ou La vérité si je mens 3, qui font souvent plouf à l’étranger. Heureusement, le cinéma français ne se résume pas à ces films trop chers et, selon Maraval, déficitaires. Heureusement, il y a Holy Motors, Après Mai, Camille redouble ou Vous n’avez encore rien vu, parmi beaucoup d’autres films français, qui ne tombent pas sous le jugement prononcé par Maraval, et qui sont des œuvres qui resteront. Toute œuvre véritable naît à partir de contraintes. Le débat est ouvert et chacun va y aller de sa contribution. Risque d’une grande pagaille. Mais il est urgent de retrouver le sens de l’équilibre, sans quoi le cinéma français sera saisi d’un grand vertige.

2012 s’achève, je présente tous mes voeux aux lecteurs de ce blog pour l’année 2013.

 

78 Réponses à “Après lecture du texte de Vincent Maraval dans Le Monde”

  1. JM Frodon a écrit :

    http://blog.slate.fr/projection-publique/2012/12/29/de-la-fortune-des-vedettes-en-particulier-et-des-perversions-d%E2%80%99un-bon-systeme-en-general/

  2. Nicolas Eveilleau a écrit :

    Bon je commence sincèrement à douter des ma faculté de lecture…

    « Enfin, ne sont jamais évoqués dans le texte de Vincent Maraval ces films français, et ils sont nombreux, qui ont du mal à se financer, produits avec difficultés dans les marges du système, ne trouvant plus ou presque de financement auprès des chaînes de télévision. »

    Personnellement, c’est exactement ça que j’ai lu dans l’article de Maraval ! Il dit : « Mais à quoi servent de tels cachets si les résultats ne se matérialisent pas en recettes économiques ? En réalité, ils permettent d’obtenir le financement des télévisions. » N’est-ce pas une façon claire d’expliquer que le problème vient des investisseurs, qui sont près à mettre une fortune dans un mauvais film pour peu qu’il y est une tête d’affiche, en délaissant ainsi complètement le petit cinéma indépendant ?

    Est-ce que en réalité ce message n’est pas si clair que je le pense, et que le message de Maraval, si je l’interprète bien, m’est évident parce que je travaille moi-même dans le cinéma, sur les plateaux, pour les producteurs ? Est-ce pour cela que l’intégralité de mon réseau professionnel d’intermittents du spectacle applaudi cette tribune et la partage sans fin alors que les critiques de cinéma ou les responsables politiques la critique ? Est-ce que la véritable faute de Maraval n’est-elle pas d’avoir fait cette tribune dans une presse grand public, alors qu’elle aurait peut-être plus eu sa place dans une presse spécialisée ?

  3. Viallon a écrit :

    Messieurs,

    Vous semblez oublier un détail intéressant qui ne frappe personne. C’est l’existence des cartes illimités qui permet à des films de faire des entrées qu’ils n’auraient jamais fais si le spectateur avait du débourser le plein tarif.

  4. Nicolas Eveilleau a écrit :

    « Comment, par exemple, faire enfin approuver par Bruxelles le fait de taxer les fournisseurs d’accès, dont la contribution au financement du cinéma est un élément stratégique aujourd’hui ? »

    Extension de la clause de diversité de Canal aux autres chaînes et aux fournisseurs d’accès pour que la télévision finance des films d’auteurs qui ont de véritables difficultés à se monter plutôt que les films à célébrités qui trouveront toujours des investisseurs rassurés par ces « valeurs sûres », et dont la viabilité économique sera un peu plus cohérente avec la réception du public en salle ?

  5. Pierre a écrit :

    Bonjour,

    Vous dites « S’il y a inflation des prix, elle se répartit logiquement sur tous les postes de production des films » : quid des propos de Sam Karman en réponse déjà à ce fameux article, et qui décrit des techniciens obligés de solder leur travail à « -30% » ?

  6. VINCENT MARAVAL a écrit :

    Cher Mr toubiana,

    Je ne peux etre d’accord avec votre réaction parce qu’elle repose sur une lecture partielle de mon article et surtout sur 2 principes qui font qu’alors que comme vous dites je ne suis pas fan des prises de parole , cette fois je l’ai fait :

    1/ Votre réaction en gros est tout ce qui m’a fait réagir cette espèce d’omerta generale du milieu sur des problemes anciens qui ne cessent de s’aggraver parce que surtout il ne faut rien dire qui puisse remettre en cause le systeme, tout cacher, tout taire accepter les dérives. C’est la position du CNC depuis des années, tout va bien , notre systeme est formidable , continuons comme ça et surtout que la grande famille du cinema qui se déchire en coulisses fasse front publiquement pour sauvegarder la cassette comme on disait dans L’avare.

    2/ Votre maniere de considerer que tant que vous et une certaine critique qui hélas pour les films d’auteur s’est décredibilisé à force de politique des copains, aime certains films, ils sont gagnants. J’ai participé à HOLY MOTORS et ce film contrairement à ce que vous dites n’est pas un succes si ce n’est dans vos milieux. WILD BUNCH ma société a gagné de l’argent mai je ne pense pas que le film soit gagnant. Vous citez APRES MAI et c’est bien pire, ce film est perdant. Oui CAMILLE REDOUBLE est un film gagnant, mais justement il n’y a aucune star quant ayu RESNAIS ne vous en déplaise, il est perdant. Ne confondez pas, j’ai aimé avec l’année du cinema est bonne. Une fois de plus, alors que les entrées vont baisser mais tres peu, l’economie du cinema laissera un marché exsangue avec des acteurs comme nous qui financons ce genre de cinema , affaibli.

    Ce que vous dites sur les salaires en disant que je ne parle pas des salaires des producteurs tient de la desinformation, je parle du above the line dans mon article, le above the line comprend salaires des reals, acteurs et producteurs, quant aux imprevus, ils sont calculés de la meme maniere partout dans le monde donc je ne vois pas en quoi ma comparaison cine americain/cine français devrait aborder ce sujet. Si vous avez été impliqué une fois dans la production d’un film, vous devriez savoir que la pratique des imprevus est une operation saine et une remuneration producteur aussi saine. Et oui , je n’ai mentionné que ce que j’appelle des paris de production parce qu’ils sont ceux qui tirent les budgets vers le haut et qu’ils sont ceux qui representent aujourd’hui les limites du systeme.
    Je conclus en disant que notre systeme est unique et envié et que’il faut juste en eliminer la perversion et lui rendre sa vertu donc restez bien assis sur votre fauteuil, continuez à feindre la bonne santé du systeme ou le succes des films que vous aimez, je ne le remets pas en cause , j’essaie juste de l’améliorer avec « simplisme »

  7. Dominique Hasselmann a écrit :

    Vous avez raison : ce texte de Maraval donne du grain (d’image ?) à moudre aux producteurs « business » et passe sous silence l’inventivité ou l’indépendance idéologique des films artistiques.

    Il faut dire, à un moment : « Coupez ! »

  8. Franck Schwarz a écrit :

    J’ai pris grand plaisir à vous lire . Vous avez su exprimer avec justesse les sentiments que j’ai eu en découvrant l’article de V. Maraval dans le Monde. Merci

  9. Sophie Rabouh a écrit :

    Je suis tout à fait d’accord avec Vincent Maraval. Aujourd’hui la production se finance en grande partie (peut-elle même faire autrement) sur les subventions publiques et la télévision qui veulent avoir retour sur investissement. C’est à dire qu’il faut une tête d’affiche connue pour pouvoir promouvoir plus facilement le film par la suite et rassurer sur son succés potentiel. Au final, les acteurs qui se savent indispensables au montage financier du film en abusent en ayant des exigences financières inacceptables mais acceptées et les prods misent tout sur leurs noms, en négligeant par exemple un élément tout aussi essentiel (voire plus) que l’ interprétation : le scénario. Ce sont les petites productions et films originaux qui en patissent le plus et pour quel résultat ? Par ce mode de production, ce ne sont plus des films mais des produits qui sont mis sur le marché et qui véhiculent des images de marque (le film devenant prétexte à exhiber l’acteur, au lieu que celui ci soit à son service). Ce problème ne concerne qu’une partie de la production française, mais c’est justement celle qui engrenge le plus d’aides publiques !

  10. iznogoodgood a écrit :

    Comme c’est triste de voir que l’ancien des Cahiers est devenu cireur de pompes à la Cinémathèque pour s’assurer reconnaissance et revenu. Vraiment dommage.

  11. serge toubiana a écrit :

    Cher Vincent Maraval,
    Merci d’avoir réagi sur mon blog, mais le mérite vous en revient, car votre texte fait débat. Juste une chose avec laquelle je suis en total désaccord avec vous : la notion de « film gagnant ». Qui va décréter qu’un film est « gagnant » ou pas ?
    Holy Motors et Après Mai resteront dans l’histoire contemporaine du cinéma. J’en suis certain. On les verra et on les reverra, longtemps.
    Sur le point 1, vous m’assimilez au « milieu ». Je ne sais pas ce que cela veut dire: j’ai réagi à votre texte, lu et relu, en essayant d’apporter un autre éclairage. A suivre. Bonne année 2013 ! S.T.

  12. choumiloff cécile a écrit :

    apres lecture de cette discussion à papiers interposés, je me permet de poser quelques questions :
    – pourquoi la convention collective du cinéma et de l’audiovisuelle tarde à être ressigné par les producteurs ?
    – pourquoi mon salaire d’habilleuse est de 600€ / semaine ? que je travaille autant qu’un acteur, que j’ai fait autant d’étude, peut être même plus, que je travaille autant voir plus que tous ces acteurs et surtout avant et après le tournage ?

    je rajoute juste : moi petite inconnue je parle et ne serai jamais entendue …
    V.Maraval parle et il est entendue …
    Pourquoi se tairait-il alors qu’il a le pouvoir de parler ?

    Et c’est à vous, vous tous qui avez de l’appui, une place qui devez défendre le système français devant Bruxelles.

    Et oui je ne trouve pas normal le fait qu’une actrice soit payée 11000€ la semaine alors que le régisseur stagiaire est payé 400€ semaine…
    Est ce que je parle des conditions de travail des régisseurs ?
    Qu’il travaille nuit et jour pour une telle sommes? que le producteur lui demande de prendre la voiture pour aller je ne sais où chercher ou emmener je ne sais quoi après qu’il ait dormie seulement 3/4h …
    Mais vous comprenez il a tellement de chance de travailler dans le cinéma….

    Mais oui nous devons discuter, mais oui vous devez défendre et réécrire certaine lois… et ce que l’on doit fair savoir c’est qu’un acteur ne fait pas tout le film … et que sans ces Putains de régisseurs si mal payés, il n’y aurait pas de film !!!!!!!!!!!!!!!!!

    Et oui une polémique est surement nécessaire, et c’est à VOUS TOUS, producteurs, acteurs, personnes publics… de faire quelque chose de celle ci et de ne pas la laisser tomber dans l’oublie comme toute….

    A bon entendeur….

  13. Charles Paillaud a écrit :

    Que les grandes vedettes du cinéma soient un tant soit peu des très hauts fonctionnaires du cinéma, ce n’est guère nouveau. Quand des films reçoivent des subventions du CNC et des Régions avec des cachets à plus d’1 M€, on est chez le roi Hubu, en tout cas, c’est évidemment choquant. Il serait quand même pourtant simple de conditionner ces aides et ces subventions au fait que les cachets fixes des comédiens ne puissent pas dépasser 100 k€, quitte à ce que le reste soit négocié par la production en pourcentage sur les recettes. Ce serait déjà une première étape incitative, finalement pas compliquée à mettre en place, et qui ne me semble pas recéler de dommages collatéraux pour la santé du cinéma français. Les politiques ont-ils si peu d’imagination et de créativité pour ne pas y avoir pensé jusqu’à présent ? Ou bien est-ce qu’ils ont également des intérêts et une part du gâteau dans ce pillage étatique ?…

  14. ALEX a écrit :

    D’une part, il y a une différence évidente entre ST et AM : L’un écrit, et bien, depuis quarante ans ou presque. L’autre, c’est tout simplement illisible, plein de jargon, de contractions, avec un salmigondis de mots aussi obscur que les conversations privées entre un producteur et un banquier. D’autre part, affirmer que tel film « n’est pas un succes  » puis que « ma société a gagné de l’argent mai je ne pense pas que le film soit gagnant », il faudrait que AM mette des chiffres à la place des adjectifs et des négations.
    Cordialement

  15. Wilder a écrit :

    On pouvait raisonnablement penser que la cinémathèque française par la voix de Toubiana soutiendrait les propos empreints de bon sens de Vincent Maraval sur la démesure des cachets de nos prétendus stars (D Boon-Un plan parfait, dont les recettes ne suffisent pas a payer le cachet de 3.5 M de l’ ex pétomane) et bien non il préfère lécher les bottes du système en place pour préserver je ne sais quel intérêt particulier…

  16. Sil a écrit :

    Remettre à plat le système de financement du CNC serait une bonne chose.

    Monter un film est si compliqué et chronophage que je ne me vois pas passer autant voir plus de temps pour avoir un peu d’argent.

    Une procédure simple sur internet pour les créateurs de contenus serait bien venu.

    En attendant, il y a encore des gens qui font des films sans passer par le CNC en investissent leur argent personnel et sans gagner un centime.

  17. tangoche a écrit :

    J’aime les réactions qui feignent l’ignorance quant au fait que Mr Maraval s’attaque au système du cinéma français dans son ensemble et non point qu’au gros blockbusters.

    Les films d’auteurs abrutissant ne sont pas en reste dans la gabegie économique du cinéma français. D’autant plus que ceux qui parlent de nuances sont les premiers à confondre budget et qualité….

  18. Michel Picard a écrit :

    Petite précision les 10% d’imprévus ne rentrent pas dans le coût définitifs d’un film… S’il y a eu imprévus, les dépenses sont faites et alors il ne s’agit lus d’imprévus mais de dépenses et s’il n’y a pas eu d’imprévus, ces 10% (comme le dit V. Maraval, provisionnés à cette hauteur dans tous les cinémas du monde) est retranchée du coût du film.
    Vous vouliez peut être parler des frais généraux, généralement quantifiés à 7% voire 5 selon le budget du film, mais ceux-ci trouvent leur légitimité dans le fait qu’une société de production n’existe pas juste le temps d’un film et que c’est son travail en amont qui aboutit, en partie, à l’existence d’un film.

  19. Michael JH a écrit :

    Wild Bunch et Maraval c’est l’hôpital qui se moque de la charité. On leur a envoyé un screener de notre long metrage indépendant depuis plus de 6 mois..aucune réponse, ni aux email, ni au phone.
    C’est le système qui dénonce le système.
    Notre film (une comédie tournée a Miami) a été vu par Francis Veber qui nous a félicité lors d’un long entretien téléphonique..mais nous n’intéressons toujours pas l’industrie du cinema Francais….
    L’exception culturelle tue la création indépendante.
    3 chaines de télévision nous disent ne pas pouvoir diffuser notre long métrage indépendant sous prétexte qu’il n’est pas sorti en salle et qu’il ne dispose pas d’un numéro de visa CNC et ne rentre donc pas dans les quotas de diffusion de films Francais a la télévision. On nous dit de revenir les voir après la sortie en salles… La réponse des distributeurs Francais, est toujours la même, « il faut que vous trouviez un distributeur qui veuille faire un coup avec votre film! » Je décode: comme il n’y a pas de tête d’affiche (grassement payée) nous ne voulons pas prendre le risque financier de faire notre travail, c’est a dire d’avancer des fonds pour marketer la sortie du film. Apres avoir entendu 4 fois  » le faire un coup », je me dis que décidément cette industrie est vérolée. On laisse les mêmes faire 4 mauvais films par an, c’est ça l’exception culturelle. C’est l’exception qui confirme la règle que vous connaissez tous maintenant… Je ne sais ni quand ni comment, mais vivement qu’on fasse place nette pour la relève.

  20. Robert Marchenoir a écrit :

    « Qui va décréter qu’un film est « gagnant » ou pas ? », demande Serge Toubiana ? Euh… voyons voir… le public, peut-être ?

    Avez-vous demandé leur avis à tous les cinéphiles français pour lesquels « film français » est synonyme, depuis bon nombre d’années déjà, de film ennuyeux, prévisible, orienté idéologiquement et prétentieux ?

    Votre argumentation est stupéfiante : en somme, Vincent Maraval a raison de dire ce qu’il dit, mais il ne faut surtout pas le dire, parce que cela risquerait de couper la pompe à subventions et de mettre en péril le statut des cinéastes, qui en fait des fonctionnaires de fait.

    Je ne vous le fais pas dire.

    Dans cette histoire, nous avons la corporation du cinéma d’un côté, et les Français de l’autre. La première veut continuer à vivre sur le dos des seconds. Je suggère qu’on demande l’avis de ces derniers.

    Il n’y a pas de raison pour que les « professionnels de le profession » soient les seuls à définir « l’intérêt général ». Comme dans tant d’autres secteurs en France.

    Peut-être y a-t-il un rapport entre le fait que le gouvernement subventionne le cinéma, et le fait que les films soient mauvais ?

    Je suggère que l’on réintroduise cette idée révolutionnaire selon laquelle c’est au public de déterminer si une oeuvre artistique est bonne ou non.

  21. yannick simon a écrit :

    @Michael JH : merci pour votre témoignage !!

    Cela est super intéressant…

    En ce qui me concerne, je m intéresse aussi au racket de la copie privée qui taxe les disques durs, les iPod, les tablettes… Bien plus en France que partout ailleurs en Europe.

    Quand je cherche a comprendre, je m entends dire que je n’aime pas la création. Et c est justement ce système oligarchique, presque dictatorial ou les ayant-droits décident eux mêmes du montant de leur rémunération que cherche a pointer du doigt monsieur Maraval.

    Il attend des réponses a sa proposition de capper les salaires des stars qui participent a ces films subventionnés. Au lieu de ça, on cherche a dire qu’il a une vision trop limitée.

    J attends moi aussi des réponses et pourquoi pas des contre propositions, bu que tout le monde semble s accorder sur les abus de la situation.

    Alors ?

  22. stéphane dimitri a écrit :

    « Le cinéma est un art, mais aussi une industrie », disait Malraux.

    Personne n’est obligé de payer Dany Boon ou Tartempion des sommes astronomiques. S’ils demandent ces prix-là, c’est qu’ils se trouvent des producteurs pour les payer à ce prix-là.
    Et je dirai, tant mieux pour eux !
    On appelle ça la loi de l’Offre et de la Demande.

    Quant aux télés, forcés par la Loi de financer le cinéma français, comment leur reprocher de miser sur des comédies ? Ce sont les seuls films qui attirent les télespectateurs ! Ils ne vont quand même pas se tirer une balle dans le pied !

    Quand à la costumière, payée 600 euros la semaine, qui pleure quand d’autres gagnent ce salaire en un mois, parce que la vedette gagne dix fois plus qu’elle… Qu’elle ouvre les yeux, bon sang ! et relise la citation de Malraux.
    Sans vedette payée des fortunes, le film ne se montera pas et ne la fera pas travailler. Alors, pourquoi se plaindre ?

    Nous avons la chance d’avoir une des cinématographies les plus vivantes de la planète. Grâce à une volonté politique et un système de financement qui fonctionne, à défaut d’être totalement vertueux.

    Et, vous cher Monsieur Maraval, bien malin celui qui peut prédire à l’avance le succès de tel ou tel film, qu’il soit comique ou d’Art et d’Essai.
    Auriez-vous pris la tribune si tous les films cités avaient été des succès ?

  23. Hypertension a écrit :

    […] engendre sans doute quelques excès ou effets pervers, mais comme l’a souligné Serge Toubiana, elle est à l’origine de beaucoup de films dont la qualité est indiscutable et dont […]

  24. Martial Boffy a écrit :

    « « Qui va décréter qu’un film est « gagnant » ou pas ? », demande Serge Toubiana ? Euh… voyons voir… le public, peut-être ? »

    C’est la symptomatique du cinema Robert. Une vingtaine de festivals et autres remises de prix ou le gratin s’autocongratule dans l’indifference et la suffisance.

    D’ailleurs, le monde du cinema francais ferait bien de prendre note des « attaques » de V.Maraval. Les brassements d’air d’un certain Depardieu commencent serieusement a nous casser les burnes.

  25. golum a écrit :

    Le mal est fait, monsieur, parce qu’il tape juste.
    Ensuite, Monsieur, vous remarquerez, et ce n’est pas une preuve de probité, que vous comme les autres, vous attaquez cette prise de position essentiellement sur une question de STYLE. Secondairement, vous apportez de prétendues nuances qui n’ajoutent rien, si ce n’est de diluer le débat, approche classique pour faire disparaître l’objet du scandale. Alors finalement, on ne compte plus des lecteurs obligés de dire à ceux qui s’opposent à la critique « on a l’impression que vous n’avez pas lu le texte de Maraval… tout ce que vous dites y est ».

    L’année 2012 a été effectivement une catastrophe pour les productions lourdes, et même chose en 2011, si l’on met de côté l’OVNI Intouchable.
    Cela devrait interroger car, on le verra en 2013, il s’agit sans doute d’un symptôme de la situation qui ne va pas manquer de s’amplifier : cette économie entre soi de privilégiés est hors sol.
    La conséquence nécessaire, auquel il n’est pas possible d’échapper, c’est qu’à vivre dans un monde à part, les teneurs du cinéma français ne produisent que des films coupé du réel de leurs spectateurs. Induisant de ce fait les échecs que l’on sait, alors même que l’on croit faire « populaire ».

    In fine, la bascule de la question posée se jouera en ces termes. Il serait heureux que les professionnels de la profession y viennent d’eux-mêmes, car à l’heure des comptes, il sera trop tard.

    Enfin, on peut remarquer ceci, à propos de gens qui nous parlent sans cesse de création, créativité, exception culturelle : pour que des cachets aussi énorme soient payés sans contrepartie de résultat, il faut bien que les producteurs et leurs financeurs y consentent… mais pourquoi donc ?
    La seule explication, et elle est tragique, est que :
    – la chaîne de financement et de décision perçoivent dans cette obole l’assurance d’un succès et sa répétition… autrement dit, quelque chose qui n’a pas précisément à voir avec la nouveauté, la créativité, etc.
    – cette chaîne de financement et de constitution de projet est en réalité tenue par des gens faibles, incapables de faire autre chose que d’ouvrir des chéquiers, qui en l’occurrence ne sont pas les leurs, ce qui aggrave les choses, pour chercher à garantir ce succès.
    CQFD.

    Il en va ainsi de toutes les situations de décadence, les premiers responsables sont ceux censés la prévenir. Et si, en l’espèce, elle ne fait que s’aggraver, c’est simplement parce le coût de celle-ci est en réalité payé par des impôts indirects, à l’abri d’un arsenal juridique protecteur.
    En fait, lorsque BHL a pu assurer la présidence du CNC, tout était dit.
    Mais personne, alors aussi, en parlât jamais.

  26. Pascal a écrit :

    Je ne comprends pas certains membre du tout petit milieu du cinéma ne reconnaissent pas que ce milieu existe et qu’à force de cosanguignité il crée des monstres. C’est une évidence pour nombre de spectateurs qui continuent à en financer les aberrations et les dérives. Et que l’on arrête de dire que le CNC n’est pas fiancé par l’impôt: la quasi totalité des Français alimente cette industrie et est donc taxée pour financer le CNC.
    Je serais ravi de contribuer plus encore mais a condition que mon argent soit bien dépensé. C’est à dire pour rétribuer tous les talents et non pas seulement les acteurs et les reals. Si les acteurs font se métier pour s’enrichir, qu’ils aiment faire de la pub qui rémunère leur notoriété. Mais un monteur ou une habilleuse n’ont pas cette option et restent sous payés alors que sans eux il ne resterait de cinéma que du X. Il s’agirait donc de plafonner les cachets des acteurs des lors qu’ils sont subventionnés. Et si Gérard D ne veut alors plus tourner en France, d’autres le voudront.

    Il me semble que la crise réelle de la production cinématographique vient de l’incapacité de nombre d’entre vous a comprendre les réalités économiques et l’evolution du monde. Les meilleurs exemples en sont la diffusion via l’Internet et la VOD. Il y a tant à faire, tant de modèle à inventer mais si peu d’esprit d’entreprise indispensable pourtant à la survie de cette industrie artistique. Le DVD, dont la disparition proche m’attriste, était une formidable opportunité de remettre sur le marché un patrimoine trop souvent inaccessible, mais les spectateurs que nous sommes vous ont très tôt indiqué que les prix pratiquées étaient par trop déconnecté de notre réalité. Mais vous ne l’avez pas compris à temps et continuez à essayer de nous fourguer des galettes à 20€ ou plus.
    Alors nous telechargeons en espérant être entendus, mais au lieu de comprendre, la majorité des grandes gueules de votre métier s’insurge et appelle à la répression, oubliant soudainement pour certains leurs ‘convictions’ sociales.
    Mais qui s’est demandé combien nous serions prêts à payer réellement (car c’est celà la vraie loi de l’offre et de la demande)?

  27. Sam a écrit :

    @ R. Marchenoir
    Navré mais il est vraiment affligeant de penser que le « public » devrait être maître de tout… Joséphine ange gardien fait 10 millions de spectateurs sur TF1. Est-ce un gage de qualité?
    Et puis par pitié (bonne résolution pour 2013)! Cessons de proclamer de manière péremptoire que le cinéma français est synonyme de « ennuyeux, prévisible, orienté et prétentieux ». Il n’est peut-être pas génial et souvent les films déçoivent mais quelle cinématographie peut offrir des films aussi divers et intéressants (à défaut d’être géniaux) que Camille Redouble, Adieu Berthe, Après Mai, Cherchez Hortense, Dans la maison…Des films du milieu à mon sens, chers à Pascale Ferran…

  28. Gabor a écrit :

    Le père Maraval a donné un coup de pied dans la fourmilière (où lui-même possède quelques colonies!!!), ce n’est quand même pas si mal pour finir l’année 2012.
    Je me dois ici d’apporter dans le désordre quelques remarques, étant un modeste technicien du cinéma français, voici mon point de vue :

    – Il est vrai que le salaire des acteurs pèse conséquemment sur les conditions de travail des techniciens du film… et quand un directeur de production nous appelle au nom d’une production pour travailler sur un film, les décisions de production dont le directeur de production en est l’émissaire sont déjà prises. Si Depardieu prend son million, les autres acteurs se gavent bien aussi et il faut quand même que le film se tourne… Sans doute, voici encore quelques années, les budgets avaient encore assez de marge pour ne pas rogner sur les salaires techniciens/ouvriers du cinéma… mais là ce n’est clairement plus le cas, on nous demande régulièrement de baisser nos prétentions salariales, de mettre dans notre poches nos revendications sur les temps de prépa ou sur les heures sup’ et pendant ce temps-là, les acteurs en position de force (puisque les télés ne s’engagent pas sans eux) nous laissent la tête sous l’eau et ne sont prêts à aucun sacrifice et ne s’inquiètent pas de nos conditions de travail ou s’il restera un euro à la post-prod pour boucler le film…. D’autant que le contexte est lourd, les systèmes de crédit d’impôt mis en place au Bénélux ont déstabilisé la production française : pourquoi aller s’embêter à faire des dossiers pour tourner en région pour une aide modeste alors qu’en gros, quand un producteur français dépense un euro en belgique on lui en reverse 50 centimes?… Au passage, quelle est la viabilité économique de cet ultra-libéralisme?
    Des centaines de techniciens français se retrouvent ainsi amputés de 20 à 40% des films sur lesquels ils auraient été appelés à travailler dans un contexte hors-bénélux… Il y a aussi le Canada qui n’est pas en reste, voyez tous ces scénarios absurdes où les scénaristes sont condamnés à introduire une composante belge (Mon Pire Cauchemar de A. Fontaine) ou canadienne (Une vie meilleure de C. Kahn)… ça donne un résultat débile dramaturgiquement, mais on fait tourner la machine quitte à écrire n’importe quoi.

    – Tout cela pose une question simple et précise : pourquoi une telle opacité sur les salaires de chacun : acteur, producteur, agent, distributeur, technicien, musicien… bien malin celui qui peut vraiment répondre à la question!…

    – Une autre question : comment expliquer que nombre de sociétés de production qui ont été les « malheureux » producteurs d’échecs retentissants retombent miraculeusement sur leurs pattes et ont toujours pignon sur rue?…

    – Enfin, comme personne ne doit être épargné, quand est-ce que quelqu’un ira faire un petit mémoire d’école sur l’obtention des subventions du CNC, des télés et autres subsides publiques ou privées?… Vous verrez sans trop d’effort à quel point c’est un petit monde qui s’auto-entretient… Les décideurs d’un jour sont les demandeurs de demain, et les bons échanges vont bon train!…

    Système vertueux et pourri à la fois, vivement une bonne révolution car quoiqu’il en soit, quand le ver est dans la pomme…

  29. Gabor a écrit :

    Addendum :

    – Vu le style de la prose employée dans la réponse de Maraval sur ce blog, on peut conclure sans douter que la personne qui a rédiger le billet du monde et celle qui a écrit sur ce blog ne sont pas les mêmes!… Qui écrit pour vous Monsieur Maraval?… Fin limier de la lecture du scénario, vous ne devriez pas laisser traîner de tels indices derrières vous?!… et pourtant dieu sait que je peux être en accord avec vos propos du Monde… mais quelle déception d’imaginer un homme ou une femme masquée derrière votre plume!

  30. VINCENT MARAVAL a écrit :

    Cher Mr TOUBIANA,

    La notion de film gagnant du point de vue de mon milieu est financier bien sur puisque qu’on le veuille ou non, HOLY MOTORS ou APRES MAI n’existeraient pas si des sociétés privées comme la mienne ou MK2 n’investissaient pas des sommes considérables dans ces films. Un film coûte beaucoup d’argent, ce n’est ni de la musique, ni de la littérature ni de la peinture, on parle chaque fois de millions d’euros, on ne peut donc pas si facilement et d’un revers de main ignorer cet aspect. Comme le dit très bien un des blogueurs, le seul critère d’un film gagnant c’est le public bien sûr. Un critique peut émettre un avis, une opinion, et j’espère qu’il le fait sans tenir compte de l’aspect économique, mais il ne peut pas décréter qu’un film est gagnant. Je suis d’accord sur le mauvais emploi du terme « milieu ».

  31. Sellig60 a écrit :

    Bonsoir,
    Je suis un inconnu lambda qui va parfois au cinéma, pas aussi souvent qu’il aimerait (on ne parlera pas du prix des places).
    M Maraval a dit tout haut ce que personne ne veut dire.
    Il a raison et je suis content qu’il y en ait enfin un qui mette un bon coup de pied dans la fourmillière.
    Ces rémunérations sont honteuses, malsaines et inefficaces puisqu’elles sont données à des acteurs qui font des flops.
    Oui il est normal que les films soient rentables. Oui il est normal qu’un acteur qui fait un film qui marche, soit bien payé. Oui il est normal qu’un acteur qui fait un film qui ne rapporte même pas l’argent destiné à le payer, reçoive une paye égal au smic.
    Ne dit-on pas aux ouvriers : nous fermons votre usine parce qu’elle n’est pas renrable. On doit pouvoir dire à un acteur: le film n’a pas marché, on ferme et la prochaine fois vous aurez un contrat inférieur.
    M Maraval propose 400 000 euros minimum. C’est le seul point de désaccord avec lui. Moi je dis 50 000 euros (et c’est déjà bien) plus un intéressement.
    50 000 euros par film, c’est plus que ce que peut gagner un pompier, une infirmière, un enseignant, un ouvier (vous en voulez encore?).

  32. Vince a écrit :

    Le propos de M.Toubiana est sidérant : « surtout ne disons rien, ne brisons pas l’omertà, car si le public ou la collectivité connaissent la vérité, nous allons perdre nos subventions » « nous somme uniques, la France est un pays exceptionnel, notre cinéma est exceptionnel, nous somme la lumière du monde ».
    Pourquoi des acteurs (mauvais en plus, des fausses stars) toucheraient des millions d’euros avec un système aidé et subventionné quand le salaire moyen en France est de 1500 ou 1600 € ? c’est ça l’aide à la culture en France ? le mélange absurde de l’ultra libéralisme avec le collectivisme ?

    Le cinéma français produit 200 films, pour quel résultat? un cinéma français qui fait en grande majorité des films médiocres, des films comiques navrants et vulgaires quand d’autres croient qu’il suffit de se proclamer auteur pour avoir du talent.
    Le cinéma ferait mieux d’en faire 50 bons et nécessaires car aujourd’hui certains font des films comme ça dans un but économique et non par nécessité artistique, le problème ? le système est subventionné et pas auto-suffisant donc pourquoi les impôts (subventions, aides, crédit cinéma…) iraient à des gens qui veulent juste faire du fric au détriment des artistes, de l’éducation, de la santé.
    Si le cinéma est un besoin d’expression viscéral, que les artistes s’expriment d’abord avec peu de moyens avant qu’on leur file des millions d’euros.

    L’autre effet pervers du système est de produire un cinéma en quelque sorte corrompu par l’argent public et le pouvoir. J’ai toujours été saisi par la différence entre le cinéma des autres pays et le cinéma français (de l’exception culturelle) concernant son traitement des réalités politiques et son lien avec la société réelle. Le cinéma français aborde rarement des choses qui fâchent, ne parlent pratiquement jamais du monde ouvrier, du chômage, des classes moyennes, de la vie dans une petite ville, dans les banlieues. Dans un film français, tout le monde habite un quartier chic dans un grand appartement haussmannien non je caricature à peine (cela est vrai du cinéma dit populaire au cinéma d’auteur), le cinéma français subventionné tourne presque à un cinéma de propagande en montrant une France non réelle mais idéalisée.

  33. julitte amalauxpieds a écrit :

    Robert Marchenoir vous êtes un âne, c’est bien parce que le système va dans votre sens que cela ne marche pas, c’est bien à cause du système que vous prônez que Boon est payé 3,5 millions d’euros pour un film qui dès lors ne pourra plus être rentable, ce sont justement les grosses comédies populaires qui piquent l’argent en loucedé, pas le cinéma d’auteur qu’on l’aime ou pas…

  34. BRAG a écrit :

    A Vincent Maraval

    Bien sûr qu’un film coûte beaucoup d’argent, ce n’est pas la littérature.
    Mais lorsque Louis II finance la création de Bayreuth et les opéras de Wagner, c’est aussi beaucoup d’argent, et l’objectif n’est pas financier.
    Les coûts de l’opéra sont comparables à ceux du cinéma, très élevés, et la rentabilité n’est jamais recherchée.
    C’est ici que l’art se distingue de l’usine, contrairement à certaines commentateurs plus haut qui voudraient la même logique qu’à l’usine, qui veulent mettre fin à cette différence historique entre l’art et la vie marchande.
    L’art reste « une exception » contre beaucoup de logiques marchandes de la vie normale.
    Maintenant la question est de savoir si certaines productions ont les reins assez solides pour financer de l’art, si elles recherchent de la rentabilité directe et rapide.

  35. Francois a écrit :

    SERGE TOUBIANA, vous vous foutez de notre gueule ou quoi ? Pourquoi certains posts sont diffuses et d’autres non ? J’en sais quelque chose puisque d’aucuns ont mis un mot et ce n’est pas passe. Ils s’en plaignent. TOUBIANA, vous faites quoi : de la censure ? De la rétention ? Mais vous savez qu’à l’heure d’Internet, des forums, des blogs et autres reseaux sociaux la rétention d’infomations et la censure n’ont aucun lieu d’être. Vous ne diffusez pas ici ? Mais, si ça passe pas par la porte, ca passera par la fenêtre, et puissance 1000. C’est fini la mediacratie. Et c’est tant mieux. Il n’y a aucune citadelle imprenable. Et doit-on rappeler que si ce blog est en effet VOTRE blog, votre espace, la Cinematheque, elle, n’est pas votre propriete, vous n’en etes pas proprietaire, vous en etes le locataire et un serviteur. Aussi, comme elle est un espace démocratique, republicain, financé par les deniers de l’Etat, vous nous devez la verite. Et la vérité consiste a diffuser ici TOUS les sons de cloche. Meme ceux qui vous sont désagréables. Et oui c’est ainsi. C’est ca la democratie. Je m’étonne d’ailleurs de votre bouche en cul de poule devant les propos légitimes de Vincent Maraval. TOUBIANA, il est ou chez vous le maoïste et l’homme soi-disant de gauche d’autrefois ? Du temps des Cahiers du cinema ? Je donne raison a VINCENT MARAVAL. Son propos est COUILLU. Les nantis du cinema francais contemporain nous débectent. Qu’ils retournent dans leurs châteaux en Espagne, en Belgique ou au Qatar. Et qu’ils arrêtent de nous faire chier. Je prefere le saltimbanque Denis Lavant aux banquiers Dany Boon ou Auteuil. Je prefere l’artiste FJ Ossang au manager Daniele Thompson. J’emmerde leurs histoires de riches dans un appart germano-pratin. Vous nous devez la verite SERGE TOUBIANA, DIRECTEUR DE LA CINEMATHEQUE FRANCAISE, salle, musee et structure d’Etat.

  36. serge toubiana a écrit :

    Beaucoup de sons de cloche me sont désagréables, le vôtre en particulier, cher Monsieur. Votre ton est inadmissible, d’autant que vous n’avez rien d’intéressant à dire : juste un effet de manche. Vos accusations de censure sont inacceptables. La gueulante vous va si bien. Vous croyez m’intimider ? Vous pensez être du côté de la démocratie ? Foutaises ! S.T.

  37. Ann a écrit :

    J’a fait 10 ans de stages dans le milieu du cinéma (de 14 à 24 ans) de films amateurs de petites productions etc… à 24 ans j’en ai juste eu assez d’entendre « tu as la chance d’être là tu ne vas pas en plus demander à être payée » après des journées pouvant aller de 8h à 5h (du mat.). Alors oui réfléchir au fonctionnement du système me parait sain et le témoignage de Cécile est juste. Certes, comme disait mon professeur d’économie du cinéma, « ces gens là sont payés parce que quelqu’un quelque part estime qu’ils le méritent et qu’ils rentreront dans leur frais », oui les films se font grâce à eux. Mais un film sans tireur de câbles c’est un peu compliqué à faire… Alors ce n’est pas bête de tenir compte de toutes les données de l’équation.

  38. Raff a écrit :

    bonsoir,
    Je ne suis qu’un modeste technicien de fiction Télé. J’ai la chance de travailler régulièrement et je gagne très bien ma vie. J’aimerai juste savoir pourquoi, mon chef d’équipe, ou moi directement dans certains cas, sommes contraints de devoir négocier nos salaires alors qu’il existent une convention collectives sensée les fixés?
    Pourquoi rognes – t-on sur les conditions de travail et les bas salaires?
    Pourquoi les équipes sont elles de plus en plus réduite?
    Pourquoi les loueurs ont ils grandement dégraissé ces dernières années?
    Les budgets ne se sont pas réduits.
    Les encarts publicitaires se vendent toujours aussi bien.
    Les Multiplexes sont pleins.
    J’aimerai comprendre.
    Merci

  39. Frédéric a écrit :

    Et un « My Major Company » du cinéma ? Que le public ait un peu plus son mot à dire, histoire qu’il finisse par voir des films qui lui font envie…

  40. Rom1 a écrit :

    Je pense que sorti de toute la polémique que notre cher gouvernement a réussit à pondre pour cacher ses énormités en politique, il a eu le mérite de jeter un pavé dans la marre concernant notre milieu.
    Je suis intermittent depuis 3 ans notamment en fiction télé et je peux vous dire que je suis abasourdi par le vide artistique auquel nous participons. Je cherche à réaliser des cout-métrages et je côtoie des gens qui sont motivés et ont de vrai projets avec des comédiens de renoms, et pourtant…
    On ne peut qu’arriver à certaines conclusions malheureuses, notre système est unique, oui ça on l’aura compris, mais il faudrait parler des dérives que cela engendre. Je parlerai ici juste des co productions de france télévisions en fiction qui sont des fours mais comme il s’agit d’ancien du service publics et qu’ils sont copains avec les pontes de notre cher service public, alors c’est toujours les mêmes qui s’en mettent plein les poches en ne restreignant pas les énormités de certains comédiens qui outre s’en mettre plein les poches ne sont jamais rappelés à l’ordre pour leur manque de respect envers les techniciens. Ces mêmes techniciens, nous autres intermittents, si souvent stigmatisés par les politiciens, critiqués par le reste de la société qui ne comprend même pas la difficulté que représente notre précarité, les guerres de copinages pour trouver du boulot, le non respect des conventions, les inégalités entre les différents corps de métier et finalement que reste-t-il pour l’amour de l’art et de notre beau milieu… je lis des commentaires qui ne me surprennent pas mais qui sont symptomatiques d’un milieu et d’un pays dans lequel les gens voudraient aller de l’avant mais en sont empêchés par une mafia parisienne qui est rongé par son désir de rentabilité. Prônons alors un modèle libéral à fond et cessons les discours hypocrites ou défendons notre système mais ne nous dites pas que les films de danny boon et autres consorts qui ne parlent que de pognon alors qu’ils sont parfois prêt à réduire leur salaire pour de beaux projets sont des chefs d’oeuvres. Les vrai chefs d’oeuvre ne sortent pas, ou plus cause d’un système entièrement à revoir et à contrôler non pas par les producteurs mais par l’ensembles des acteurs de ce métiers, techniciens en tête car messieurs, sans nous vous n’êtes rien.

  41. Francois a écrit :

    Frederic, quand le public a son mot a dire pour un projet de film, ça donne « Des Serpents dans l’avion » avec Samuel L. Jackson. Avez-vous vu ce film ‘tout public’ ? C’est une daube sans nom. Si des auteurs populaires, et véritablement artistes, ont pu rencontrer le public (des Truffaut, Hitchcock, Leone, Kubrick, Blier, Coppola, Spielberg, Cameron…), il est arrive bien des fois que des films s’avèrent des fours au cinema, a leur sortie, et deviennent avec le temps des classiques du 7e art : que l’on pense a La règle du jeu, Lola Montes, Playtime et autres Il etait une fois en Amérique. Et Vincent Maraval lui-meme en sait quelque chose. Lui qui a produit un film comme Enter The Void de Gaspar Noe qui est un vrai film d’auteur, une proposition formaliste audacieuse, mais un film exigeant qui, s’il est culte desormais, n’a fait que tres peu d’entrees au cinema a sa sortie. Contre-exemple : quand on pense parfois toucher le grand public on peut se tromper : « Philibert » avec l’acteur de Cloclo misait sur un grand détournement dans l’esprit des OSS 117 – faire un film de cape et d’epee au 12e degré – et ça a ete un bide

  42. Vickie Viola a écrit :

    Frederic, quand le public a son mot a dire pour un projet de film, ça donne « Des Serpents dans l’avion » avec Samuel L. Jackson. Avez-vous vu ce film ‘tout public’ ? C’est une daube sans nom. Si des auteurs populaires, et véritablement artistes, ont pu rencontrer le public (des Truffaut, Hitchcock, Leone, Kubrick, Blier, Coppola, Spielberg, Cameron…), il est arrive bien des fois que des films s’avèrent des fours au cinema, a leur sortie, et deviennent avec le temps des classiques du 7e art : que l’on pense a La règle du jeu, Lola Montes, Playtime et autres Il etait une fois en Amérique. Et Vincent Maraval lui-meme en sait quelque chose. Lui qui a produit un film comme Enter The Void de Gaspar Noe qui est un vrai film d’auteur, un bijou cinéphile pour Cinematheque, une proposition formaliste audacieuse, mais un film exigeant qui, s’il est culte desormais, n’a fait que tres peu d’entrees au cinema a sa sortie. Contre-exemple : quand on pense parfois toucher le grand public on peut se tromper : « Philibert » avec l’acteur de Cloclo (Jeremie Renier) misait sur un grand détournement dans l’esprit des OSS 117 – faire un film de cape et d’epee au 12e degré – et ça a ete un bide retentissant. Pourtant le film, a défaut d’être vraiment drole, n’est pas si nul. Ainsi, la donnée « public » n’est pas une donnée fiable. Et celui-ci est loin d’avoir l’apanage du bon gout ou de l’audace. Pour le grand public, un Picasso est un barbouilleur, ne sachant pas dessiner, alors qu’un gugusse a bombe aerosol qui fait a la chaîne ses paysages intergalactiques phosphorescents, facon Star Wars, sur le parvis de Beaubourg est un grand artiste du « bien fait » incompris. Cessons de sacraliser le public. Il prefere Michelle Torr a Pierre Boulez, et bien
    sur qu’il a tort !! (Il n’est pas un critère fiable, quantité n’est pas qualite. Cette pensee-la est pour Thomas Langmann ou Marc-Olivier Fogiel). Malgré ses entrées importantes, Bilbo le Hobbit est une grosse baudruche sans âme.

  43. Vincent Lafon a écrit :

    Lors des périodes de promotion de ses films, la grande Simone Signoret avait l’habitude de dire qu’elle faisait « l’après-vente ». Cette formule était, déjà, édifiante car elle aurait dû parler « d’avant-vente » ; avant la sortie du film, tout le monde est payé, indépendamment de sa qualité et de son succès ! Cela ne pousse pas à l’effort (scénario en particulier).

  44. Dorémi a écrit :

    Bonjour
    Sachez Monsieur que sur la majorité des films les 10% d’imprévus ne sont jamais financés. Quand ils le sont ce n’est pas dans sa totalité. Et si par miracle ils ne sont pas dépensés ils devront être partagés avec tous les coproducteurs.
    En résumé ils ne sont en aucun dans la poche des producteurs. Bien à vous

  45. Dumas jean pierre a écrit :

    Je me permet de m’introduire dans cette conversation bien que n’étant qu’un simple cinéphile.
    Je pense que cette course à la tête d’affiche s’est faite au dépend aussi de la valeur des scénaristes. Pour moi un bon film est avant tout une belle histoire et passer la moitié du budget dans le salaire de la tête d’affiche est une hérésie à moyen terme. De plus, je pense qu’avoir réduit le champ des acteurs et réalisateurs à la ‘famille’ du cinéma est la plus grosse erreur en regard de la créativité, du travail des professionnels. Aujourd’hui tout le monde peut faire un film mais pas tout le monde peut faire un bon film. Et le nom du réalisateur, même si le prénom est inconnu :-), n’est pas un choix perrin.
    Sans critiquer personne en particulier, globalement le cinéma français : je m’y ennui de plus en plus et j’y vais donc de moins en moins. À quoi servent toutes ces écoles dont on s’enorgueillit si aucun de ces passionnés n’a la possibilité de s’exprimer car son nom n’est pas bankable. Je pense que nous avons les talents pour faire du bon cinéma mais pour cela il faudrait annuler les ‘supercheries’ et valoriser les scénaristes et TOUS les ‘acteurs’ d’un film.

  46. Claude a écrit :

    Trop, c’est trop !
    Simple spectateur, je constate que l’article de M. MARAVAL suscite non seulement des cris en provenance d’orfraies privilégiées, accompagnés d’autres qui le sont moins mais qui souhaiteraient le devenir, et pourrait menacer « l’exception culturelle française ».
    Monsieur MARAVAL a raison :
    – Par quelle absurdité acceptons-nous à ce qu’un artiste soit rémunéré 125 à 250 années de SMIC pour un seul film alors que des techniciens, machinistes ou autres payés pas très loin de ce plancher ont contribué à sa réalisation. Faut-il rappeler que pour bon nombre de spectateurs, aller au cinéma en famille de quatre personnes est une dépense devenue luxueuse.
    – Par quelle aberration génétique, alors que les fonctionnaires connaissent les primes au mérite ou les primes d’intéressement, le système qui régit certains acteurs français tend à générer des statuts, corps, traitements forfaitaires, grades sans aucun rapport avec les résultats ! Les mécanismes de financement, pardon, de subventions, sont-ils à ce point générateurs d’effets pervers et bureaucratiques ?
    – Par quel mécanisme économique, le spectateur ne dispose que d’un délai d’une quinzaine de jours pour regarder une œuvre du 7ème art sur grand écran, la rotation des films et surtout leur profusion ne permettant pas toujours de pouvoir y accéder : Une quarantaine voire une soixantaine de films sortent chaque mois à grand coup de matraquages publicitaires et télévisuels, comme pour les parfums ou lessives : 1 à 2 films par jour sont ainsi offerts en tête de gondole du super-market cinématographique. Même en étant retraité, c’est impossible à suivre. Mise à part l’attente de plusieurs mois pour acquérir un DVD et surtout un blu-ray qui devient omniprésent à 28 euros, combien de films ont été ainsi passés en pure perte en une année ? Les sociétés de télévisions qui ne brillent pourtant pas pour la finesse et l’intelligence de leurs programmes ont intégré « la télé de rattrapage » mais surtout pas l’industrie cinématographique ensevelie sous les financements publics et vautrée dans la manne étatique.

    Le mot « gagnant » a été évoqué alors que tout le monde y perd actuellement au profit de quelques uns, même en exil. Que ce coup de pied dans la fourmilière du MARAVAL-GATE soit enfin l’occasion de remettre une « industrie » en bon ordre de marche et que le public soit enfin gagnant pour soutenir ce qu’un Ministre du « Redressement » essaie de faire tant bien que mal. Compte tenu de la voracité de certains et de la bêtise des autres, on ne peut qu’en douter.

  47. Charles Cie a écrit :

    Quand va-t-on parler de ces milliers d’intermittents comédiens pros engagés comme figurants pour des cachets minables ? Vraiment minables : entre 80 et 90 € pour une journée de travail (un cachet de 12 heures)…
    Qui va dénoncer le copinage des boîte de prod qui font travailler toujours les mêmes personnes, qui fonctionnent en cercle fermé, qui imposent aux casteurs des comédiens médiocres ?
    Il en va de même pour les scénarios originaux qui restent au placard (voir les commentaires plus haut)…
    Qui va dire que les « filles et fils de » sont rarement des comédiens formés, et que les comédiens formés, qui ne sont pas passés par ma voie royale du copinage, se retrouvent bien souvent à mendier un pauvre cachet, une silhouette, une réplique mal écrite…
    Qui va dire le mépris des équipes parisiennes vis-à-vis des acteurs régionaux sous-estimés, traités comme des meubles sur des tournages décentralisés en régions car les salaires y sont moindres et les compétences au moins largement égales ?
    Avez-vous remarqué le niveau de jeu désastreux de l’immense majorité des productions française (ah ! les séries et téléfilms français…) ?
    C’est le résultat d’un système fermé et auto-centré, qui vit replié sur lui-même et qui s’entretient dans son manque d’originalité !
    Un peu d’air, voilà ce qu’on peut souhaiter pour le cinéma en 2013. Plus de Louise Wimmer, moins de plans prétendument parfaits…

  48. marie a écrit :

    Tout ceci est intéressant à lire , il n’ est pas besoin de pleurer , ni d’être agressif ,mais je ne trouve pas à redire d’avoir quelques lumières sur ce qui se passe dans le cinéma. Pour ma part ‘il faut maintenant en dire plus sur les subventions qui sont données au cinéma par l’état, et celles qui viennent du privé. Comment elles se répartissent et comment s’établit un budget de film. Il serait intéressant de savoir d’ou la Belgique puise sa subvention qu’elle redonne au cinéma Français qui va se faire la bas ,et qui à pour conséquence d’entraver les emploies en France (sans être chauvin).
    Je ne suis pas contre de très bien payé les acteurs ne soyons pas des moralisateurs mais je trouve que les chiffres deviennent du délire, comme dans d’autres domaines d’ailleurs. L’article insinue que les grands acteurs font chanter les producteurs.ou les payeurs pour accepter un film .. ail ail …. Est ce vraie ?je n’y crois pas trop ..??? Donc là on doit en savoir plus … si c’est le cas je dirais qu’il est temps de faire quelque chose pour nous tous . Mais aussi pour arrêter ce délire.
    i il y a ceux qui se suffisent à vous aimer donc c’est une question de respect réciproque.

  49. FCM a écrit :

    je souhaiterais essayer de répondre à Raff :

     » J’aimerai juste savoir pourquoi, mon chef d’équipe, ou moi directement dans certains cas, sommes contraints de devoir négocier nos salaires alors qu’il existent une convention collectives sensée les fixés?
    Pourquoi rognes – t-on sur les conditions de travail et les bas salaires?
    Pourquoi les équipes sont elles de plus en plus réduite?
    Pourquoi les loueurs ont ils grandement dégraissé ces dernières années?
    Les budgets ne se sont pas réduits.
    Les encarts publicitaires se vendent toujours aussi bien.
    Les Multiplexes sont pleins.
    J’aimerai comprendre. »

    Mais enfin, pour que Depardieu gagne des millions et se taille en Belgique !
    c’était pareil en 1789 …

  50. David a écrit :

    Appréciant le cinéma j’avoue que le cinéma français me laisse le plus souvent froid. Et comment expliquer qu’avec des budgets en inflation il n’existe aucun « blockbuster » de qualité en france ? Doit-on réellement supporter ces films dont la seule idée est de réunir des « stars » (Asterix & Co) tout en étant desepérément médiocres ? A côté de ça le milieu du cinéma français maltraite ses employés de base, à qui on fera bien comprendre que travailler pour eux c’est une chance alors un salaire franchement, quelle drôle d’idée ! Entre l’absence de contrat écrit (et le travail réalisé gratuitement car finalement non, votre scénario on va pas le tourner), les abus du statut d’intermittent pour faire payer à la société les salaires qui devraient être versés et autres magouilles, ce milieu me fait perdre le goût du cinéma.
    Devrait-on tout accepter sous pretexte de protéger « l’art » ?

    Si un film ne rentre pas dans ses frais le CNC revoit-il un jour son avance ? Ce qui peut se comprendre pour un film indé et ingénieux, produit au plus juste, ne se comprend pas pour une production ayant engraissée des acteurs/producteurs qui finalement est rentable pour tous sauf l’état…

  51. Blondin a écrit :

    Sacré début d’année 2013 ! Merci à M. Tubiana d’ouvrir son blog sans censure et Merci à M. Maraval et les contributeurs de la profession de nous donner une occasion (chiffrée) de mieux comprendre ce monde fermé du cinéma. Chacun , et moi itou, a son témoignage sur ce milieu : les relations de copinages, les petites mains sous-payées mais qui doivent être béates de travailler dans ce monde merveilleux du cinéma, les cachets abusifs mais bien ancrés dans la tête des acteurs , croyez- moi ( il n’y a pas que les footballeurs), des stars arrogantes sur les tournages (j’ai des noms !!) mais tellement sympathiques quand elles passent au JT animé par un aimable journaliste dont la chaine a financé le film en question. Un entre-soi cultivé et mondain que MM Tubiana et Clément célèbrent et défendent, avec une plume élégante, comme la réussite de l’exception culturelle française. Un monde auto-missionné de nous faire rêver mais qui nous ennuie (sujets basiques, scénarios bâclés, réalisation faible, jeu d’acteurs minables), une exception qui, paradoxalement, nourrit par la volonté ou la faiblesse , ici synonymes, de ceux qui la servent un système à faire du fric. La France a cela de génial de paraphraser dans beaucoup de domaines « les States » mais toujours avec l’argent public !
    Il nous manque dans les contributions l’éclairage d’un économiste du cinéma pour comprendre la chaine de valeur d’un film aujourd’hui , d’évaluer la part des films « perdants » financés par l’argent public et ouvrir la voie à une nécessaire réforme basée sur la transparence et l’ouverture. Néanmoins je me risque (pas grand risque, je ne suis qu’un contribuable et cinéphile qui vote une fois tous les cinq ans) à quelques propositions .
    Oui, je pense qu’il faut limiter les cachets des acteurs pour films subventionnés par l’argent public, Oui, il faut instaurer une échelle de rémunération du technicien à l’acteur vedette, oui il faut instaurer de la transparence sur les salaires et les coûts, l’exigence démocratique est à ce prix, Oui le financement public doit être soumis à des jurys internationaux (cela se fait en sciences), Oui il faut réserver un quota important de subventions publiques à des films de premier auteur, indépendants, sans vedette. Pourquoi pas des assises du cinéma ou chacun apporterait publiquement son écot (et son écho).
    Aurore, puisque ton prénom est synonyme de nouvelle ère, sauve nous !

  52. Patounet a écrit :

    Bonjour Mr Toubiana,
    ayant lu les commentaires précédents suite à votre billet, je suis effaré du ton insultant voire ordurier de certains d’entre eux.
    On peut ne pas partager votre analyse mais tout comme celle de Mr Frodon, elle donne à réfléchir sur la polémique initiée par Mr Maraval.
    Certains vous reprochent les précautions avec lesquelles vous abordez certains sujets, je crois au contraire qu’elles vous honorent et sont la preuve de vos talents de diplomate, indispensables dans le poste que vous occupez.
    Grâce à vous et à votre équipe, il me semble que la cinémathèque joue pleinement son rôle. Les rétrospectives sur le cinéma croate ou finlandais ne sont pas contradictoires avec des chiffres de fréquentation qui ont explosé ces dernières années.
    Bref, puisque ce sont généralement les aigris qui laissent des commentaires (que vous ne censurez pas, il faut le dire), je me permets de vous dire qu’en tant que cinéphile mais surtout en tant que citoyen, je vous adresse mes respectueuses salutations pour le travail que vous accomplissez au fur et à mesure des saisons, qui me parait digne de l’esprit de Mr Langlois.
    Bonne année et tous mes voeux à toute l’équipe de la cinémathèque,
    Patounet

  53. Monsieur M'enfin?! a écrit :

    Bonjour, et BONNE ANNEE 2013 A TOUS ET TOUTES!!!

    Si les Mayas s’étaient trompés sur la fin du monde. Début 2013, nous sommes encore vivants ! Eh bien, en ce début d’année, le vent souffle, une tornade des mots s’abat sur le petit monde du cinéma français. Bref, les mayas n’étaient pas complètement à côté de la plaque quand ils annonçaient, voici des siècles, un possible renouveau pour l’an 2013. Maraval, maya ou non, peut s’enorgueillir d’avoir mis un coup de pied dans la fourmilière : ça chauffe ici-bas, et de partout.

    Question subsidiaire : Alors que le texte de VINCENT MARAVAL fait mouche, que des professionnels de la profession se sont manifestés (SERGE TOUBIANA, SAM KARMANN, JEAN-MICHEL FRODON…), que font ceux qui s’affichent de GAUCHE, de long en large, sur les plateaux TV ou en unes de magazines ?
    Pierre Arditi, Josiane Balasko, Joeystarr, Emmanuelle Beart, Michel Piccoli (qui est un senior, on lui pardonne), Jacques Weber, Philippe Torreton, Jean-Michel Ribes, Denis Podalydes et autres Patrick Bruel : ils comptent leurs sous ?
    Sous Hollande, on la ferme ? Mais c’est quoi toute cette mascarade alors ?!

  54. serge toubiana a écrit :

    Merci, cher Monsieur, pour votre message qui me touche beaucoup. Sincèrement. Je vous souhaite une très bonne année 2013. S.T.

  55. Ibsen a écrit :

    Tout d’abord, meilleurs vœux à tous ! En espérant que cette nouvelle année nous amène et des films à faire et des films à voir…
    Ceci étant dit, j’aimerais revenir sur quelques points…
    Tout d’abord une habilleuse ne gagne pas 600 euros par semaine mais, selon La Grille 39h00 Techniciens de la production cinématographique (1er janvier 2012)
    758 euros et 69 centimes, pour être exact !
    Ensuite, oui les stagiaires travaillent beaucoup… Oui ils dorment peu… Et pas pour 400 euros mais pour 468,63 par semaine. Je sais, je sais, certains trouveront que ce n’est pas assez mais cela fait quand même 1875 euros brut par mois ! Pour quelqu’un n’ayant aucune expérience cela n’est quand même pas si ridicule que cela ! Pour exemple, ma fille stagiaire dans une grande entreprise ne gagne que 468,63 par mois… Rappelez-vous que le RSA est à 483,24 euros par mois. Alors qui à tort ou raison ?
    J’ai débuté dans ce métier il y a 22 ans, et je ne regrette rien ! ni le bien ni le mal…
    Je ne vote pas aux Césars pourtant j’ai une carte professionnelle du C.N.C depuis une quinzaine d’années, je n’ai pas de réduction au cinéma pourtant je concours à la fabrication de films…
    J’ai été stagiaire, j’ai dormi peu, travaillé beaucoup et surtout j’ai appris l’abnégation, la faculté qu’a ce métier à tout vous prendre pour qu’une œuvre existe…
    Oui je perçois des allocations chômage pour un montant astronomique de 1800 euros par mois, quand j’en touche… Et je suis pourtant directeur de production… Je fais un à deux films par an donc je ne suis pas à plaindre et je ne me plains pas…
    Car j’aime ce Pu… de métier et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu y travailler…
    Oui cela va mal… Et alors, qui peut croire un seul instant que tout va disparaître…
    Les producteurs vont mal car les chaînes vont mal… Les scénaristes sont en « panne » d’inspiration, les acteurs sont en position dominante, les critiques n’ont que quelques films vraiment intéressants à se mettre sous la dent … Et les techniciens sont à la traîne… Et alors, c’était déjà vrai avant… Le texte de Vincent Maraval a le mérite de soulever un coin du voile et de mettre en évidence le fait que le cinéma français ne se regarde et n’existe qu’en France, en Belgique ou en Suisse, voir au Canada, enfin dans les pays francophones… Pas assez pour vivre !
    La France est le premier marché européen et le premier pays en termes d’aides au financement du cinéma. Le cinéma français est le premier pour la part des coproductions internationales…
    Nous sommes au début d’un siècle et certaines choses doivent changer. Cette industrie fabriquée artisanalement se cherche, se transforme mais elle vit encore !

  56. Eleïa a écrit :

    Je suis assistante mise en scène et grande passionnée de cinéma.

    Pourtant aujourd’hui je ne peux qu’être d’accord avec Vincent Maraval quant aux aberrations qu’il dénonce.

    J’aime énormément mon travail mais la tristesse aujourd’hui l’emporte face à de telles disparités : des journées de 15h payées 8h, des semaines de 70h payées 39h avec un taux horaire ne dépassant pas, la plupart du temps, 5€ de l’heure.

    Aimer le cinéma à la folie. Mais à quel prix ?

    Je n’arrive malheureusement plus à me persuader que pour l’amour de mon travail je dois être prête à autant de sacrifices. Rogner sur mon salaire pour que certains comédiens touchent leurs cachets démesurés me chagrine. Oui, ils contribuent énormément au succès commercial du film (même si ce dernier est un navet) mais cela ne justifie en rien l’attribution de sommes indécentes.

    Etre technicien sur un film, c’est être au service de ce dernier, c’est en tout cas ma vision. Mais je crois avoir atteint certaines limites.

    Quelle reconnaissance avons-nous aujourd’hui ?

    90% de mes fiches de paye affichent « acteur de complément ».
    Oui c’est une réalité, les renforts assistants mise en scène sont payés comme des figurants. Et ce pour effectuer des économies de bout de ficelle et permettre sans doute à certains de s’acheter une nouvelle décapotable. Les stagiaires sont mes concurrents et j’en passe sur les heures de préparation et les heures supplémentaires non payées bien sûr.

    Alors voilà, tout cela est triste car on oublie qu’avant même de parler « argent », sans techniciens, il n’y aurait pas de film.

    La seule préoccupation aujourd’hui est de faire un film à tout prix et de sortir un produit qui rapportera un maximum. Et ce, aux dépens des techniciens.

    Malheureusement notre pouvoir de négociation est aujourd’hui réduit à zéro.
    Pourquoi ? Parce qu’un technicien qui se plaint ne sera pas rappelé. Un technicien « trop cher » face à des centaines de bonnes volontés prêtes à travailler gratuitement ou au rabais, ne fait pas le poids. « A prendre ou à laisser ».

    Je n’ai donc qu’une chose à dire : j’aimerais que les choses changent, car rien, fort heureusement, n’est immuable. Pour cela il faut oser dire non, oser se battre, oser dénoncer des aberrations que finalement, à travers notre silence, nous cautionnons.

    Parce qu’aujourd’hui je ne veux pas que ce système écœurant me dégoute du cinéma.

    Cette passion, cette flamme qui me fait vibrer et qui risque aujourd’hui de s’éteindre.

  57. fournier a écrit :

    Bonne Année à tous et à la Cinémathèque, personnel et direction, et à toi Serge.
    Vous commencez bien l’année avec cet article.
    Quant à moi, je connais que le cinéma underground fauché et d’auteur français; leur difficulté à financer leur film et surtout à mettre l’argent au niveau de la promo et pour le nombre de salles prêtes à le recevoir.
    Il est vrai que certains se gavent au détriment d’autres. Mais notre système unique de financement de films a permis une diversité en nombre de films ; quant aux films fauchés et longs à se réaliser et à mettre en place, ils finissent par trouver leur chemin à travers les nombreux circuits de diffusion indépendants existants dans ce pays; enfin prenons l’exemple récent de 2012 du film de Rachid Djaïdani, « Rengaine », racontant l’histoire d’amour impossible entre Sabrina une arabe musulmane et Dorcy un noir chrétien, sujet jamais abordé jusque-là dans le cinéma français. Le réalisateur a mis près de 9 ans pour réaliser son film, depuis l’idée jusqu’à sa sortie en salle en novembre dernier; son envie de faire du cinéma, de faire un film et d’être devenu réalisateur s’est faite dans la rue, en voyant un plateau de tournage de film en plein Paris: c’est là qu’a commencé son DESIR DE CINEMA. De quoi être optimiste sur la Vie, le Cinéma et les Institutions qui le soutiennent; ensuite, le maquis des prébendes que permet le système et qu’on n’apprécie parce que versées à certains où les goûts et les couleurs sur ce qu’on aime en cinéma que l’on soit spectateur acteur réalisateur scénariste ou producteur c’est autre chose.

  58. Yves a écrit :

    Monsieur Toubiana, sans vous offenser (car certains sont chauds comme la braise ici), j’en reviens à mon idée de départ : une table ronde. J’avais proposé une table ronde sur et en présence de Gérard Depardieu et vous nous aviez dit que ça allait finir en jugement sans appel pour notre acteur Francais de nationalité désormais russe. Je comprends. Mais maintenant je souhaite une table ronde sur le financement des films français (qui gagne quoi ? Combien ? Pourquoi ?) à la Cinémathèque française avec : des producteurs (Vincent Maraval, Paulo Branco, Thomas Langmann), des critiques de cinéma (Jean-Michel Frodon, Serge Kaganski, Jean-Francois Rauger, Michel Ciment, Alain Spira, Henri Chapier, Jean-Marc Lalanne, Jacques Morice, Frédéric Strauss), des doubles casquettes (Thierry Jousse, Luc Besson), des réalisateurs (Gaspar Noe, Laurent Cantet, Claude Zidi, Olivier Assayas, Costa-Gavras…), une autorite institutionnelle (Serge Toubiana), des acteurs (Sam Karmann, Gérard Depardieu, Dany Boon, Emmanuelle Béart, Stanislas Mehrar, Vincent Cassel, Josiane Balasko, Alexandra Stewart…), des distributeurs et peut-être d’autres corps de métier ou fonctions auxquels je ne pense pas. Pour les noms, c’est au choix. Ok pour cette table ronde ? Si oui, quand monsieur Toubiana ?

  59. serge toubiana a écrit :

    Cher Yves, décidément, vous aimez les tables rondes ! Avec autant d’invités, cela deviendrait un gigantesque forum. Malheureusement impraticable. Et surtout, ce n’est pas à la Cinémathèque d’organiser ce genre de débat. Quitte à vous décevoir, ce n’est pas à nous d’évoquer ces questions, mais aux associations d’auteurs et réalisateurs, aux syndicats de producteurs et de techniciens, bref à la corporation. Franchement, ce grand déballage public n’entre pas dans nos priorités. Dois-je rappeler que la Cinémathèque est d’abord un musée du cinéma, un lieu où l’on revisite le cinéma, français et international ? Un lieu d’apprentissage, un lieu d’expositions, un lieu où l’on consulte nos archives. Bref, un lieu de mémoire.
    Vincent Maraval a lancé un pavé dans la marre, son texte suscite maintes réactions, dont beaucoup s’expriment sur ce blog qui est ouvert à la discussion. Mais ce blog n’a pas vocation à se cantonner à des questions portant sur le cachet des acteurs, ou celui des techniciens ou collaborateurs artistiques du cinéma. Heureusement, car on s’en lasserait assez vite. Cordialement, S.T.

  60. Sellig60 a écrit :

    Ouh là ! je ne voudrais pas être M Toubiana!
    Et pourtant je suis très critique sur ce qu’il a écrit.
    Mais en fait j’ai envie de dire merci! et vous savez à qui?
    Merci à Gérard Depardieu!
    Oui son coup d’éclat a eu au moins cet effet collatéral inattendu de placer le financement du cinéma français en pleine lumière.

    A l’heure où l’on annonce des mois difficiles, où le nombre de chômeurs augmentent, où les « vedettes » comme on dit, viennent nous demander de l’aide pour le téléthon, le sidaction, les restos du coeur etc… on doit pouvoir demander des efforts au cinéma. Les acteurs ne veulent pas payer 75% d’impôt sur la part de salaire dépassant le million d’euros? Qu’à cela ne tienne! Qu’ils donnent ! Qu’ils montrent l’exemple. au-delà du million, ils donnent tout aux associations qui s’occupent de ceux dans le besoin. Non seulement, ils pourront le déduire de leurs impôts mais ils retrouveront du prestige à nos yeux parce que pour l’instant, on assiste plutôt à la lutte pour la sauvegarde d’un pré carré qu’on ne veut surtout pas voir disparaître.
    Comme souvent derrière le cache sexe de l’art, le monde du cinéma révèle son vrai visage: l’argent facilement gagné. On comprends mieux pourquoi certains acteurs désertent les planches ou le one man show pour le cinéma.

  61. The Future of French Cinema | a écrit :

    […] Serge Toubiana, a conduct of a Cinémathèque Française (and also a former editor of Cahiers du Cinéma) responded on his blog to Maraval, contending that a “reasoning is curiously short, limited.” Toubiana agrees that “French films are too expensive” yet also worries that Maraval’s content “risks indicating a finger during a whole complement of financing of French cinema, that underpins a ‘cultural exception’: a requirement imposed on open and private TV channels to attend in a financing of films.” […]

  62. Yves a écrit :

    Cher monsieur Toubiana, mes intuitions étaient bonnes : Thomas Langmann est intervenu dans la presse. Certes, dans… Le Figaro ! Et non pas dans L’huma ou Les Inrocks !!! Passons… Puis Philippe Lioret, cinéaste, pour nous expliquer qu’il n’était pas si riche. Lui, je veux bien le croire, je l’avais croisé une fois chez Gibert, en anonyme, et comme n’importe quel quidam (enfin un tant soit peu cinéphile) il se cherchait des DVD d’occasion a la section Films francais. A part ça, je me désole qu’un film francais comme Foxfire, de Laurent Cantet, démarre tres mollement en salles. Et l’autre jour, je voyais l’affiche hideuse de « Vive la France » de Michael Youn avec lui-meme et José Garcia. Je crains qu’une merde pareille fasse des entrées mais, peut-être, puis-je me tromper. La France, de Serge Bozon, ça c’était bien. Enfin, je ne suis pas un obsédé des tables rondes mais j’avoue que c’est pour moi un rendez-vous incontournable quand il y en a.

  63. RAPH POPULO a écrit :

    Allez, M. TOUBIANA, on sait bien que vous tremblez que l’on vous sucre vos subventions.
    Hallucinant de lire qu’il est interdit de parler du système français, de exception française.
    C’est mal venu de la part d’une sorte de fonctionnaire du cinéma alors que M. MARAVAL a les mains dans le camboui et est plus proche de la réalité que vous.
    Un peu de décence Monsieur.

  64. serge toubiana a écrit :

    Une « sorte de fonctionnaire. » Qui tremble de peur qu’on lui supprime ses subventions. Vous avez l’air d’être très au courant de mon activité.
    Vous aussi vous êtes « une sorte de… » Et j’ignorais à ce jour que le cinéma se faisait avec du cambouis (avec un s). Merci pour votre message, qui est passionnant.

  65. Sophie Taam a écrit :

    Monsieur Maraval,

    Je vous aime ! Enfin quelqu’un qui a le courage de mettre un coup de pied dans la fourmilière. C’est sûr que pour dénoncer un système, il faut en faire partie et savoir précisément comment il fonctionne, alors vos détracteurs dans tous leurs posts étalent avec délectation que vous avez bénéficié du système. Mais ça, c’est un moyen excellent de faire taire toute revendication de changement et d’amélioration. L’autre moyen excellent, c’est de dire effectivement qu’il ne faut pas remettre en question la fameuse exception culturelle, bientôt vous allez être accusé de haute trahison à la nation ! C’est bien malheureux que vos détracteurs admettent ainsi publiquement que le système est tellement sclérosé qu’il ne peut tolérer aucune remise en question. Pourtant, c’est probablement vrai, hélas ! Et le pire, c’est que ce système pourri prévaut non seulement dans le milieu du cinéma, mais aussi dans les arts visuels, la littérature, l’édition etc. C’est une caste qui dirige symboliquement la France et elle fait bien en sorte de ne laisser aucun agitateur acquérir du pouvoir pour pouvoir le réformer. Alors, que nous reste-t-il sinon la révolution?
    Merci encore Monsieur Maraval pour votre courage.

  66. Yves a écrit :

    Bon, j’ai fait une erreur. Je me rends compte que j’ai confondu Philippe Lioret avec Philippe Harel. Aussi, précédemment, pour l’episode du Gibert de Saint-Michel que je raconte, il s’agissait de Philippe HAREL, et non pas LIORET. Desole pour l’erreur.

  67. K. Berkani a écrit :

    S’il y a redistribution des cartes, j’espère que l’argent public aidera plus des institutions qui favorisent l’enrichissement de la culture cinématographique des citoyens. Par exemple, cet argent pourrait être utilisé pour diminuer l’abonnement (libre pass) de la cinémathèque française. Il pourrait aussi permettre de développer un réseau de cinémathèque en France (voir les actions dans ce sens du musée du Louvre ou du centre Pompidou).

    Comme pour la musique ou pour la peinture, la durée de vie des films qui m’intéressent est pour moi « illimitée » et il m’arrive souvent d’en découvrir bien après leur sortie !

    Cordialement.

  68. Frédéric a écrit :

    On l’a bien compris, notre exception nationale porte bien son nom et doit survivre. Parce qu’elle permet à la production cinématographique hexagonale d’exister. Mais quelle est la part « argent public – argent privé » d’une production ? Je vois la réponse poindre, c’est variable. D’accord, mais une moyenne à avancer ? Et aller vers un plus grand encadrement du financement ? Etablir des quotas ? imposer des plafonds de rémunérations ? Dans ce domaine « à part » qu’est le cinéma, ces notions ne sont-elles pas en contradiction totale avec celles qui le pétrissent, à savoir la créativité, l’émotion ? Peut-être que la bonne solution n’a toujours pas été inventée.

  69. Yannick POURPOUR a écrit :

    Les propos de Vincent Maraval ont ouvert une boîte de Pandore, celle de l’identité et de ce qui fait notre Cinéma, et dans lequel j’avoue avoir de plus en plus de mal à me reconnaître quand je vois s’empiler, sur les écrans, les téléfilms de luxe, programmés dans les salles obscures uniquement pour en récupérer un peu de l’aura en vue de leur passage sur le petit écran, pour lequel ils sont formatés et calibrés, exigences des investisseurs obligent.

    Je voudrais simplement signaler à votre attention l’excellent article de Pauline Escande intitulé « Les films français à gros budget : une contradiction », dans lequel elle pointait déjà, en 2007 (quoiqu’avec plus de précautions) certaines dérives dénonçées par M. Maraval.

    Dans cet article, que vous pourrez trouver sur Persee.fr, elle propose un distinguo entre deux sortes de films : (je cite)

    1. une orientation « néo-française » : dite classique et traditionnelle, à travers un cinéma d’auteur, qui « réfléchit » et qui est social ; ce cinéma est perçu comme l’image de marque du cinéma français,
    2. une orientation « néo-hollywoodienne », qui propose un cinéma français
    proche de la culture américaine, cherchant à se substituer aux grosses productions américaines. (fin de citation).

    Si le premier genre est souvent mis en avant comme « de qualité », le second subit souvent la double peine des foudres de la critique (à cause des moyens mais aussi et surtout d’un manque d’auctorialité réêl ou fantasmé à cause de la pression de l’argent, et du désintérêt du public, qui préfère à ces pâles ersatz de films américains les originaux, bien plus spectaculaires, originaux, enthousiasmants, etc… Après le fiasco complet du premier film français en 3D, je cherche encore le « Hugo Cabret », ou « L’Avatar » français.

    J’espère que le choc suscité par les propos de M. Maraval forcera notre cinéma à se remettre en question. Et que j’aurai enfin l’occasion de voir sur les écrans français de beaux grands films, et non plus ces machins à dialogues interminables ou à concepts intellectuels. Alors, peut-être aurons-nous la chance de voir un autre « The Artist » adoubé par l’AMPAS.

  70. serge toubiana a écrit :

    Merci pour votre commentaire, dont je partage entièrement le point de vue. S.T.

  71. Pierre - Cinémapolis a écrit :

    Ce qui frappe dans ce débat, c’est que d’un papier dont l’objet était de dénoncer les dérives du système de financement des films français, c’est devenu tout simplement une controverse sur le salaire des acteurs. Celle-ci s’insère très bien avec le contexte de la Crise, où, jour après jour, on s’exaspère de ce que les très riches profiteraient des efforts des classes moyennes, auraient des avantages honteusement concédés par l’Etat, etc… Grosso, on serait pressurés pour le confort de quelques nantis. Le papier de Maraval est bien loin de tout ça. Hier encore, Alexandra Lamy sur le plateau de Marie Drucker cherchait à relativiser cette polémique en disant que les acteurs trop payés sont au maximum 2 ou 3. Maraval doit s’arracher les cheveux !

    Je suis assez d’accord avec lui quand il dénonce l’absurdité qu’un film qui fasse 6 000 000 d’entrées ne soit pas rentable. Un peu moins par contre, quand il avance que les salaires des acteurs américains s’équilibreraient naturellement sur le budget des films. On s’étonne parfois de ce que des séries à succès comme Spiderman ou Jason Bourne soient « rebootées » mais c’est tout simplement que les studios ne sont pas en mesure de renégocier les salaires des stars de ces films. Un film comme Mon Beau-Père et Nous à 70 000 000 de dollars consacrées rien qu’aux cachets des acteurs principaux. Il n’y a aucun « équilibre », chacun bataille pour ses intérêts. Personnellement, je ne crois pas trop qu’on doive envier le système américain.

    Que les télés exigent des stars, c’est une chose, mais la question, finalement, serait de savoir dans quelle mesure elles parviennent à imposer des exigences salariales disproportionnées ?

  72. Vince TOMI a écrit :

    Serge Toubiana, bonjour, je dévie un peu voire carrément du fil de la discussion, pardonnez-moi, mais c’est juste pour savoir : Quentin Tarantino viendra-t-il parler de son nouveau film, DJANGO UNCHAINED, à la Cinémathèque française ? Si oui, quel en est le programme ?
    De plus, une master class QUENTIN TARANTINO est-elle possible prochainement à la Cinémathèque ? Ou bien une rétrospective de sa filmographie désormais assez touffue (8 longs métrages) ?
    Enfin, que pensez-vous de son oeuvre et de son évolution en général ?

    Dernièrement, Quentin Tarantino a fait savoir qu’il ne ferait que 10 films. Si on considère KILL BILL comme un bloc filmique, donc un seul et même film (en 2 parties), il lui en reste encore 3 à faire. Après, il a dit qu’il s’occupera de son propre cinéma aux States pour y projeter des films en 35 mm. Pour ma part, quand je lis ses derniers propos, je pense que cet homme de cinéma, ou je dirais même plus cet homme-cinéma ou Cinéman, se tournera de plus en plus vers des lieux-sanctuaires consacrés au 7e art. Le nec plus ultra de la Mecque Cinéma c’est la Cinémathèque française ! Je pense sincèrement qu’un jour il viendra pour s’y installer. Etes-vous prêt à l’accueillir en résidence et à lui offrir un poste de projectionniste ? Ce serait super de se gaver de films avec lui et avec son débit-mitraillette d’hysérique inimitable ?!

  73. Mooriarty- auteur réalisatrice a écrit :

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article de Vincent Mareval et les réactions qu’il a suscités.
    Là où je rejoints Monsieur Maréval mais qu’il explique assez maladroitement car lui même en a bénéficié pour hisser sa société de distribution Wild Bunch, là où elle se trouve, c’est que le Cinéma Français est devenu un monde à 2 vitesses. Un monde très inégalitaire, où une minorité ultra médiatisée fonctionne telle une aristocratie, et une majorité vit en dessous du seuil de pauvreté et ce durant des années.

    Les producteurs en France n’ayant pas d’argent propre ou personnel à investir comme aux Etats-Unis, dans les films qu’ils « produisent »…. L’idée géniale au départ : créer avec un financement basé sur des « subventions », la plus part publique (nationale ou provenant de l’UE), et une minorité privée. Une subvention pour un film revient à passer un concourt pour l’auteur-réalisateur qui a écrit le film.
    Cette idée géniale est devenue perverse et créatrice d’inégalités, à partir du moment où les subventions ont été soumises à une condition : obtenir une diffusion télé.

    Cela a créé un cinéma où une minorité de producteurs, réalisateurs qui avaient dans leurs réseaux les programmateurs TV, ont eu les subventions et donc les budgets et les acteurs qui vont avec (les mêmes depuis 30 ans) ; et une majorité de films (fiction et documentaire) produits avec trois francs six sous, où les auteurs-réalisateurs travaillent des années sans rien toucher, les producteurs étant adeptes du risque zéro, et les techniciens payés au rabais « par Amour du Cinéma » !

    Et là nous sommes bien dans la particularité, un peu prétentieuse, du Cinéma Français : un réalisateur doit être à la fois un excellent scénariste, un très bon réalisateur et avoir la culture générale nécessaire pour être « une plume ». De ce fait il faut être extrêmement brillant, en gros un génie, pour avoir ces trois qualités au sein de la même personne… Cette « particularité » pour ne pas dire « obligation », n’existe pas dans les pays anglo-saxons, il existe trois catégories, là ou en France il n’y en a qu’une « théoriquement ». En effet, aux Etats-Unis, un scénariste peut porter un projet, convaincre un producteur et trouver un réalisateur de talent, sans que ce dernier ne participe à l’écriture et au processus de recherche de financement. A l’inverse un réalisateur peut avoir envie de travailler un scénariste, participer à l’écriture ou pas, convaincre un producteur et participer à la recherche de financement, ce cas est généralement celui de Martin Scorsese. Ou encore un producteur avoir envie d’un film et trouver le scénariste et le réalisateur.

    En France, cette multitude de possibilité n’existe plus depuis le succès de la Nouvelle Vague, car un réalisateur doit être aussi son propre scénariste, sinon c’est considéré comme du Cinéma de « moins grande noblesse artistique », donc commerciale.
    Stanley Kubrick n’a pratiquement jamais eu l’idée du scénario original, il a toujours adapté, pour autant il n’a jamais fait de cinéma dit commerciale !

    Malgré un monde et une économie en mutation, en France, on maintient « cette exception » du réalisateur, hyper doué et très littéraire. De sorte que beaucoup d’écrivains sont devenus des réalisateurs…
    Donc le réalisateur-scénariste est présent sur toutes les étapes de la production du film, il va mettre des années : 3 ans pour les chanceux et ceux qui ont réussit (ex Lioret) et plus : 5, 6 ,7, 8, 9, 10 et plus pour les autres.
    Du coup sur le premier et deuxième film, les producteurs ne paient pas le travail de scénariste et de réalisateur sur la durée, car ils n’en ont pas les moyens !

    Théoriquement les producteurs doivent payer les droits d’auteurs aux scénaristes-réalisateurs dès qu’ils acceptent leurs sénarii et déposent aux commissions de subventions…Mais cela est de la théorie ! En réalité, surtout pour les jeunes auteurs réalisateurs, les producteurs ne paient les droits d’auteurs que lorsqu’ils ont reçu les premières subventions…
    Les scénaristes-réalisateurs qui créent de l’emploi, au minimum 10 emplois, sur leur premier film vont toucher pour des années de travail moins que certains techniciens. Sur un documentaire de création, il va toucher 5 000 euros pour 3 ans de travail, alors que le monteur pour 10 semaines touchera un salaire proche de 10 000 euros…

    Sur ces premiers films, surtout dans les films documentaires dit de création dont les budgets médians se situent à 70 000 euros, se sont les techniciens-tournages qui voient leurs salaires divisés par 10…Un régisseur à 200 ou 400 euros par semaine, un ingénieur-son à 750 euros par semaines, et aucun postes d’assistants : trop chers !

    Alors lors des troisièmes films et autres, les réalisateurs ne se gênent pas pour imposer leurs salaires, ni les techniciens d’ailleurs, mais qui peut leur en vouloir ?.

    La seconde conséquence de ce système, c’est qu’il a atrophié La Créativité, à force d’obligation de réseau, cela a imposé le Népostisme, le copinage et des lobbing pas très glorieux. Meilleurs exemple le film de Sylla, l’effet papillons, 90% des acteurs sont des membres de sa famille…
    Dans ces conditons, si vous voulez être réalisateur, et que vous ne venez pas du serail, il vous faut apprendre l’art des scénario avoir de quoi vivre durant 5 ou 7 ans, le temps de toucher un salaire descend et de pouvoir vivre de votre métier… Du coup seuls, les enfants dits du métier et ceux des classes aisés peuvent le faire. Sinon le reste à pour option de faire du cinéma dit commerciale en allant voir Luc Besson, qui lui s’intéresse guère aux origines ethniques, et salarie ses jeunes réalisateurs…

    Résultats : Peu de femmes auteur- réalisatrice, encore moins « issues » des minorités, et pour les « nouveaux acteurs », merci à Djamel, car ils sont tous issus de Canal Plus….Tiens donc….Comme cela est bizzare….

    J’entends déjà ceux qui défendent corps et âmes le CNC, dont les commissions sont guères transparentes et les jurés, encore moins, qu’ils vont me dire mais que fais tu de l’Aide à la Diversité ?!
    Hahaha !!!! Vaste Blague, l’aide à la diversité est soumis à la condition d’avoir une diffusion ou un pré-achat télé…C’est sûr qu’une jeune réalisatrice de province ou de banlieue côtoie tous les jours les diffuseurs télés et que dans son réseau figurent des programmateurs télés…
    La encore le résultat est que ceux qui ont cette subvention sont des réalisateurs confirmés et déjà subventionnés par le système, comme Abdelatif Kéchiche…Mais pas de jeunes inconnus….

    Pourtant il existe des solutions :
    – Créer des subventions séparés pour la production (et non l’aide à l’écriture) pour les trois catégories : scénariste, réalisateur, et auteur-réalisateur.
    – Créer des subventions distinctes pour le premier film et second films, non soumis à condition d’obtention de diffuseurs tv. ET à charge pour le CNC d’obliger ces nombreuses chaines tv de la TNT, une fois un film subventionné de le diffusé et ou de le pré-acheté…
    – A charge pour le CNC de demander systématiquement la preuve de paiement des droits d’auteurs de la part des producteurs avant de déposer une demande de subvention.
    – De même lorsque le film est produit, imposer une transparence entre les comptes d’exploitations et les subventions obtenues. Car on le voit bien pour les salaires des techniciens, si des productions divisent des salaires par 3 voir 10, si ceux qui donnent des subventions pour ces salaires contrôlaient où passent l’argent, il y aurait aussi moins d’abus…
    – Enfin sur les premiers et second films : anonymat lors de la lecture des dossiers par les membres du jury, pour atténuer l’effet réseaux et copinage…
    – Revoir la grille des salaires et réduire l’écart entre les techniciens, acteurs, producteurs ect…
    – Changer le fait qu’un auteur-réalisateur soit soumis aux mêmes conditions que n’importe quels techniciens pour son chômage.
    Car malheureusement un auteur-réalisateur ne peut travailler sur le film d’un autre et l’intermittence, n’est calculé que sur le nombre de semaines de tournage, du coup ces années passés à écrire et à travailler sur le développement ne sont pas pris en compte dans ces salaires d’intermittence. Il faudrait soit allonger la durée d’intermittence, ou prendre en compte ces semaines de développement…

    Mais là encore, il faudrait que les pouvoirs et les médias entendent notre voix, nous qui sommes si nombreux, nous qui sommes rien et qui aspirons à être tout !

  74. Yannick a écrit :

    Et si, tout simplement, on reprenait une idée que vous ne développez pas : financer les films au prorata des fonds propres apportés par les porteurs de projet ?

    Je rejoins en tout cas tout à fait votre analyse sur le mal qu’a pu faire la nouvelle vague à notre industrie cinématographique. Pour revenir au sujet initial, je crains que les récompenses reçues ici et là par les différents films non rentables ne rendent inaudibles les propos de Maraval en donnant du grain à moudre à ses détracteurs. Lesquels oublieront un peu vite que recevoir une flopée de prix n’a jamais rendu rentable un film qui ne l’était pas.

  75. serge toubiana a écrit :

    Cher Monsieur, il n’est pas prévu que Quentin Tarantino vienne présenter Django Unchained à la Cinémathèque. Ce n’est pas prévu, et cela ne s’improvise pas. Quant à l’idée d’inviter un jour Quentin Tarantino, oui, nous y pensons. Lui aussi y pense – c’est ce qu’il m’a dit, dimanche dernier, lorsque je l’ai croisé dans un restaurant à Paris. On va s’en occuper. S.T.

  76. Vince TOMA a écrit :

    @ Serge Toubiana : croiser Tarantino dans un resto et papoter avec lui : veinard ! Et chapeau… si cela se fait (un rendez-vous cine a la Tek avec Tarantino ; mais bon, faudra s’attendre au meme monde qu’avec Tim Burton! Prévenez-nous a l’avance pour qu’on prepare sur le parvis, pour tenir, tipis, ponchos, cigarillos, calumets de la paix, mitaines et autres cache-poussières…).

  77. BrokerComparatif a écrit :

    Je vois que je n’ai pas était le seul a être choquer sur l’article paru dans le monde !
    Cela date un peu, mais personnellement je rejoins vos dires.

  78. Wagner Edelman a écrit :

    Cher Serge Toubiana,
    Les amateurs passionnés de cinéma dont je fais partie avec Bernard Edelman,mon époux, défenseur comme vous des auteurs et artistes, avec aussi un grand nombre de cinéastes et de cinéphiles, vont regretter l’absence d’un grand gestionnaire à la fois idéaliste et pragmatique, un grand professionnel et un humaniste.
    Espérant vous revoir tout de même sur le grand écran ou à la télévision, nous vous souhaitons une très belle seconde vie pleine de bonheur et de liberté. Vive la vie!