Les premiers films brésiliens du Cinéma, cent ans de jeunesse,

par Nathalie Bourgeois
(coordination du Cinéma, cent ans de jeunesse à la Cinémathèque française)

Les 23, 24 et 25 novembre 2011, la Cinémathèque du MAM, à Rio de Janeiro, a connu une ambiance extra-ordinaire : pendant trois journées, nous avons assisté à la projection de dix des quarante films réalisés dans les ateliers du Cinéma, cent ans de jeunesse cariocas (de Rio), en présence de leurs auteurs, âgés de 12 à 15 ans, du Conservateur de la Cinémathèque (Hernani Heffner) et de toute l’équipe d’Imagens em movimento qui intervient sur les ateliers.

L’année scolaire du Brésil étant décalée par rapport à l’Europe, en novembre, les films brésiliens venaient tout juste d’être terminés : c’était la fin de l’année scolaire et la veille des grandes vacances (qui ont lieu de mi-décembre à février). Nous avions pu découvrir leurs exercices en juin, lors des journées de projection à la Cinémathèque française, avec une délégation d’élèves brésiliens.
Au côté d’Ana Dillon, coordinatrice du projet à Rio, j’ai présenté la Cinémathèque française et l’ensemble des ateliers des autres pays.

Nous avons découvert sur grand écran les quartiers où habitent les élèves, leurs maisons, leurs écoles, les rues en pente des favellas mais aussi les quartiers chics du bord de mer, et la plage, bien sûr, tous les lieux où ont été tournés les films du « Montré/caché » (le sujet du Cinéma, cent ans de jeunesse en 2010-11).

La règle du jeu (un secret révélé, l’autre non) a inspiré des histoires de fantômes, de malédictions ; mais aussi des films aux sujets graves comme la disparition, la mort d’un ami, la difficile transmission entre parents et enfants. Parmi les films que j’avais apportés, la paternité cachée du petit Ikbal dans « Face(s) cachée(s) » (film Cinéma, cent ans de jeunesse du collège Maurice Thorez à Stains), a suscité beaucoup d’intérêt parmi les élèves, faisant écho à leurs interrogations.

Beaucoup d’émotion dans la salle, beaucoup d’enthousiasme (reprise en chœur des chansons, acclamation des danseurs-héros d’un film…)

Tous ces films sont désormais en ligne sur le blog du Cinéma, cent ans de jeunesse 2010-11.
En attendant de découvrir les nouveaux ateliers de Rio qui doivent nous rejoindre, en février, sur la question « Réel/Fiction »…

 Crédit photos : NB et Imagens em movimento.

 

Extraits de l’article paru sur le blog du quotidien GLOBO
Chronique d’Yvonne Maggie 

« Jeudi, 24 novembre 2011
Hier j’étais à la cinémathèque du MAM pour assister à la première journée de projection du projet Images en Mouvement, parrainé par Petrobrás. En voir la présentation  finale fut émouvant. […]
Sur les quarante groupes étant tous parvenus à boucler le programme, quatre d’entre eux  étaient présents hier. Les élèves, bien qu’encore intimidés lorsqu’il s’agit de prendre la parole en public, étaient à l’aise dans l’environnement de la Cinémathèque. Ils furent reçus par Hernani Heffner, conservateur, dont l’une des missions essentielles est de conserver la très belle collection de films, gardés dans la réserve technique du MAM. Il ne pouvait y avoir de meilleur accueil. On informa les élèves que leurs films seraient déposés à la Cinémathèque et y seraient conservés pour la postérité. […]
Presque aussi jeunes que leurs élèves, les professeurs participant au projet étaient très sérieux et conscients de l’importance de leur travail. Ils avaient  obtenu que quarante groupes de filles et de garçons (de niveau 4ème et 3ème) terminent leurs courts métrages, passant par toutes les étapes de cet art difficile qu’est le cinéma, et ce malgré toutes les critiques actuelles envers l’école [publique] et l’éducation au Brésil
J’ai été impressionnée par la liberté avec laquelle chaque groupe de cinéastes en herbe a répondu aux questions de leurs camarades ou d’autres personnes de l’assemblée.[…]
La présentation du projet à laquelle j’ai assisté hier était formidable, et démontre que l’école n’est pas seulement cette institution décriée si sévèrement. L’école est, comme l’expose une chercheuse de mon projet de recherche : « Un espace de reproduction et aussi de production de rêves ». Il est nécessaire de parier sur les rêves et d’offrir aux élèves un futur « de rivières de lait et de montagnes de couscous » ainsi qu’Antonio Conselheiro le disait de la terre promise, dans un délire millénariste du début du XXème siècle.[…] »
(traduit par Tania Tavares-Diaz)

Ce contenu a été publié dans Cinéma cent ans de jeunesse. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*