Notre tournage s’est déroulé sur trois jours entiers où nous avons réussi à passer entre les gouttes. Les enfants ont pu voir la difficulté d’un tournage, dans les scènes de réel où il faut être patient et utiliser ce qui arrive, et dans les scènes de fiction, où il faut recommencer plusieurs fois pour avoir une bonne prise.
Tournage de la première séquence, dans l’appartement de la gardienne. Il y a beaucoup de plantes et de petites bouteilles de parfum, il faut faire attention…
Pour la première scène, on a recommencé plein de fois pour avoir la bonne prise. Maïlisse. On avait quatre plans à faire, chacun recommencé au moins deux fois, voire trois ou quatre fois. Placer la caméra, répéter les mouvements de Kevin, réussir à ne pas suivre les mouvements de Kevin et rester en plan fixe, être silencieux (ou presque) pendant la prise, faire attention aux câbles, au reflet de la perche dans la vitrine. Et puis notre comédien : observer si Isshane faisait tout bien (son expression « pas très naturelle ! on ne marche pas comme ça! » ou sur l’ordre « coupez ! Mais il a oublié de lire la lettre ! » et la suivante « mais il s’est baissé ! on ne le voit pas lire la lettre ! » et puis encore « mais le cadre a bougé ! sa tête est coupée ! » )
Alors on prend du temps pour faire ces quelques plans. On réfléchit, on se pose des questions, on parle beaucoup, on se fatigue. Et je n’aimais pas quand Aminatou parlait beaucoup. Ce que j’aimais le plus c’est quand je filmais… Léanne
On prépare la caméra pour filmer notre personnage Kevin qui doit encore marcher, mais être déjà un peu fatigué.
Pour notre deuxième séquence, on va à la rencontre du réel. On place la caméra au milieu de la passerelle, on laisse le passage pour les passants et puis on attend les gens. Il ne fait pas très beau, mais il y a les étudiants qui arrivent enfin. On nous voit, c’est obligé : la grande caméra sur pied, la perche, six élèves derrière la caméra plus Aminatou plus Pierre ! Mais plusieurs personnes se prêtent au jeu, et répondent à Isshane. Il a un micro HF et seul le perchman sait ce qui se dit là bas : Isshane est à 5 mètres de la caméra, mais il y a tellement de bruit autour (on est au dessus d’une route) qu’on observe sans entendre, c’est bien agaçant ! J’ai aimé quand Ihssane demandait aux gens parce qu’il ne savait pas quoi faire mais il improvisait bien. Touma
La troisième séquence, on a passé du temps à regarder, on avait fait des repérages déjà à la fin de l’hivers, on se souvient, on voit ce qui a changé. Chacun doit faire au moins un plan : choisir quoi filmer, choisir le cadre, filmer. Dans ce lac, on n’est pas vraiment tranquille, il y a toujours du bruit : les motos viennent gronder au moins trois fois dans la matinée et le gros tracteur tondeuse est juste derrière nous, et pourtant les pêcheurs ont l’air de prendre des poissons.
Pour la scène finale, le rôle de toute la classe ou presque était la foule. On devait être étonnés quand Ihssane faisait un spectacle et on devait faire comme si c’était super bien. Alors on a demandé au maître de jongler pour que ça soit vrai. A la fin on a poursuivi Ihssane. On a beaucoup couru (Sarah, Franck, Merwan, Jessim, Roxanna). A chaque prise, je devais faire attention à ne pas changer de place dans la foule. J’aimais bien mais à la fin c’était trop long (Léanne). J’ai bien aimé la fin car j’ai beaucoup filmé. Mais comme on a recommencé plein de fois la scène où on court, j’ai eu un point de côté (Brian)
On n’a finalement pas pu garder la scène en entier, ça ne collait pas. Pas de foule qui coure, les micros ont saturés, quelle cacophonie ! Mais il fallait que Kevin retrouve son ami alors on a choisi de finir sur leur rencontre. C’est un peu abrupt, mais il fallait les voir tous les deux. Car sinon, pourquoi le titre? Et il cherche son ami durant tout le film, il faut donc le voir.