Archives de catégorie : Films essais

Nous sommes les élèves de 4^ème année d’ESO  (15-16 ans) du Lycée Narcís Monturiol. Dans cette petite vidéo, nous vous présentons notre court-métrage « Tornar a començar » (« Commencer à nouveau »). Nous avons essayé d’expliquer comment s’est fait le processus du film depuis  le scenario, les repérages, les extraits de films qui nous inspirés, la couleur, la lumière…

Voir aussi le film « Tornar a començar » au programme du vendredi 8 juin sur la page des films-essais

Kevin : J’aime bien le montage parce que quand on n’aime pas la scène on corrige.

Allan : J’ai trouvé le montage très long parce qu’on reste pratiquement tout le temps sur la même séquence et en plus quand on a fait quelque chose après on le remet et on recommence.

Touma : Le montage c’était difficile parce qu’il y avait des choses que j’aimais et on en a choisi d’autres.

Rakavi : C’était difficile parce que j’aimais à peu près toutes les images.

Léanne : J’ai bien aimé même si des fois c’était long. Mais le problème c’est qu’on a fait des choses avec mon groupe et après on les a enlevées.

Merwan : J’ai bien aimé parce qu’on peut mettre au ralenti pour voir les fautes quand on a filmé.

Assia : A la fin du montage, toute la classe a discuté pour choisir la fin du film. Ce n’était pas la fin que je voulais mais j’ai aimé le montage. 

Montage durant deux journées entières, à l’école, par petit groupes de quatre élèves, restant chacun 40 minutes environ. A la fin de la matinée puis de l’après midi, on regarde tous ensemble le travail et on commente, on ajuste, on dit ce qui va, ce qui ne va pas. On a eu un ours de 15 minutes, et puis on a réduit à 10 minutes.

Le plus difficile a été le montage de la troisième séquence : le réel. Les dames aux pigeons, on les connait ! et puis les passants, ils sont assis, il bougent pas,  c’est pas intéressant ! Et d’ailleurs, notre personnage Kevin, dans l’histoire, il s’ennuie tout seul au lac ! Mais heureusement on a eu un imprévu, qui relève la description du lac. Enfin, un imprévu prévisible, car ça arrive souvent au lac, mais du coup on a de l’action,et comme c’est quand même pas habituel pour un lac, peut-être que ça intéressera le spectateur ?

Pour la seconde séquence, on a eu une bonne surprise : les gens en fait, ils sont autant perdus que notre personnage Kevin. Ils ne savent pas où on est !

Au départ on pensait juste conserver une seule prise avec un seul passant,  et notre personnage qui continue dans cette direction. Et puis finalement, ils ont servi notre histoire : on a vu que cela embrouillait encore plus Kevin ! Les passants ont pourtant tous indiqués sincèrement leur chemin, mais comme dirait un monsieur, chacun son chemin. Là, le réel a été parfait !

Enfin, nous nous sommes retrouvés une dernière séance pour regarder le film quasi terminé, avec le générique. On choisit la fin ensemble, après argumentations, Aminatou note les dernières modifications à faire, remettre les panneaux, raccourcir les pêcheurs, rallonger la descente de la passerelle, intervertir des plans, les élèves ont bien intégré le montage et leur film. Et enfin, on prend conscience de la projection à la cinémathèque et, venant d’abord de Idrissa, une interrogation importante s’énonce pour la première fois de leur part spontanément … est-ce que le spectateur va comprendre ?  est-ce qu’il va voir ce qu’on a vu? ce qu’on a voulu faire? 

Notre tournage s’est déroulé sur trois jours entiers où nous avons réussi à passer entre les gouttes. Les enfants ont pu voir la difficulté d’un tournage, dans les scènes de réel où il faut être patient et utiliser ce qui arrive, et dans les scènes de fiction, où il faut recommencer plusieurs fois pour avoir une bonne prise.

Tournage de la première séquence, dans l’appartement de la gardienne. Il y a beaucoup de plantes et de petites bouteilles de parfum, il faut faire attention…

Pour la première scène, on a recommencé plein de fois pour avoir la bonne prise.  Maïlisse. On avait quatre plans à faire, chacun recommencé au moins deux fois, voire trois ou quatre fois. Placer la caméra, répéter les mouvements de Kevin, réussir à ne pas suivre les mouvements de Kevin et rester en plan fixe, être silencieux (ou presque) pendant la prise, faire attention aux câbles, au reflet de la perche dans la vitrine. Et puis notre comédien : observer si Isshane faisait tout bien (son expression « pas très naturelle ! on ne marche pas comme ça!  » ou  sur l’ordre « coupez ! Mais il a oublié de lire la lettre ! » et la suivante « mais il s’est baissé ! on ne le voit pas lire la lettre ! » et puis encore « mais le cadre a bougé ! sa tête est coupée ! » )

Alors on prend du temps pour faire ces quelques plans. On réfléchit, on se pose des questions, on parle beaucoup, on se fatigue. Et je n’aimais pas quand Aminatou parlait beaucoup. Ce que j’aimais le plus c’est quand je filmais… Léanne

On prépare la caméra pour filmer notre personnage Kevin qui doit encore marcher, mais être déjà un peu fatigué.

Pour notre deuxième séquence, on va à la rencontre du réel. On place la caméra au milieu de la passerelle, on laisse le passage pour les passants et puis on attend les gens. Il ne fait pas très beau, mais il y a les étudiants qui arrivent enfin. On nous voit, c’est obligé : la grande caméra sur pied, la perche, six élèves derrière la caméra plus Aminatou plus Pierre ! Mais plusieurs personnes se prêtent au jeu, et répondent à Isshane. Il a un micro HF et seul le perchman sait ce qui se dit là bas : Isshane est à 5 mètres de la caméra, mais il y a tellement de bruit autour (on est au dessus d’une route) qu’on observe sans entendre,  c’est bien agaçant ! J’ai aimé quand Ihssane demandait aux gens parce qu’il ne savait pas quoi faire mais il improvisait bien. Touma

La troisième séquence, on a passé du temps à regarder, on avait fait des repérages déjà à la fin de l’hivers, on se souvient, on voit ce qui a changé. Chacun doit faire au moins un plan : choisir quoi filmer, choisir le cadre, filmer. Dans ce lac, on n’est pas vraiment tranquille, il y a toujours du bruit : les motos viennent gronder au moins trois fois dans la matinée et le gros tracteur tondeuse est juste derrière nous, et pourtant les pêcheurs ont l’air de prendre des poissons.

Pour la scène finale, le rôle de toute la classe ou presque était la foule. On devait être étonnés quand Ihssane faisait un spectacle et on devait faire comme si c’était super bien. Alors on a demandé au maître de jongler pour que ça soit vrai. A la fin on a poursuivi Ihssane. On a beaucoup couru (Sarah, Franck, Merwan, Jessim, Roxanna).  A chaque prise, je devais faire attention à ne pas changer de place dans la foule. J’aimais bien mais à la fin c’était trop long (Léanne). J’ai bien aimé la fin car j’ai beaucoup filmé. Mais comme on a recommencé plein de fois la scène où on court, j’ai eu un point de côté (Brian)

On n’a finalement pas pu garder la scène en entier, ça ne collait pas. Pas de foule qui coure, les micros ont saturés, quelle cacophonie ! Mais il fallait que Kevin retrouve son ami alors on a choisi de finir sur leur rencontre. C’est un peu abrupt, mais il fallait les voir tous les deux. Car sinon, pourquoi le titre? Et il cherche son ami durant tout le film, il faut donc le voir.

Exercice interview

Lieu du tournage la salle à manger

Julie en essai dans la salle de bain

De retour des vacances de février, nous avons terminé la rédaction du scénario du film à présenter en fin d’année. Une histoire sur le mal être à l’école complètement inventée qui met en scène deux personnages pour la partie fiction et utilise des interviews pour la partie réelle. Pour filmer nous avons repéré l’intérieur d’un appartement prêté. Nous avons déterminé les différents plans à tourner et défini le matériel nécessaire. En conclusion nous avons retenu d’utiliser une grue, travelling, projecteurs extérieurs avec filtre bleu pour harmoniser la lumière du jour, filtres anti-reflets pour les fenêtres. Pendant qu’une équipe se déplaçait pour le repérage, une autre s’entrainait aux interviews.

Après avoir travaillé depuis quelques semaines sur l’histoire et le scénario du film, nous avons commencé mardi 10 avril le tournage du film-essai par des interviews dans la rue.
Sébastien, équipé du magnétophone numérique était chargé d’aborder le public. Pour éviter que la présence de la caméra perturbe l’exercice, l’équipe de tournage avait réglé la caméra en longue focale et filmait en prenant le son témoin.

Pour les deux jours suivants, le lycée avait mis à notre disposition une camionnette avec chauffeur. Mercredi nous chargeons le véhicule en matériel d’éclairage, (Kinos, mandarines..) en matériel de tournage (travelling, grue..) direction un appartement de la rue de Nazareth à Paris 3^ème.

Le travail et la répartition des taches planifiés depuis la précédente semaine, le groupe s’est mis vite en activité. Par rotation, équipes du matin et de l’après-midi se succédaient. Cadreur, cadreur combo, perchman, preneur de son, éclairagiste, script, ripeurs. Nous avions pour la partie fiction du film jusqu’à 24 séquences à exécuter.
Les deux jours ont été très intensifs surtout pour Julia qui portait une perruque et était dans pratiquement toutes les prises.

Séquence 4, fin, Sarah

Séquence 4, fin, Loubna

L’histoire est bouclée, on a trouvé une fin, on a commencé à faire le découpage, en tous cas le début. C’est long… « pourquoi on filmerait pas directement? et d’abord, c’est quand qu’on filme ? « 

Comment avons-nous trouvé des idées pour notre film ?

Pour inventer l’histoire de notre film, nous avons commencé par chercher un personnage, imaginer sa vie et son caractère. Nous avons en même temps cherché des lieux près de l’école où on pouvait filmer et où il peut y avoir du réel. Puis nous avons imaginé ce que peut faire le personnage dans ces lieux.

Comment avons-nous choisi l’acteur ?

Il y avait beaucoup de candidats pour jouer le personnage alors nous avons fait un casting. Ceux qui voulaient sont passés devant la classe et deux élèves leur posaient des questions sur le personnage et ils devaient improviser. On a gardé 6 candidats et on les a filmé. La semaine d’après, nous avons regardé les images et nous avons voté pour choisir l’acteur. Ca sera Isshane notre comédien.

Kévin : Quand je suis passé devant la classe, j’ai été choisi pour faire la vidéo. Quand on m’a filmé je n’avais pas peur mais quand on a regardé les images la semaine d’après, je n’avais pas envie de regarder.

Brian : J’étais stressé, je me suis trompé et je n’arrivais pas à improviser. Quand je me suis regardé à la télé, j’ai eu peur mais par contre j’ai bien rigolé.

Allan : J’étais stressé mais je me suis bien amusé et j’aimais ça, c’était bien de se faire filmer. En plus, Sarah posait de bonnes questions.

Merwan : C’était étonnant car au début tu te dis que tu ne vas pas y arriver mais après tu y arrives. Je me suis bien amusé.

Ihssane : Devant la classe, j’ai eu peur que les autres se moquent de moi mais c’est moi qui les ai fait rire. Quand on m’a filmé, je me suis dis que je devais encore les faire rire et j’ai raconté n’importe quoi.

Les premières images du film

Nous avons tourné les premières images pour le film. Nous avons filmé longtemps pour voir du passage. Il a fallu bouger la caméra sinon le soleil allait nous gêner.