Nanouk l’esquimau

affiche

Nanouk l’esquimau est un film muet en noir et blanc réalisé par  Robert Flaherty en 1922. C’est un des premiers longs métrages documentaire. Ce film montre la vie quotidienne d’une famille Inuit sur la côte Est de la baie d’Hudson au Canada. Nous avons essayé de repérer dans ce film tous les moments où la notion d’intervalle était importante.

repas

Le but du réalisateur est de montrer tous les gestes du quotidien : de nombreuses séquences sont destinées à montrer les techniques de pêche, la construction d’un igloo,  les repas, la toilette… L’intervalle entre la caméra et ses personnages est donc très réduit, ce ne sont que des plans serrés.

chasseNanouk observe très souvent les phoques. On peut alors constater la différence entre l’intervalle réel entre lui et les animaux et l’intervalle émotionnel, quand il les voit comme s’il était tout près d’eux.

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Dans les séquences de chasse, l’intervalle entre Nanouk et le phoque est matérialisé par la corde qui relie l’homme à l’animal qu’il veut capturer. Le but est de réduire la longueur de la corde,  et donc l’intervalle entre les deux.

morseLe réalisateur filme les séquences de déplacements en plans larges et, le plus souvent, en plans fixes.

Il laisse s’éloigner ou se rapprocher de la caméra Nanouk, sa famille et son attelage. Le jeu de l’élastique est ici très visible  car les personnages sombres se détachent très bien sur le fond blanc de la banquise.

Une séquence nous a intéressés, c’est celle de la chasse au morse : dans l’espace vide et blanc, tout est question d’intervalle et  se joue entre Nanouk, le morse et un groupe de chasseurs. Au début de la séquence, on voit Nanouk s’approcher de la caméra, enfoncer un harpon dans la glace et  tirer sur la corde. On imagine, en dessous, un animal essayant de tirer dans l’autre sens pour tenter de s’échapper. Les efforts durent longtemps, il s’agit d’extirper l’animal, et la portion de corde, tour à tour, se raccourcit et se rallonge, tout comme l’intervalle entre Nanouk et le trou dans la glace.

Quand les plans deviennent plus larges, on aperçoit, au loin, un groupe de chasseurs dans un traineau tiré par des chiens. Nanouk, épuisé, les appelle à l’aide de la main. Le traineau est très loin et les chasseurs n’en finissent pas d’arriver. Cela crée du suspense. L’intervalle entre Nanouk et le groupe de chasseurs se réduit très lentement. Quand les chasseurs arrivent, tous tirent sur la corde et le morse est enfin capturé, l’intervalle entre Nanouk et l’animal  est enfin annulé. Tous sont dans le même plan et l’animal peut être tué. Pour finir, quand les chasseurs mangent la chair du morse qu’ils viennent de dépecer, on peut vraiment dire que l’intervalle n’existe plus !

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