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Exercice 2

Nous avons fini l’exercice 2 au mois de janvier.

Nous avons choisi de le tourner, muet, sur le kiosque qui se trouve sur la place en face de l’école. C’est un endroit que nous aimons bien, surtout à cause du manège à côté. On a imaginé une petite situation sur place : une petite fille qui attend ses parents, croit les voir arriver, puis s’aperçoit qu’elle s’est trompée. Nous en avons tourné deux versions, à chaque fois en courte puis longue focale, avec deux emplacements de caméra différents que nous avons pris le temps de choisir.

Pour la première version, le réalisateur qui était aussi au cadre a voulu qu’en courte focale, le bord haut de l’image corresponde au haut du clocher de l’église. Il voulait aussi faire entrer dans l’image le mouvement de la rue. C’était bien de voir le manège (cela amenait de l’enfance et de la joie), mais il fallait attendre que le manège se mette en route pour tourner et nous n’étions pas toujours prêts.

Nous trouvons qu’en courte focale l’idée que la petite fille puisse imaginer ses parents est crédible, car ce hors champ va bien avec le mouvement des voitures et des piétons qu’on voit dans l’image.

En courte focale, nous avons fait 3 prises complètes et 3 interrompues ; 1 complète et 3 interrompues en longue focale. C’était difficile de se concentrer et de bien penser à tout. Nous n’imaginions pas que cela prendrait autant de temps de tourner ces plans, car il faut réfléchir à beaucoup de choses, essayer, se tromper, recommencer.

En ce qui concerne le jeu de l’actrice, c’était compliqué pour elle (et pour nous qui regardions de bien tout remarquer et de savoir quoi lui dire) :

de ne pas regarder ses pieds quand elle marche (elle faisait attention à bien se placer pour ne pas sortir du champ) ; de se positionner de façon à ce qu’on voit bien son visage ; d’éviter de regarder la caméra ; de prendre bien le temps de faire ce qu’elle avait à faire en vivant vraiment les différents sentiments (attente, espoir, déception) ; de ne pas surjouer la déception à la fin ; de continuer à être dans le jeu jusqu’à ce qu’on dise « coupez ! ».

Nous avons aussi trouvé l’idée, en répétant, qu’elle mange un gâteau, pour qu’elle ait quelque chose à faire quand elle attend. Nous lui avons aussi demandé de sauter à cloche-pieds ; mais parfois, ça ne marchait pas, on n’y croyait pas (c’était forcé).

En regardant avec toute la classe les prises tournées, nous avons choisi celle où le regard de l’actrice vers le hors champ est le plus présent. C’est ce regard qui fait qu’on peut croire à la scène.

Dans la deuxième version, le ciel était plus gris et le plan est plus triste (aussi parce qu’on ne voit que des immeubles et pas le manège ni la rue). Nous sommes contents d’avoir mis l’escalier dans le cadre, car on sent bien que la petite fille a une vraie distance à parcourir si elle veut s’approcher de ses parents.

En longue focale, c’était très difficile de conserver le point, et il nous arrivait de confondre la bague de netteté et celle de la focale sur la caméra. On aime bien dans cette version les dames qui passent entre la caméra et le personnage sans qu’on n’ait rien demandé (cela met de la vie dans le plan).

Nous avons remarqué qu’en longue focale, le trajet du personnage est étrange et plus long : c’est comme si elle faisait du surplace. On ressent mieux la vraie distance qu’elle doit parcourir en courte focale.

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