Archive pour le 6.08.2012

Fin de l’exposition Tim Burton

lundi 6 août 2012

L’exposition consacrée à Tim Burton a fermé ses portes dimanche soir. Depuis son ouverture le 7 mars dernier, elle a reçu 352.371 visiteurs, un record pour la Cinémathèque française.  Jamais aucune de nos expositions depuis 2005 (la première était consacrée à Renoir/Renoir, suivie par Pedro Almodóvar, l’Expressionnisme allemand, Dennis Hopper, Jacques Tati, et jusqu’à celle consacrée à Stanley Kubrick en 2011) n’avait reçu autant de visiteurs. Ces dernières semaines il fallait faire la queue dans le parc de Bercy, et heureux étaient ceux qui avaient eu la bonne idée de réserver leur place par internet ou via la Fnac.

Plus de la moitié des visiteurs de l’exposition Tim Burton découvraient pour la première fois la Cinémathèque. Ils venaient de Paris et d’un peu partout en France, un grand nombre de visiteurs étaient des étrangers (Belgique, Suisse, Italie, Espagne…). Cela s’explique par le fait que l’exposition n’était visible qu’à Paris, après avoir cheminé, depuis le MoMA à New York en 2009, par Melbourne (à l’ACMI), Toronto (au TIFF) puis Los Angeles (au LACMA). Son périple s’achève, à moins d’un miracle. À la Cinémathèque, une majorité de jeunes, parfois déguisés en personnage de films de Tim Burton, un enthousiasme visible et communicatif, beaucoup d’enfants avec leurs parents, une multitude d’échos à travers blogs, facebook et autres réseaux culturels. Tout cela participe du succès de cette belle exposition.

C’est toujours avec une pointe de tristesse qu’une exposition se termine. Il a fallu beaucoup d’énergie pour l’accueillir, d’abord obtenir la confiance de Tim Burton et de son équipe, celle du MoMA bien sûr, à l’origine de cette exposition, que nous remercions chaleureusement. Et les équipes au sein de la Cinémathèque, qui se sont mises en quatre pour être à la hauteur. Dès aujourd’hui commence le décrochage des quelque 700 pièces, qui seront emballées avec délicatesse et enfermées dans de grosses caisses en bois, en partance vers le Museum of Modern Art de New York. L’exposition restera comme un très beau souvenir. Dans quelques jours à peine commencera la démolition des cimaises, puis la construction de nouvelles prêtes à accueillir notre prochaine exposition, qui ouvrira en octobre. Celle-ci sera consacrée à un film mythique, Les Enfants du Paradis, réalisé en 1943 par Marcel Carné d’après un scénario et des dialogues de Jacques Prévert. Un tout autre univers que celui de Tim Burton. Mais les éléments dont nous disposons dans nos collections, ceux également de la Fondation Jérôme Seydoux – Pathé avec laquelle la Cinémathèque conçoit cette exposition, laissent présager le meilleur : maquettes d’Alexandre Trauner, dessins du peintre Mayo pour les costumes du film, partitions originales de Maurice Thiriet et Joseph Kosma, scénario original de Prévert, découpage technique de Carné, photos inédites, affiches magnifiques, matériels promotionnels d’une qualité extraordinaire, et bien d’autres choses encore. Une exposition qui montrera le film dans son processus même, à une époque peu ordinaire, celle de l’Occupation allemande. De Tim Burton aux Enfants du Paradis, le seul point commun, c’est la permanence du cinéma. Le cinéma dans l’intimité de sa création même. À toutes les époques. Rendez-vous le 24 octobre.

Entre-temps, la Cinémathèque ferme ses portes jusqu’au 29 août. Elle rouvrira avec deux belles rétrospectives, l’une consacrée à Otto Preminger (en ce moment même visible au Festival de Locarno, jusqu’au 11 août), l’autre à Manoel de Oliveira.