Archive pour le 26.07.2009

Ses amis l’appelaient Péplum

dimanche 26 juillet 2009

peplum.jpg

Il portait le chapeau comme un acteur de second rôle du cinéma français des années 40 et 50. Il s’appelait Victor Bérard et il était né à Paris en 1945. On ne lui connaissait pas d’activité, sinon celle de fréquenter à peu près chaque jour la Cinémathèque. Tous ses amis le surnommaient Péplum. Péplum, tout simplement parce qu’il aimait les péplums. Il était sans aucun doute l’un des plus anciens et des plus fidèles spectateurs de la Cinémathèque française. Depuis les années Chaillot, et Grands Boulevards. Péplum avait suivi le déménagement rue de Bercy, intervenu en 2005, et fréquentait de manière quasi quotidienne la nouvelle Cinémathèque. Cet homme qui connaissait le cinéma sur le bout des doigts, a été retrouvé mort, il y a une quinzaine de jours,  à son domicile dans le quartier de Belleville.

Ses obsèques auront lieu mardi 28 juillet à 15 h au Cimetière parisien de Pantin (164 avenue Jean Jaurès).

Il avait de nombreux amis, parmi les fidèles de la Cinémathèque. Les équipes d’accueil le connaissaient, de même que les projectionnistes, et bien d’autres parmi le personnel de la Cinémathèque. Tous le respectaient, le considérant un peu comme leur « mascotte ». Péplum était une sorte de mémoire du cinéma. Il avait vu et revu tous les films, il savait même quelle copie était projetée, sa provenance, ses qualités et ses défauts. Il vivait le cinéma à temps plein, on ne lui connaissait pas d’autre vie que celle de cinéphile. Il aimait passionnément Rio Bravo, les films de Raoul Walsh et de Michael Curtiz. Il laisse de nombreux amis, tristes, qui ne se consolent pas de sa disparition soudaine. Eric Moreau, un des proches, lui-même très fidèle spectateur de la Cinémathèque, témoigne : « Il attendait avec impatience la rétrospective William Castle. À Bercy, son absence est remarquée. Harris passe chez lui : il est à la morgue, retrouvé mort depuis une semaine. À sa mère, il n’aura guère survécu. Sur le péplum, le mélo à la française a fini par avoir le dessus, avec ses  ambiguïtés pesantes. In memoriam, Péplum. »