Archive pour le 14.06.2010

Succès de la “Journée à Téhéran”

lundi 14 juin 2010

Hier dimanche 13 juin 2010, de 10 h à plus de minuit, la Cinémathèque française organisait  « Une Journée à Téhéran”, manifestation destinée à soutenir et mieux faire connaître le cinéma iranien contemporain, qui connaît de graves difficultés liées à la censure et à la répression des cinéastes.

Le choix de la date était hautement symbolique, un an jour pour jour après le début des manifestations populaires contestant la réélection au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad.

Le public était très nombreux, de tous âges, composé de nombreux Iraniens de Paris, d’amis et de cinéphiles, venu assister aux séances au cours desquelles de nombreux films furent projetés : Persépolis  de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Téhéran de Nader T. Homayoun, Le Miroir  de Jafar Panahi, Les Chats persans de Bahman Ghobadi, Pour un instant, la liberté  de Arash T. Riahi, A propos d’Elly de Asgahr Farhadi, S.O.S Téhéran de Sou Abadi, My Téhéran for Sale de Granaz Moussavi, Travelogue de Mahnaz Mohammadi et We Are Half of Iran’s Population. Rafi Pitts a présenté en avant-première son nouveau film, The Hunter, qui sortira en novembre 2010 (distribué par Sophie Dulac Distribution).

Un des moments forts de cette journée fut la conversation entre Madame Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix en 2003, et Jean-Claude Carrière, animée par Marc Voinchet (France Culture). La salle Henri Langlois était comble, impressionnée par la teneur des propos, le courage et la détermination de Mme Shirin Ebadi, décrivant le régime politique iranien en place comme étant aux abois.    

La table ronde sur “Le cinéma iranien aujourd’hui” permit à des réalisatrices et réalisateurs ou actrices (Marjane Satrapi, Sou Abadi, Mahnaz Mohammadi, Behi Djanati Ataï, Gholshifteh Farahani, Nader T. Homayoun, Rafi Pittts) animée par Bamchade Pourvali, de faire le point sur un cinéma iranien en pleine évolution, mais soumis de des difficultés de plus en plus grandes du fait de la censure et de la répression exercées à l’encontre de cinéastes.

Des concerts de musique persane avec l’Ensemble Pouya et l’Ensemble Ahmad Yahyazadez de la Maison du Daf, des dédicaces de livres par Shirin Ebadi et Marjane Satrapi, un déjeuner persan en plein air, des ateliers destinés aux enfants, une ambiance de fête, des moments intenses d’émotion avec notamment la lecture par Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française, du message adressé par Jafar Panahi.

Le cinéma, la culture, la liberté d’expression, la lutte contre la censure, la défense des Droits de l’Homme, tous ces thèmes ont été au cœur de cette “Journée à Téhéran”. La Cinémathèque française a été pleinement au rendez-vous de cet événement qu’elle a imaginé et conçu avec de nombreux partenaires : la Ligue des droits de l’Homme, Reporters sans frontières, Radio France, Culturesfrance, Libération, Rue89, et plusieurs associations démocratiques comme Association Aftab, Collectif Ruban vert, Comité Indépendant contre la répression des citoyens iraniens, Move 4 Iran. Il faut également citer le Centre culturel Pouya (et son directeur M. Abbas Bakhtiari), le traiteur iranien Mazeh et les nombreux Iraniens anonymes qui ont aidé à organiser cette journée.

Le public franco-iranien très nombreux (plus de 3 000 billets délivrés durant cette journée), dont beaucoup d’enfants venus en famille, gardera de cet « Journée à Téhéran » un souvenir fort et émouvant.